North Island: Aukland - Waitomo - Hobbiton - Rotorua - Whakarewarewa Maori Village - Lake Taupo - Omori-Pukawa - Wellington South Island: Picton - Berlin - Pancake Rock and Blowholes - Arthur's Pass - Castle Hill - Christchurch - Lake Tekapo - Goldfield Mining - Queenstown & Lake Wakatipu - Walter's Peak La Nouvelle-Zélande: Récit de nos aventures Kiwis.
Nouveauté pour nous tous, nous avons décidé de louer un camping-car ! Nous trimbalons toujours nos tentes, sacs de couchages, matelas gonflables, etc avec nous mais la météo incertaine, le froid des nuits néo-zélandaises et le besoin d’une vraie table pour faire les devoirs scolaires des enfants nous ont décidés à louer « une maison sur roues ». Les 3 premiers jours à Auckland, nous avons retrouvé nos amis de longue date, Sean et Sharon et avons fait la connaissance de leurs 3 merveilleux enfants, Amélie, Macsen et Corin. La dernière fois que nous avions vu nos amis, Sharon et moi échangions nos impressions en buvant une tasse de thé au-dessus de nos 2 ventres gonflés de vie. Nous allions être mamans pour la première fois… Sean et Sharon avaient malheureusement décidé de retourner en Nouvelle-Zélande, d’où Sharon est originaire. Un coup dur pour Kean, qui était très proche de Sean mais heureusement, avec les nouvelles technologies, leur précieuse amitié a perduré. C’est donc 13 ans plus tard que nous nous sommes retrouvés, aux antipodes de l’Europe pour notre plus grand bonheur ! 13 ans avaient passés et pourtant, on avait l’impression de ne jamais s’être quittés. Nos enfants, même s’ils ne se connaissaient absolument pas, se sont immédiatement liés d’amitié. Il faut dire que les Kiwis sont connus pour leur hospitalité et leur ouverture et cela s’est confirmé tout au long de notre périple en Nouvelle-Zélande. Après 3 jours à « faire le plein d’amitié » avec cette joyeuse famille, nous avons pris la route pour Waitomo. Je voulais absolument que les enfants voient les vers luisants des grottes néo-zélandaises. Comme de très nombreux éléments de la faune et de la flore du pays, les vers luisants des grottes sont uniques au monde et ne peuvent être trouvés qu’en Nouvelle-Zélande. Les grottes de Waitomo ne sont pas le seul endroit où on peut les admirer mais c’est l’un des lieux où ils sont les plus nombreux et c’est facilement accessible, c’était donc un bon moyen de s’assurer d’en voir… après, on pourrait en trouver, avec un peu de chance, hors du circuit touristique. Nous désirions également visiter quelques-unes des magnifiques grottes de la région. Le pays contient le plus grand nombre de grottes au monde et un immense dédale de tunnels souterrains, s’étalant sur plusieurs kilomètres, issus de la fabuleuse activité volcanique et géologique de ce « jeune morceau de terre ». Waitomo : Nous avons tout d’abord été émerveillés par la superbe forêt néo-zélandaise. Rien à voir avec les forêts que nous avions vues auparavant. Dense, pleine de fougères géantes, juste magique ! Pas étonnant que les Hobbits habitent dans ce pays, mais on reviendra sur ce point plus tard… 😊 Nous avons donc débuté par une très jolie marche en forêt, parmi les fougères, à proximité des Aranui Caves, puis nous avons pénétré les grottes aux stalactites et stalagmites enchanteresses. À 3 Km de là, nous sommes ensuite entrés dans l’une des glowworm caves. Assis dans une barque glissant dans la nuit noire, nous avons été enveloppés dans un univers souterrain vivant en parfaite autarcie. Silence absolu, hormis le léger clapotis de l’eau. Seule la constellation bleutée scintillant au-dessus de nos visages émerveillés apparaissait dans l’obscurité sinon totale. Un voyage féérique dans le ventre de notre si belle Terre! Hobbiton : Kean et moi avions décidé de garder cette destination secrète. « On dirait vraiment The Shire », nous ont pourtant dit les enfants, en regardant pas la fenêtre… C’est vrai que Sir Peter Jackson a trouvé l’endroit parfait pour Hobbiton. The Alexander Farm s’étale sur plusieurs hectares de collines verdoyantes, parsemées d’arbres séculaires et de magnifiques points d’eau. The Shire est caché par là… quelque part… Nous avons lu le Hobbit à nos enfants, bien sûr, et Kalan a regardé tous les films du Hobbit et du Seigneur des Anneaux. Zephyr, lui, n’a vu que les deux premiers films du Hobbit, car nous estimons qu’il est encore trop jeune pour regarder le Seigneur des Anneaux. Anokhi, elle, n’a pas encore visionné les films mais elle connait bien l’histoire du Hobbit, alors, pour lui permettre de vivre l’expérience comme ses frères, nous lui avons montré les passages filmés à Hobbiton. Hobbiton est très bien conçu et superbement maintenu, lorsqu’on pénètre dans The Shire, par l’étroit passage qu’a emprunté Gandalf dans sa charrette, on ne peut rester indifférent à la beauté du village des Hobbits, aux adorables maisons de Sam, de Bilbo et des autres Halflings. Leur lessive flotte au vent, leurs cheminées fument et leurs jardins potagers sont parfaitement entretenus. Les détails concernant les séances de tournage et le côté extrêmement pointilleux de Sir Peter Jackson sont absolument fascinants à entendre. Une visite fort intéressante, terminée, bien entendu, par une délicieuse boisson au Green Dragon Inn ! Rotorua : La ville sulfureuse 😊. Toute la ville sent l’œuf et la plupart des maisons ont leur spa extérieur dans le jardin. La ville est construite au-dessus d’une plaine à fort activité géothermique. « si on creuse à 30 cm, on a de l’eau chaude », nous a dit une habitante locale. Nous avons campé au Cosy Cottage Holiday Park, un camping extra bleu ciel, proposant évidemment plusieurs bassins où se baigner mais également les fameux « Hangis », des « fours à vapeur » traditionnel maoris. Les hangis sont traditionnellement placés sous terre et nécessitent un feu mais à Rotorua, les Maoris utilisent la géothermie. Ainsi, en creusant un peu le sol, ils installent leurs fours en plaçant quelques pierres au fond d'un trou creusé dans le sol, déposent leurs plats contenant la nourriture sur les pierres, recouvrent le hangi et laissent la nature cuire lentement leur repas à la vapeur. Au village Maori de Whakarewarewa, que nous avons visité, plusieurs hangis communaux sont installés au centre du village et utilisés chaque jour pour y cuire les repas des habitants ou la nourriture proposée dans le petit restaurant local. De plus, au centre du village, un grand trou contenant une source d’eau chaude à 98°C est utilisé pour cuire les légumes ou les crustacés. Ceux-ci sont alors placés dans un filet et plongés quelques secondes dans l’eau bouillante de la source. Comme la source est continuellement régénérée, l’eau n’est jamais sale. Un peu plus loin, un système élaboré de canaux transporte l’eau bouillante vers des bassins communaux, la refroidissant en chemin, afin que la température du bain soit idéale. Le village est donc fermé au tourisme après 17h00, afin que les habitants puissent bénéficier d’un peu d’intimité pour faire leur bain quotidien aux vertus apparemment thérapeutiques. Placé au-dessus de cette activité géothermique bouillonnante, le