Nous nous sommes envolés de Bangalore pour Durban, en Afrique du Sud. Notre vol, cependant n’a pas été direct. Comme nous volions avec Qatar Airways, nous sommes passés par Doha. Cette petite période de transit par le Moyen-Orient aura été notre seule visite dans cette région du globe qui pourtant nous attire tant. Nous avons eu la surprise d’y voir des gens voyager avec des faucons masqués, on ne voit pas ça tous les jours chez nous ! De Doha, nous nous sommes envolés pour Johannesburg, en Afrique du Sud, puis nous avons pris un petit vol jusqu’à Durban, sur la côte est du pays. Là, nous avons pris notre voiture de location et zoum ! Départ pour Sheffield Beach, où nous avons loué une maisonnette de plage sur Airbnb. Kwazulu-Natal: The Dolphin Coast Le contraste avec l’Inde était marquant pour nous tous. Le silence, l’air frais, la nature et la vue magnifique s’étendant devant nous, un vrai régal ! La mer qui léchait le pied de la falaise était plutôt calme, c’est donc tout naturellement que nous sommes descendus découvrir la plage. Après quelques minutes, nous avons tous remarqué de nombreuses billes blanches qui perlaient le sable. Kalan s’est approché de moi et m’a demandé ce que c’était. « On dirait du plastique », lui ai-je dit. « Je crois que c’est du plastique destiné à être fondu et moulé », me dit-il. « Non, ce n’est pas possible…, qu’est-ce que ça ferait là ? ça doit être des déchets plastiques qui ont été transformés en gros grains par le mouvement des vagues… comme pour les grains de sable », ajoutai-je, un peu incrédule... Kalan avait raison. Nous avons découvert un peu plus tard une équipe de nettoyage sur la plage. Le responsable de l’équipe nous a expliqué qu’une immense tempête avait secoué la région de Durban quelques semaines plus tôt et qu’un navire transportant des containers avait été tellement bringuebalé par les vagues qu’un caisson contenant 49 tonnes de billes de plastique destinées à être moulées était tombé du bateau, éparpillant tout son chargement dans l’océan. Heureusement, ces billes flottent. Une grande opération de nettoyage a donc débuté le long des côtes sud-africaines, jusqu’au Cap, pour tenter de récupérer ces perles de thermoplastique. Le travail devrait durer jusqu’en août 2018. Début décembre, lorsque nous parlions avec le responsable, 5 tonnes de boulettes blanches avaient été récupérées. « Sur certaines plages, on aurait dit qu’il avait neigé », nous a-t-il dit. Une bien triste vision mais au moins, le problème n’a pas simplement été ignoré ; Une opération de nettoyage a été mise en place. Anokhi, comme un peu partout dans le monde, a « été adoptée » par un chien. Non, ce n’est pas elle qui adopte les chiens, ce sont les loulous errants qui se mettent à la suivre. Ainsi, Anokhi a « été adoptée » plusieurs fois en Amérique du Sud, finalement, elle s’est amusée à les nommer. Il y a donc eu Sunshine, au Chili, Moonlight, à Rapa Nui, Moonshine à Moorea, une chienne indienne dont je ne me souviens plus le nom et finalement Gracie, à Sheffield Beach, en Afrique du Sud. « Gracie est la petite chienne du coin, elle n’appartient à personne ou elle appartient à tout le monde », nous a dit une dame. Parfait ! Gracie s’est donc greffée à notre famille pour quelques jours. C’était trop drôle de la prendre à la plage ! En bonne petite Jack Russel, Gracie sniffait les petits trous dans le sable, se mettait à creuser… de plus en plus profond… jusqu’à dénicher le crabe qui se cachait, bien profondément enfoui. Parfois, Gracie abandonnait son trou et se précipitait vers un autre endroit. Lorsqu’un crabe était découvert, c’était un duel de vitesse… soit le crabe s’enfuyait très rapidement, soit Gracie le croquait. Ainsi, elle a mangé 3 ou 4 crabes durant l’une de nos balades sur la plage. Une drôle de petite chienne… Le matin, Anokhi, Kean et moi étions debout à l’aube. Du bord de la falaise, nous observions, émerveillés, le soleil se lever sur la grande étendue maritime. Soudain, un groupe de dauphins est apparu dans les vagues. La Dolphin Coast porte bien son nom ! Nous avons quitté la côte pour nous enfoncer dans les terres en direction du Drakensberg, où nous voulions camper au Royal Natal National