village est continuellement entretenu, afin de créer, lorsqu’une soudaine fumerole naturelle apparaît, une cheminée alternative. Cela permet de « laisser respirer la Terre » et de sauvegarder les habitations qui, sinon, risqueraient d’être détruites. La visite guidée du village Maori était très instructive ! Lake Taupo Le lac Taupo est une destination touristique prisée ; C’est un très bel endroit avec une multitude de sites magnifiques à visiter. La nature y est superbe, l’activité géothermique du lac et de ses environs est très impressionnante et les dessins maoris sont, paraît-il (malheureusement, nous ne les avons pas vus), superbes. Nous avons décidé de passer la nuit sur une petite plage ouverte au camping sauvage, à Omori. Ce soir-là, le coucher du soleil était somptueux ! Le lendemain matin, les chants des oiseaux m’ont tirée de mon sommeil de très bonne heure. Lorsque je suis sortie de la caravane, un concert de belles mélodies m’a souhaité le bonjour, c’était magnifique ! Un tui, un très bel oiseau de Nouvelle-Zélande avec 2 petits pompons blancs sur le poitrail, était perché sur une branche juste au-dessus de notre « nid ». Les arbres aux alentours étaient, eux aussi, pleins d’oiseaux divers. En me promenant en direction de la plage, un panneau explicatif annonçait une campagne régionale d’extermination des possums, fouines et rats dans le but de sauvegarder les oiseaux locaux menacés par ces prédateurs. Apparemment, les mesures mises en place fonctionnent… En arrivant sur la plage, je me suis rendu compte que celle-ci était couverte de pierres ponces. Le lac Taupo est, en effet, un lac placé dans le cratère du volcan éponyme. L’activité volcanique incessante rejette donc des pierres ponces qui flottent et se déposent sur les plages. À leur réveil, les enfants ont donc découvert ces curiosités de la nature. Ils se sont amusés à fabriquer des pendentifs avec les plus petites pierres et à lancer les plus grandes dans le lac pour les observer flotter. Wellington Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande, est une très belle ville. Le premier jour, nous avons visité le centre-ville et les Weta Cave Workshops. Les Weta Caves sont des ateliers de création de costumes, modèles, masques, objets et décors utilisés dans l’industrie cinématographique. La visite guidée des ateliers était extrêmement instructive ! Anokhi a particulièrement apprécié les ateliers des artistes… qui sait ?... Peut-être qu’elle poursuivra un jour ce genre de carrière ?... Le lendemain, nous avons visité « Gallipoli, The Scale of our War », au Te Papa Museum. La mise en scène de l’exposition a été imaginée par Sir Peter Jackson et les modèles ont été créés par les Weta Workshops. Extrêmement poignante, l’histoire de l’engagement et du sacrifice des troupes Anzacs pendant la première guerre mondiale nous a tous beaucoup émus. On oublie, en Europe, que ces troupes sont venues de Nouvelle-Zélande et d’Australie pour combattre aux côtés des alliés dans les 2 guerres mondiales. Nous avons été très émus de passer à travers une reconstitution (d’après des photos originales) de la tranchée occupée par le bataillon Maori. Les soldats Maoris avaient sculpté des visages et des symboles culturels dans les parois boueuses de leur tranchée et, avant de se lancer à l’attaque de l’ennemi, lors de l’une de leurs dernières batailles, les soldats Maoris s’étaient regroupés une dernière fois pour danser un haka. Il est dit que les Ottomans ont eu très peur de ces cris de guerre lancés avant l’affrontement. L’exposition sur l’engagement des troupes Anzacs à Gallipoli nous a tous profondément touchés. Traversée en ferry entre l’Île du Nord et l’Île du Sud : Nous avons embarqué notre camping-car sur un énorme ferry et quitté Wellington pour nous rendre à Picton, sur l’Île du Sud. Dès notre arrivée, nous nous sommes rendu compte que la South Island était bien moins touristique et beaucoup plus sauvage que l’Île du Nord. Aussi, dès notre arrivée, j’ai réalisé que l’itinéraire que j’avais prévu n’allait pas être faisable. En effet, l’Île du Sud a subi un énorme tremblement de terre (Kaikoura Earthquake), en 2016 et une partie des routes n’est toujours pas praticable. Nous allions donc devoir improviser un peu… De Picton, nous nous sommes rendus à Berlin, où nous avons campé au bord d’une rivière. Berlin est un endroit très connu pour ses horribles mouches de sable, des affreuses petites créatures qui piquent… mais vous imaginez bien que nous ne nous sommes pas arrêtés là pour ça… Lampes frontales sur la tête, nous avons emmené nos enfants pour un petit safari nocturne dans la forêt, pour y observer des glowworms. Les vers que nous avions observé dans les grottes de Waitomo couvraient alors le plafond des cavernes rocheuses, plusieurs mètres au-dessus de nos têtes mais là, dans cette forêt, les enfants ont pu observer les arachnocampa luminosa et leurs fils de soie baveux de tout près. Westport, Cape Foulwind et Pancake Rock & Blowholes : De Berlin, nous avons conduit jusqu’à Westport, où nous avons campé pour la nuit, avant de repartir en direction de Punakaiki et du Parc National de Paparoa. En route, nous avons fait un crochet par Cape Foulwind, qui porte très bien son nom 😊. Nous y avons observé les colonies d’otaries qui vivent sur la pointe rocheuse battue par le vent et les vagues. La route longeant la côte et faisant partie du Parc National de Paparoa est absolument superbe ! Malgré la pluie battante ce jour-là, nous avons pu apprécier ces impressionnants paysages côtiers où la mer et les rochers s’affrontent sans relâche. Pancake Rock et les blowholes (trous du souffle) sont facilement accessibles depuis la route. Une promenade d’une vingtaine de minutes le long d’un chemin très bien aménagé permet d’admirer ces formations géologiques stupéfiantes. Kean avait contrôlé l’heure des marées sur internet le matin-même et savait exactement à quelle heure nous devions être sur place pour que le spectacle soit le plus impressionnant, c’est-à-dire à la marée montante. S’engouffrant entre les rochers à pleine puissance, la mer se fracasse alors de manière assourdissante contre les rochers. Le bruit, comme des explosions, les vibrations du sol à chaque frappe des vagues, on est littéralement sur un champ de bataille entre les éléments naturels. C’est fascinant et effrayant à la fois. Arthur’s Pass: “S’il pleut sur la côte ouest, traversez les montagnes, il fera beau de l’autre côté ! ». La météo annonçait de la pluie pour le reste de notre séjour, alors nous avons suivi le conseil d’un habitant de l’île et avons décidé de traverser les Alpes Néo-Zélandaises en empruntant l’Arthur’s Pass. Une route magnifique qui nous a conduit à travers des paysages sublimes. Arrivés à Castle Hill, nous nous sommes arrêtés pour nous promener et escalader les gigantesques rochers présents à cet endroit. Fabuleux! Christchurch: Dès que nous avions passé le col de l’Arthur’s Pass, le temps était au beau fixe. Nous avons donc poursuivi notre route jusqu’à Christchurch sous un soleil radieux ! Dans la ville de Christchurch, nous avons retrouvé nos amis John et Sarah. Nous nous sommes parqués devant leur maison et avons eu le plaisir de partager une merveilleuse soirée en leur compagnie. Le lendemain, Kean avait un rendez-vous professionnel chez Aurecon. Les enfants et moi avions alors prévu de visiter les fameux jardins botaniques de Christchurch mais finalement, nous avons été invités à visiter les bureaux de la compagnie. Les enfants ont pu découvrir les divers projets menés par l’équipe de développeurs, c’était super intéressant ! Nous avons tout de même pris le temps de visiter les magnifiques jardins botaniques avant de reprendre la route en direction du Lac Tekapo. Lake Tekapo : Quelle beauté ! Eblouis par les eaux turquoises du Lac Tekapo et les cimes enneigées des montagnes environnantes, nous nous sommes promenés le long des berges du lac jusqu’à la petite église. La journée était radieuse, nous avons pique-niqué sur un gros rocher au bord de l’eau et profité de la superbe vue. En milieu d’après-midi, nous sommes allés aux sources d’eau chaude pour nous baigner. Lake Pukaiki: La route entre le lac Tekapo et le lac Pukaiki est majestueuse. Malheureusement, il n’y a pas assez d’endroits, le long de cette route, où s’arrêter en sécurité. La vue sur Mt Cook, de l’autre côté du lac Pukaiki était superbe mais c’est une image que nous devrons garder précieusement en mémoire car nous n’avons pas pu nous arrêter pour prendre des photos. Arrowtown : En route pour Arrowtown, nous nous sommes arrêtés dans une ancienne mine d’or, à Goldfields Mining Center. La visite guidée de la mine a retracé l’histoire de la ruée vers l’or des années 1860 dans la région de l’Otago. Nous avons pu y voir les anciennes techniques et les machines utilisées à l’époque, ainsi qu’une partie des habitations des mineurs. À la fin de la visite, nous avons même pu tenter notre chance en orpaillant une partie du lit de la rivière. Notre guide nous a appris les gestes à faire et s’en est allé en nous souhaitant « Good luck ! ». C’était très rigolo et les enfants se sont beaucoup amusés. Il faut dire que boue et gravats + eau + possibilité de trouver un trésor = enfants surexcités 😊. Après plusieurs essais infructueux, Kean a eu la chance de trouver une minuscule paillette d’or au fond de sa soucoupe ! Zephyr a, lui aussi, trouvé un minuscule morceau de pierre incrusté d’une quantité infinitésimale d’or, quelles belles trouvailles ! Beaucoup de paillettes d’or mais également des petites pépites sont encore régulièrement collectées par les visiteurs mais les quantités sont minimes et la rivière n’est donc plus orpaillée commercialement. C’est rigolo, cependant, d’y tenter sa chance un moment, par un bel après-midi ensoleillé. Cette expérience « hands-on » nous a fait prendre conscience de la patience dont devaient faire preuve les orpailleurs, de l’immense espoir qu’avaient à chaque fois qu’ils remplissaient leurs soucoupes, de la joie qu’ils devaient éprouver en trouvant de l’or dans une « lucky pan » et de la déception qu’ils devaient ressentir, la plupart du temps, lorsque qu’après plusieurs minutes de lavage, celle-ci était vide. La santé des prospecteurs était également mise à rude épreuve car ils passaient leurs journées penchés au-dessus de la rivière et les pieds plongés dans l’eau glacée. Le guide nous a expliqué que les orpailleurs européens avaient une santé bien plus fragile que les orpailleurs chinois. En effet, la Nouvelle-Zélande n’étant pas du tout cultivée à l’époque et la végétation ne contenant ni fruits ni légumes, les chercheurs d’or souffraient de carences en vitamines. Les Chinois, eux, avaient emporté des graines depuis la Chine et cultivaient de petits jardins potagers à côté de leurs cahutes. Arrivés à Arrowtown, nous avons visité le village d’orpailleurs chinois. Les petites maisons en pierres, construites bien à l’écart du centre-ville ont été conservées et restaurées. La petite ville d’Arrowtown et la province de l’Otago en général se sont très vite développées durant la ruée vers l’or. De nombreux commerces se sont ouverts et l’économie était florissante. Cependant, dès que les gisements d’or ont débuté à décliner, les prospecteurs européens ont quitté la région pour aller tenter leur chance ailleurs. Rapidement, l’économie de la région s’en est trouvée affectée. Le gouvernement de la province de l’Otago a donc invité la population chinoise à venir orpailler sur son territoire, en espérant pouvoir relancer l’économie locale. L’histoire révèle que les chercheurs d’or chinois, bien qu’invités par le gouvernement local, souffraient de bien tristes discriminations. Ils n’avaient le droit d’orpailler que les endroits qui avaient déjà été prospectés par les européens et ne pouvaient s’établir qu’à l’écart des villages. De plus, ils devaient payer une taxe supplémentaire au gouvernement local. Heureusement, les techniques utilisées par les chinois étaient efficaces et, même s’ils ne trouvaient pas les grosses pépites déjà collectées par les colons européens, ils réussissaient tout de même à trouver assez d’or pour survivre et économiser un peu. Quelques-uns, les plus chanceux, ont pu rentrer au pays mais, malheureusement, la plupart vivaient dans la pauvreté et n’ont jamais pu refaire le voyage vers la Chine. Ils sont morts en Nouvelle-Zélande et ont dû être enterrés là-bas, dans des tombes placées à l’écart des cimetières officiels. Le racisme à l’encontre des chinois était très marqué. Ils étaient comparés à des singes et diabolisés par la population de colons européens. Arrowtown est aujourd’hui une très jolie petite ville, pleine de charme. Les environs de la ville sont de toute beauté. Un endroit magnifique que nous avons énormément apprécié ! Queenstown : Nous avons rendu notre camping-car à Queenstown et nous sommes logés quelques jours dans une auberge de jeunesse super extra ! Adventure Queenstown Hostel est le paradis des backpackers. Superbe cuisine commune, douches extras, lits confortables et chouette ambiance. Les enfants ont énormément apprécié cet environnement dynamique et énergisant de voyageurs et globe-trotters. Notre jeune ado a particulièrement apprécié d’avoir un peu plus d’espace personnel. Vivre dans 10 mètres carrés avec Papa, Maman, petit frère et petite sœur n’a pas été simple pour lui. Kalan a fait preuve d’énormément de patience et de compréhension avec le reste de la famille, merci Kalan, on sait que ce n’était pas toujours simple ! Une vraie chambre était donc vraiment bienvenue après 12 jours en caravane ! Pour nous aussi, le changement a été super agréable – Enfin une bonne douche et un lit confortable… des luxes incommensurables après le camping-car 😉 Queenstown est une super ville, très belle, très dynamique, située au bord du Lac Wakatipu. Nous nous sommes baladés dans la ville et dans les environs, les paysages étaient magnifiques, pas étonnant qu’ils aient été choisis par Sir Peter Jackson comme décors des fameux films du Seigneur des Anneaux ! À Queenstown, nous avons également visité le sanctuaire des kiwis, un refuge où de nombreux animaux indigènes sont soignés mais également un endroit faisant partie du programme national d’élevage des kiwis, ces oiseaux nationaux qui sont en voie d’extinction. Fans d’escape rooms, nous n’avons pas résisté à la tentation et nous nous sommes offerts une petite heure d’aventure. Nous avons réussi (de justesse !) à résoudre les énigmes de « Murder in the Old Man Range ». Nous avons également traversé le Lac Wakaipu à bord du TSS Earnslaw, un superbe bateau à vapeur, pour nous rendre à Walter’s Peak pour un merveilleux « afternoon high tea » et une visite des animaux de la ferme. Une activité très touristique mais pourquoi pas ?... De temps en temps, faire partie d’une horde de touristes asiatiques fait aussi partie de l’aventure. Anokhi s’est fait une petite copine chinoise et nous avons eu le plaisir de pouvoir échanger un moment avec sa maman, grande amatrice de voyages, qui rêve de pouvoir visiter la Suisse un jour mais qui a peur de ne rien pouvoir y manger. Il était intéressant d’entendre ce que les touristes chinois disent entre eux de la Suisse. Un pays magnifique, de carte postale, mais où on mange très mal, même dans les restaurants chinois. C’est vrai que si vous avez voyagé en Chine, les restaurants chinois en Suisse n’ont juste rien à voir ! D’après cette dame, la Suisse est aussi considérée comme un endroit où il n’y a pas grand-chose à faire pour les touristes et où on s’ennuie vite. Nous avons adoré notre voyage en Nouvelle-Zélande ! Deux semaines bien remplies et pourtant insuffisantes pour découvrir toutes ses merveilles et son immense diversité. De superbes forêts, de très belles montagnes et des lacs turquois, aux eaux si propres et limpides qu'on peut y observer les truites et saumons nageant plusieurs mètres sous la surface. Bien sûr, ces paysages, par endroits, nous ont rappelé la Suisse et l'Angleterre et pourtant... ils sont bien différents ! La nature est de toute beauté et d'une propreté impeccable. Un immense effort est mis en oeuvre afin de préserver les paysages et l'écosystème fragile du pays. Nous avons beaucoup aimé découvrir la faune et la flore indigènes, uniques et extraordinaires. Les villes aussi sont développées avec beaucoup d'attention et elles sont tout simplement belles, agréables et bien aménagées. C'était le printemps dans cette partie du monde, nous avons donc pu admirer les arbres en fleurs, les agneaux, les jeunes veaux et les petits cannetons. Au début, ça faisait un peu bizarre pour nos enfants de combiner ces images printanières avec la célébration de Halloween mais c'est comme ça que ça se passe dans l'hémisphère sud !
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Notre mauvaise aventure étant derrière nous, Anokhi se sentant plus ou moins en forme, nous avons enfin pu découvrir le paradis de Tahiti ! Maeva, Heilani, Cyril et la petite Kahaili nous ont embarqués pour un superbe tour guidé de leur île. Nous avons passé par les fameuses plages de surfeurs (surfeurs et surfeuses !). Quel talent, quelle adresse pour se positionner sur la planche et surfer les vagues ! Nous avons vu un tout jeune homme surfer sur 10 vagues d’affilée sans tomber, incroyable à voir ! Le sable noir des plages était magnifique, il faisait bon chaud, la mer était superbe... Mariella, une amie de Cyril et Heilani s’est jointe à nous en milieu de journée ; originaire de la presqu’île de Taiarapu, elle nous a fait découvrir cette région un peu plus sauvage et plus montagneuse de Tahiti. Nos amis ont partagé de nombreuses connaissances de leur île avec nous, c’était une très belle et très intéressante journée !
Le lendemain, nous avons pris le ferry pour nous rendre sur l’île de Moorea. Là, nous avons loué une voiture et sommes partis en direction de notre logement, situé à deux pas de la plage de Temae, en bord de mer, nous ne pouvions pas rêver mieux ! À Moorea, nous avons fait du snorkelling et de la plongée. Le premier jour, nous nous sommes rendus à l’hôtel des Tipaniers et de là, nous avons loué un petit bateau à moteur pour nous rendre dans la passe entre les deux « motus » (îlots) en face. Kean a amarré le bateau juste au-dessus d’une grande raie. Les enfants ont enfilé leurs masques et tubas et se sont jetés à l’eau ! Après une bonne demi-heure à admirer les superbes fonds de la passe, nous avons repris notre petit bateau pour nous rendre un peu plus loin, dans un endroit peuplé de requins et de raies. Ce coin est un endroit touristique, où les gens nourrissent les requins pour impressionner les visiteurs. Cette pratique dangereuse est regrettable, car elle modifie le comportement des animaux sauvages et peut mener à des accidents. « S’ils nourrissent les requins, n’allez pas à l’eau ! », nous a dit la femme qui nous a loué le bateau. « Faites attention aux raies aussi, dès qu’elles entendent le moteur d’un bateau, elles pensent qu’elles vont être nourries et il faut les repousser de la main, toujours par le dessus, ne touchez pas leur ventre ni leur queue, il y a un dard ! » . Tout cela n’était pas rassurant mais nous nous sommes tout de même dirigés vers ce fameux endroit. Un bateau et 2 kayaks étaient amarrés, quelques personnes étaient dans l’eau mais personne ne nourrissait les requins. Franchement, je ne pensais pas qu’on se mettrait à l’eau et je n’étais personnellement pas rassurée du tout… Ce qui me faisait peur, c’était le risque créé par les humains… J’ai déjà plongé avec des requins et je sais bien que les requins de récif n’attaquent généralement pas les humains. Cependant, si ces animaux sauvages ont été entraînés à être nourris par la main de l’homme pour amuser des touristes, qu’allaient-ils faire une fois que nous serions à l’eau ? Surtout que mes enfants sont bien appétissants 😉… Kalan, poussé par sa passion pour les squales n’a pas réfléchi une seule seconde. Il s’est jeté à l’eau, a ressorti la tête, crié « venez, il y a les requins juste ici, c’est trop cool !!! » et hop ! il était loin, parti les admirer… Nous nous sommes mis à l’eau et en effet, nous avons pu admirer le magnifique bal des raies ondulant avec grâce et la ronde incessante des requins. Les animaux étaient calmes, tout s’est bien passé. Il était intéressant, cependant, de remarquer que lorsqu’un grand bateau à moteur plein de touristes est arrivé, toute cette population sous-marine s’est rapidement dirigée vers le flanc du navire avec excitation… Il était temps pour nous de sortir de l’eau... Les jours suivants, nous avons organisé deux plongées pour Kalan. La première avec Kean, sur un site corallien. Ils ont vu des thons, des poissons de récif et une belle tortue. J’ai accompagné Kalan pour la deuxième plongée. « Tu veux voir des requins ? », a demandé Stéphane, le capitaine du bateau… Kalan avait les yeux qui brillaient… c’était parti pour une belle plongée parmi les squales. La mer était agitée ce jour-là mais une fois que nous étions stabilisés sous la surface, tout est devenu calme et la magie de la plongée pouvait débuter… Immédiatement, un jeune requin pointe noire et venu nous souhaiter la bienvenue dans son royaume marin. Très curieux, il ne nous a pas quittés et nous a accompagnés pendant les 50 minutes qu’ont duré la plongée. Survolant un tapis de coraux beiges et blancs, nous avons eu la visite répétitive de deux grosses femelles requin citron et de 5 à 7 requins pointe noire ; il était difficile de les compter individuellement car ils allaient et venaient continuellement, nageant tout autour de nous. Près d’un rocher, un énorme barracuda nous observait, immobile, la bouche grande ouverte, pendant que de petits poissons auxiliaires lui nettoyaient les dents. Sa nageoire caudale était un peu déchirée ; ce vieux bourru des fonds marins était énorme ! Un peu plus loin, au fond d’un trou, une tortue marine dormait et juste après, dans une caverne étroite, un requin gris se reposait, lui-aussi. Je m’attendais à voir plus de petits poissons colorés de récif mais malheureusement, ils étaient peu nombreux à cet endroit-là. C’était une belle plongée avec mon fils, quel bonheur de partager ces moments de découverte avec lui ! Il est tellement à l’aise en plongée… le vrai petit-fils de sa grand-mère ! 😊 Animé par la même passion que celle-ci, Kalan est très intéressé par la biologie marine. Notre ami Cyril nous a donc parlé de la station de recherche de Gump, administrée par l’Université de Berkeley. Kean a contacté la directrice administrative, Madame Hinano Murphy, qui a eu l’immense gentillesse de nous faire visiter le centre. Une rencontre fort intéressante, durant laquelle nous avons découvert divers projets de recherche : Une étude centrée sur le blanchiment des coraux en Polynésie mais aussi le projet Biocode, un recensement de la biodiversité de l’île de Moorea. Ethnocode, un projet parallèle au projet biocode, initié par Madame Murphy, est un projet fascinant à mes yeux, alliant le savoir traditionnel avec la biodiversité de l’île de Moorea. Nous avons également visité le Belvédère, un point de vue magnifique de l’île et, en route, nous sommes passés par la fameuse route des ananas. Des champs entiers de ce fruit tropical que nous aimons tant… fabuleux ! Notre court séjour à Moorea a été très agréable. Nous sommes repartis après 4 jours, le cœur un peu serré de quitter si vite cet endroit. De retour sur l’île de Tahiti, Heilani et Cyril nous ont accueillis une dernière fois dans leur magnifique résidence avant notre départ. Maeva a cuisiné un repas festif pour nous souhaiter un bon voyage ; elle a préparé une multitude de plats traditionnels polynésiens, un vrai délice ! Nous avons également goûté aux excellents fruits séchés préparés par Lorenzo, le frère de Heilani. Ils étaient tous excellents mais nos enfants ont particulièrement aimé le cuir de banane (perso, j’ai adoré l’ananas séché). En route pour l’aéroport, je me demandais pourquoi le vol était agendé si tard, à 1h30 du matin… mais finalement, je me dis que ce n’est pas si mal… partir dans la nuit noire est bien moins difficile que de quitter cet endroit paradisiaque en pleine journée… Prochaine destination: La Nouvelle-Zélande! Anokhi a donc dû attendre 3 jours, le temps que nous arrivions à Tahiti, en Polynésie française. La pauvre petite toussait continuellement et était essoufflée. Sa respiration sifflait et faisait peur à entendre. Le lendemain de notre arrivée, Cyril et Heilani, nos amis Tahitiens, nous ont aidés à trouver un médecin en urgence. Anokhi a été examinée par un ORL qui a tout de suite diagnostiqué une intrusion dans le poumon droit. Il a demandé un scanner, nous avons fait un rallye d’une clinique à l’autre pour finalement obtenir le résultat : Une cacahuète s’était logée dans le poumon droit d'Anokhi, bloquant la bronche, et les alvéoles pulmonaires s’étaient déjà rétractées car elles n’étaient plus ventilées. Une grosse inflammation était visible autour du morceau d’arachide. Une opération était donc nécessaire au plus vite.
Anokhi a dû subir une intervention par endoscopie. Le pneumologue a réussi à sortir le fameux morceau de cacahuète (qu’Anokhi a décidé de garder en guise de trophée 😊) puis il est retourné nettoyer la bronche pour s’assurer qu’aucun résidu n’avait été laissé dans le poumon. Cette opération « a été sportive » nous a-t-il dit. Nous sommes éternellement reconnaissants envers les médecins et tout le personnel hospitalier qui ont entouré notre fille dans l'excellent hôpital de Papeete… Merci, infiniment ! Anokhi aurait dû sortir de l’hôpital après l’intervention mais les gestes nécessaires pour récupérer la cacahuète intruse ont créé un gros œdème dans sa gorge et à son réveil, elle ne pouvait plus respirer. Heureusement, encore une fois, les hôpitaux de Tahiti et tout le personnel hospitalier ont fait preuve d’une immense compétence. Ils ont immédiatement pris les choses en main et ont réussi à oxygéner notre fille grâce à un masque. Anokhi est restée sous surveillance encore 1 jour puis, elle a pu sortir de l’hôpital. Friends forever: Maeva, la maman de Heilani, nous a accompagnés partout lors de notre rallye hospitalier. Elle s'est occupée de Kalan et Zephyr pendant nos divers rendez-vous médicaux, elle leur a fait visiter l'île de Tahiti, elle les a emmenés à la plage et les a nourris de sa délicieuse cuisine. Maeva était également présente lors de l'admission d'Anokhi à l'hôpital et elle nous a beaucoup aidés. Comme elle travaillait au service de pédiatrie avant sa retraite, elle connait donc encore bien le fonctionnement de l'établissement et le personnel hospitalier. Grâce à Maeva, à son grand coeur, à son aide précieuse et à son infinie tendresse, ces quelques jours cauchemardesques ont été plus simples à vivre pour nous. Nous lui en sommes éternellement reconnaissants! Cyril et Heilani nous ont également énormément aidés en nous hébergeant durant toute cette période, en nous conduisant d'un endroit à l'autre et en s'occupant de nos fils en soirée. Ils nous ont donné de précieux conseils qui nous ont facilité la vie car chaque système médical est unique et les choses ne fonctionnent pas de la même manière à Tahiti qu'en Suisse. Sans eux, sans leur merveilleuse hospitalité et leur précieux soutien, tout aurait été bien plus compliqué pour nous. Merci infiniment, Cyril et Heilani! Changement de programme... Ce n'est pas exactement le programme que nous avions prévu pour notre escapade en Polynésie française. Nous avons dû annuler notre vol pour les Îles Tuamotu… mais ce n’est que partie remise 😉… Une fois Anokhi sortie de l'hôpital, nous sommes partis découvrir Moorea, « l’île sœur », située à 45 minutes en ferry de Tahiti et à 7 minutes de vol de Papeete (au cas où nous devions retourner en urgence à l’hôpital). Anokhi allait mieux mais elle toussait toujours, à cause de l'inflammation. Celle-ci allait rapidement se résorber, d'après les docteurs, mais il fallait tout de même garder un oeil attentif sur notre petite pendant les jours suivants. Moorea était donc une bonne option pour nous. Nous avons quitté la belle ville de Santiago, capitale du Chili, pour nous rendre sur un autre territoire chilien, à des milliers de kilomètres de là… Une terre isolée dans le Pacifique : Rapa Nui ou L’Île de Pâques.
Cette île appartient au Chili depuis 1888 et elle est gérée administrativement par la région de Valparaíso mais elle semble être culturellement éloignée du Chili. Rapa Nui est, culturellement, une île polynésienne. La population Rapa Nui indigène est, en effet, descendante des voyageurs issus des îles du Pacifique et elle est très attachée à ces origines ancestrales. Les us et coutumes de l’île semblent malheureusement parfois être en désaccord avec la politique ou avec les lois chiliennes ; des accords spéciaux ont donc dû être passés de temps à autres entre le Chili et la population de Rapa Nui afin d’éviter des tensions. Rapa Nui profite cependant grandement du protectorat chilien et les habitants de l'île bénéficient de la nationalité chilienne. Les invasions successives de l'île, ainsi que les enlèvements et l'esclavagisme avaient presque complétement anéanti la population de Rapa Nui. Le Chili, en annexant ce territoire, a donc aidé à préserver cette population qui avait presque disparu. La plupart des fruits et légumes, ainsi que la viande sont acheminés depuis le Chili, vers l'île, par bateau. L'hôpital de l'île, ainsi que tous les soins médicaux mais également les matériaux de construction et toute l'infrastructure viennent également du Chili. Grâce au protectorat chilien, la population Rapa Nui a pu se développer et les perspectives des jeunes générations sont bien meilleures que celles des générations précédentes. Rapa Nui a sa propre culture, sa propre langue et sa propre identité. On y parle bien entendu l’espagnol, vu que l’enseignement publique est donné dans cette langue mais il existe également la langue Rapa Nui indigène. Nous avons appris qu’une loi spéciale autorise les habitants de Rapa Nui à garder leurs enfants chez eux s’ils ne désirent pas les envoyer à l’école. Certaines familles de l’île préfèrent donc garder leurs enfants chez eux lorsque ceux-ci sont en bas âge pour leur apprendre la langue Rapa Nui et les us et coutumes locaux. « Le système éducatif n’est pas adapté à notre île, c’est un système chilien qui fonctionne peut-être là-bas mais qui n’est pas adapté à la culture Rapa Nui », m’a dit une maman. Celle-ci pense envoyer sa fille à l’école quand elle aura 7 ou 8 ans, une fois que la langue et la culture Rapa Nui auront bien été intégrées par son enfant. Ces soucis identitaires ne sont cependant pas partagés par tous et nous avons vu nombre de petits écoliers déambuler joyeusement dans les rues de la ville. Très sauvage, avec un écosystème unique et nombre de sites archéologiques importants, cette île est maintenant protégée par l’UNESCO. La majeure partie du territoire a été déclarée un parc national afin de préserver cet héritage précieux de l’humanité. Rapa Nui est une toute petite île aux paysages sauvages et sublimes ! Bien entendu, vous avez tous entendu parler des « Moais », c’est grandes statues si typiques et si mystérieuses mais Rapa Nui, c’est encore bien plus que ça… Il n’y a pas que les Moais, il y a également les magnifiques pétroglyphes qui ont été gravés, les superbes peintures dans les nombreuses grottes et cavernes de l'île et le culte de l’homme oiseau qui a remplacé la tradition ancestrale des Moais et qui était célébré jusqu'à la fin du 19ème siècle. Il y a une mythologie locale riche et peu connue, ainsi qu’une histoire locale faite d’invasions successives, de guerres de clans et de dévastations en tous genres. La petite île de Rapa Nui est certes minuscule mais son Histoire est impressionnante ! Notre séjour sur l’île de Rapa Nui étant très court, nous avions décidé, avant notre départ, de réserver un hôtel et une visite guidée de l’île. Nous avons eu la surprise et la chance de tomber sur une guide allemande mariée à un Rapa Nui issu des derniers survivants indigènes de l’île. Elisa, notre guide, était juste parfaite ! Elle a, bien entendu, lu et étudié toutes les théories scientifiques concernant Rapa Nui mais, ce qui la différencie des autres guides, c’est sa grande connaissance de l’histoire Rapa Nui, telle qu’elle est contée par les indigènes. Non, pas la mythologie, ni les légendes… l’Histoire ! « Ce n’est pas la même chose ! Les Rapa Nui connaissent leur histoire et leurs origines mais ce savoir n’est jamais écrit, alors les scientifiques parlent de légendes mais ce ne sont pas des légendes », m’a dit Elisa. Le peuple Rapa Nui a, en effet, une tradition orale très riche qui se transmet de génération en génération au sein des familles. Elisa a eu la chance de recevoir une partie de ce savoir en se mariant à un indigène. Les visites guidées d’Elisa sont donc fascinantes et très instructives. Passionnée par la culture Rapa Nui, Elisa transmet ses savoirs : ses connaissances scientifiques et archéologiques, ainsi que le savoir confié par les Rapa Nui. Nous en avons appris des tonnes sur les fameux Moais, sur leurs origines, sur leur transport (non, ce ne sont pas des extraterrestres qui les ont transportés !), sur les autres aspects culturels de l’île de Rapa Nui et sur ses habitants mais je n’ai pas le temps de vous raconter tout cela par écrit… un accident s’est produit pendant notre séjour, notre petite Anokhi a dû être hospitalisée d’urgence et je n’ai pas le temps de tout vous raconter… désolée… le mystère des Moais et de la fascinante culture des Rapa Nui resteront intacts… ou alors je vous raconterai tout ça de vive voix à notre retour... Une histoire de cacahuète : Les accidents peuvent se produire… Notre petite Anokhi a inhalé une cacahuète en jouant avec ses frères et celle-ci est allée se loger au fond de son poumon droit. Enfin... on sait cela maintenant, plusieurs jours après l’incident mais sur le moment, tout s’est passé très vite… Anokhi mangeait des cacahuètes... elle jouait avec ses frères en mangeant... elle s’est mise à tousser… elle était toute rouge et ne trouvait plus son souffle... On lui a tapé dans le dos, on l’a mise la tête en bas, les pieds en l’air, on lui a pressé sur l’estomac par derrière pour la faire vomir, on a tout essayé… très vite... Des cacahuètes mâchées sont ressorties mais Anokhi toussait toujours et ne pouvait plus respirer. Nous avons couru à la réception, Anokhi était pliée en deux, rouge et suffocante. Taxi - urgences... Là, ils ont essayé de la faire vomir à nouveau mais rien n’est sorti. Anokhi étouffait. Ils lui ont fait boire de la vaseline liquide, en espérant que cela ferait descendre les résidus des cacahuètes mais cela n’a pas aidé. Finalement, peu à peu, Anokhi a réussi à déglutir puis à calmer sa toux. Elle a dû faire beaucoup d'efforts pour contrôler sa respiration. La doctoresse a enfin pu observer l’intérieur de la gorge avec une petite lampe. Elle y a bien vu des résidus de cacahuètes mais a dit que cela allait passer avec le temps, Anokhi les avalerait. Anokhi toussait cependant toujours... « OK. Mais peut-on faire un examen des poumons ? » « Non, ce n’est pas nécessaire », m’a dit la doctoresse, « votre fille va bien » mais elle a quand même appelé un collègue pour en être sûre. Le collègue est arrivé et il a ausculté Anokhi... Anokhi se plaint alors de douleurs dans la gorge et de ne pas pouvoir respirer convenablement. La respiration est sifflante mais il faut se rendre à l’évidence, rien ne peut être fait sur l’Île de Pâques, le matériel médical n’étant pas adéquat. « On ne pense pas qu’il y ait quelque chose dans ses poumons et de toute façon, ici, on ne peut rien faire de plus... ». OK… décision rapide… Quels sont les risques qu’elle ait quelque chose dans les poumons ? Minimes… Les docteurs me disent d'attendre et de la garder en observation jour et nuit. «Si sa respiration s'empire, ramenez-la ici et on avisera ». Nous partions deux jours plus tard pour Tahiti... Nous avons donc visité les pays suivants : Le Pérou, le Brésil, l’Argentine, la Bolivie et le Chili. Nos visites ont été relativement courtes et concentrées dans des endroits précis. Mes observations sont purement subjectives - c’est juste MON « feeling », par rapport à ce que j’ai pu voir et entendre durant notre voyage dans ces quelques endroits.
En résumé, je dirais que la Bolivie et le Pérou sont les pays les moins développés que nous ayons visités. Il y a de grands écarts sociaux au sein de la population des deux pays. L’industrie du tourisme est cependant une excellente source de revenu pour ces deux destinations qui poursuivent leurs efforts pour développer leurs prestations. Le gouvernement bolivien fait apparemment un immense effort pour éduquer sa population et répartir les ressources dans le pays dans l’espoir de placer la Bolivie parmi les pays les plus développés d’Amérique du Sud dans 25 ans. Un programme éducatif de grande envergure a été mis en place par le gouvernement afin d’y parvenir. Le Brésil et le Chili sont les pays les plus développés que nous ayons visités en Amérique du Sud. Le Brésil semble cependant traverser une période instable et la violence dans ce pays est malheureusement en augmentation. Plusieurs personnes que nous avons rencontrées nous ont dit que les jeux Olympiques de Rio n’avaient fait que de décupler les problèmes de la ville mais les disparités sociales, la pauvreté et le délabrement des infrastructures du pays semblent également peser sur la population brésilienne. Au Chili, on perd un peu le sentiment d’être en Amérique du Sud, sauf sur l’altiplano andin. La population indigène typée se trouve surtout concentrée au nord du pays, ailleurs, le long de la côte, il semblerait que la majeure partie de la population soit d’origine ancestrale européenne. Même les paysages nous rappelaient l’Europe « On se croirait en Ecosse », m’a dit Kean, en arrivant à Bahía Inglesa et c’est vrai que cette petite ville m’a également tout de suite fait penser aux îles Orcades (Orkney Islands). C’est également au Chili que nous avons rencontré le plus de personnes pouvant parler l’anglais. Au Pérou, en Bolivie et en Argentine, très peu de gens savent parler l’anglais et rien n’est traduit. Mes connaissances d’espagnol, bien qu’imparfaites, nous ont donc bien servies ! L’Argentine… C’est un pays complexe. La politique du pays est hautement critiquée par ses habitants et on sent une désillusion de leur part face à tous les problèmes à surmonter. Le pays en lui-même est magnifique mais l’industrie du tourisme international y est encore peu ou mal développée. Il n’est pas super aisé de voyager en Argentine et les gens, même s’ils travaillent dans l’hôtellerie ou le tourisme, ont de la peine à accueillir les touristes étrangers qui ne sont pas habitués à la vie argentine. On nous a dit que le curriculum éducatif lié au tourisme est relativement nouveau en Argentine, il y a donc bon espoir pour que cette industrie se développe et s’améliore d’ici quelques années. L’Argentine est malheureusement le pays le plus sale que nous ayons visité et cela, pas uniquement par manque de conscience écologique de la part de la population mais également parce que l’infrastructure de collecte et de traitement des déchets est quasiment inexistante dans le pays. C’est vraiment dommage ; les magnifiques paysages sont souvent gâchés par la présence de détritus en tous genre. Enfin, on dirait que beaucoup d’argentins rongent leur frein, en espérant que leur pays s’améliore mais beaucoup de gens sont remplis de frustrations. Certains s’attendent à une nouvelle crise dans leur pays. J’espère que cela ne sera pas le cas et que leur gouvernement saura prendre les bonnes décisions pour que le pays puisse se développer sans heurts. Sécurité et honnêteté : « Todos los Chilenos son ladrónes ! » m’a dit un chauffeur de taxi à La Serena, au Chili (il était chilien !)… « Los Argentinos son muy agressivos pero la gente del Norte es más buena », m’a dit un argentin rencontré à Cafayate, en Argentine… « No se vallan al centro de la ciudad con sus niños, por favor ! », m’a dit un chauffeur péruvien, à Lima, au Pérou, alors que nous nous rendions justement au centre-ville… Et bien pas du tout… à aucun moment nous nous sommes sentis en danger en Amérique du Sud. Certes, Río de Janeiro était une visite un peu plus tendue et au Brésil, en général, nous avons fait un peu plus attention mais nous ne nous sommes pas vraiment sentis en danger là-bas non-plus. Nous avons utilisé les transports publics tant décriés sur certains sites de voyage et nous nous sommes promenés avec tous nos sacs dans les rues animées de diverses villes sans jamais nous faire voler. Zephyr se promenait souvent avec son sac sur une seule épaule, à demi ouvert et son Kindle à la main, les yeux rivés sur le texte captivant de son roman et pas du tout sur le chemin qui était devant lui (pour ceux qui connaissent Zephyr, vous voyez exactement l’image, j’en suis sûre 😊), même dans les rues très fréquentées, mais personne ne l’a jamais dépouillé de ses biens (malgré tous mes avertissements ! « It’s OK, Mom, don’t worry, I’m fine ! » l’ai-je entendu dire maintes fois… et il avait raison !). Tous les gens que nous avons rencontrés ou croisés le long de notre périple étaient extrêmement gentils, honnêtes et serviables. Peut-être que nous avons eu de la chance, je n’en sais rien. Il faut dire qu’on a l’air d’une belle bande de saltimbanques avec nos gros sacs, nos enfants qui tournoient autour de nous et notre allure un peu débraillée… finalement, on ne doit pas intéresser beaucoup de chapardeurs. En conclusion, je dirais donc que d’un point de vue sécuritaire, les endroits que nous avons visités en Amérique du Sud n’ont posé aucun problème ; même si les habitants locaux semblent, pour une raison bizarre, prétendre autrement… Cartes de crédit et argent liquide : Ce n’est pas toujours aisé de payer par carte de crédit en Amérique latine. L’argent liquide est le mode de paiement encore privilégié dans cette partie du monde. Nous avons également eu de la peine à retirer des sous aux bancomats qui étaient soit « hors service » ou qui rejetaient nos cartes (visa ou master card). C’était stressant et compliqué, surtout dans les petites villes qui n’ont souvent qu’un seul distributeur... Quand nous trouvions enfin un appareil qui fonctionnait, la somme maximale pour le retrait était limitée ; on ne pouvait donc pas retirer beaucoup d’argent à la fois. Nous avons parfois perdu beaucoup de temps à chercher une banque ou un distributeur automatique (surtout en Argentine). Pas de camping - Airbnb et booking.com : Notre visite au Pérou était tellement courte que nous avions tout organisé depuis la Suisse. Pour la Bolivie également. Par contre, pour le reste, nous avons utilisé les services d’Airbnb et, de temps à autres, de booking.com. Initialement, nous voulions camper en Amérique latine mais nous nous sommes vite rendu compte que les campings ne garantissaient pas la sécurité de nos sacs et que leurs services (douches, toilettes, etc.), ainsi que leur propreté, laissaient à désirer. Airbnb est donc le service qui nous a convenu le mieux. Nous avons pu louer des appartements ou des chambres généralement aménagés avec une cuisine et une machine à laver le linge, c’était extra ! Transports : Nous avions décidé de voyager en transports publics en Amérique latine. Nous avons donc utilisé leurs excellents réseaux de bus et nous avons pris le train au Pérou et en Bolivie. Au Brésil, nous avons dû louer une voiture car les bus nous avaient été fortement déconseillés, surtout en cette période de troubles. Le système de bus au Chili (Turbus) était le plus moderne et le plus agréable à utiliser mais en Argentine, la compagnie Flecha Bus est excellente aussi. Pour les petits trajets, nous avons utilisé des « colectivos », des bus ou des taxis locaux qui suivent un parcours bien déterminé (les taxis colectivos fonctionnent comme un bus, sauf que c’est une voiture… ils s’arrêtent pour prendre plus de passagers en chemin et le tarif est fixe par passager). Dans les grandes villes, nous avons utilisé Uber. Ce service a le grand avantage de pouvoir être utilisé depuis notre smartphone, payé en ligne (pas besoin d’argent liquide) et de venir nous chercher exactement où on en a besoin, pas besoin de chercher un taxi ou d’en héler un du bord de la route. C’est surtout pratique dans les endroits un peu éloignés des centres-villes. Cependant, pour utiliser Uber, il faut une connexion internet et le wifi est loin d’être répandu dans les endroits publics en Amérique latine mais, en général, on s’en est assez bien sortis. Des déchets un peu partout… : Le problème de la pollution environnementale est alarmant dans cet endroit du globe. « Nous éduquons les élèves en les sensibilisant à l’environnement mais quand ils rentrent à la maison, leurs parents agissent complètement différemment et jettent tout dans la nature », me disait une directrice d’école que j’ai rencontrée en Argentine. C’est vrai que la conscience écologique manque terriblement auprès des adultes. Ainsi, nous étions dans la réserve naturelle des chutes d’Iguazu et une famille était assise en face de nous dans le train. Lorsqu’ils ont terminé leur pique-nique, ils ont pris leurs déchets (papier, plastique, alu) et ont tout balancé le long des voies… J’ai vu Zephyr bondir sur son siège ; il était tellement choqué qu’il en a parlé toute la journée. La dame n’avait clairement pas du tout conscience du geste qu’elle venait de faire. « Il y a un tel écart entre les niveaux sociaux en Argentine, certaines personnes n’ont aucune éducation et ne réalisent pas le mal qu’elles font », me disait, en effet, la directrice d’école. Ainsi, nous étions estomaqués, en conduisant derrière un véhicule, de soudain voir une couche pour bébé usagée voler par la fenêtre de la portière vers le bord de la route… De toute évidence, ces gens n’ont jamais été informés des conséquences de la pollution sur leur environnement. Plusieurs personnes rencontrées durant notre voyage ont blâmé le gouvernement argentin qui ne fait rien pour améliorer l’état des choses… « On met nos déchets dans les containers mais personne ne les ramasse. Les containers débordent, les chiens éventrent les sacs et finalement, le vent emporte tout. Les sacs plastiques s’accrochent aux branches des arbres, le reste s’éparpille dans la nature et alors ce n’est plus le problème de personne ». De toute manière, à ce que nous avons pu voir, le traitement des déchets en Argentine consiste à mettre le feu à une montagne de déchets sur un terrain-vague juste en dehors des villes. Une partie des déchets brûle dans une horrible fumée noire, une autre s’envole dans la nature et c’est tout… C’est vraiment dommage que les autorités n’en fassent pas plus pour améliorer la salubrité de leur pays. En visitant le désert de l’Atacama, j’étais heureuse de voir qu’enfin la nature était plus propre. Lorsque j’en ai fait part à notre guide, il m’a dit que oui, au Chili, les déchets sont régulièrement ramassés dans les villes. Cependant, une prise de conscience environnementale auprès de la population est tout de même encore souhaitable, car tous les endroits au Chili ne sont pas aussi propres que le désert de l’Atacama… Donc oui, ce qui nous a peinés lors de notre visite en Amérique du Sud, c’était la présence de déchets un peu partout. Les villes sont particulièrement sales et crasseuses. Les campagnes sont malheureusement pleines de sacs plastiques et de bouteilles en PET. Nous n’avons, cependant, aucune leçon à donner à personne. En Europe, qu’on aille en Angleterre, en Italie ou en Grèce, on constate la même chose. Les déchets peuplent la nature et la dégradent. En Suisse, c’est peut-être un peu mieux mais pas toujours… Il n’y a qu’à aller se promener en forêt ou prendre un masque le long des berges du lac pour constater que certains considèrent la nature comme une poubelle. Ceux qui me connaissent savent très bien ce que je pense de la politique du sac taxé et des poubelles publiques disparues. C’est un désastre écologique dont je me lamente encore et encore... mais on ne va pas en parler ici 😊. |
Kean et CeliaNous sommes les parents de 3 merveilleux enfants. Archives
January 2018
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