Park. Nous avons traversé de superbes paysages orageux, une ambiance très africaine. Arrivés au parc, tout était complet, sauf des rondavels, ces petites cahutes rondes typiquement sud-africaines, dans le village de Thendele mais, malheureusement, nous ne pouvions pas nous offrir ce luxe… Alors nous sommes retournés quelques kilomètres en arrière et somme finalement restés dans un B&B nommé « The Tower of Pizza ». Un nom pas très joli pour un endroit qui s’est avéré être très, très agréable ! Il pleuvait des cordes ce soir-là. Nous étions trempés jusqu’aux os… le poêle à bois de notre chambre était donc vraiment bienvenu et nous avons passé une très agréable soirée, suivie d’un délicieux repas dans le restaurant adjacent. Une bonne adresse, si vous êtes par là-bas un jour ! Le lendemain, il était temps pour nous de partir à l’aventure. Nous sommes entrés dans le Royal Natal Park pour la journée et avons décidé de faire la randonnée qui allait nous mener aux gorges de Thugela. Superbe marche, splendides paysages, magnifique flore faite de fynbos. J’étais émerveillée par les proteas, par la quantité de papillons et par les magnifiques mais dangereuses sauterelles aux couleurs de Xamax (milkweed grasshoppers). Cette randonnée était de toute beauté et les kilomètres parcourus ne se sont pas fait sentir. Finalement arrivés dans les gorges, nous avons pique-niqué au bord de la rivière, au fond de l’immense crevasse de roche sculptée par les eaux de la Thugela. Un orage a commencé à retentir, il était temps pour nous de repartir. Le retour s’est fait sur un rythme de marche plus soutenu et nous sommes finalement arrivés épuisés mais heureux au bout de nos 16 kilomètres de marche du jour… Bravo les enfants, vous avez été de vrais champions !!! Le matin suivant, nous devions nous rendre au Lesotho mais Zephyr s’est réveillé avec des problèmes gastriques. Il pleuvait à grande averse et nous avons donc décidé que ce jour serait « un jour perdu ». Nous sommes restés bien calfeutrés à l’intérieur de notre joli cottage, avec un bon feu et nous avons fabriqué des ornements de Noël pour bricoler un peu. Kalan, lui, s’est isolé pour faire du travail scolaire. « On prend du retard, Maman »… C’est vrai, on prend du retard sur le travail scolaire à effectuer… Heureusement que Kalan est un élève assidu, je n'aurais jamais, mais alors jamais insisté pour faire du vocabulaire et de la grammaire allemande à son âge! Kalan, tu m'épates tous les jours et nous sommes si fiers de toi! À l’aube, tout le monde étant en forme, nous sommes donc partis en direction du Lesotho. Initialement, nous voulions y accéder par le Sani Pass qui est, paraît-il, un superbe col. Mais la route étant en terre battue sur les derniers kilomètres, l'état de la route risquait d'avoir été affecté par les récentes intempéries. Nous avons donc préféré choisir l’option du Ficksburg Bridge, plus sûre et bien moins occupée que le poste-frontière de Maseru, la capitale, où il faut parfois attendre 5 heures avant de pouvoir passer la frontière. Le Lesotho : L’arrivés à la frontière du Lesotho par le Ficksburg Bridge a été relativement rapide. 20 minutes de queue pour faire tamponner nos passeports et recevoir un laisser-passer pour nos ordinateurs, rien de bien méchant… Nous avons tout de suite senti que cet endroit avait une teinte différente... À la différence de l’Afrique du Sud, le Lesotho a été bien moins influencé par les colons européens. Le Lesotho est à part. Le Lesotho a sa propre identité, bien qu’il soit enveloppé de toutes parts par l’Afrique du Sud. Le Lesotho se nommait historiquement « Basuto Land ». C’est un territoire qui a été, à travers de clairvoyants échanges diplomatiques entre le roi Moshoeshoe et les colons européens, « sauvé » du régime de l’apartheid. Le Lesotho a même accueilli de nombreux réfugiés politiques sud-africains durant cette triste période de l’histoire. Depuis 1966, le Lesotho a acquis son indépendance de l’empire et du protectorat britannique. Une longue période de troubles politiques s’en est suivie et la stabilité du pays n’est pas encore garantie. Les derniers heurts datent de 2014, quand un coup d’état militaire a échoué. « Pourquoi aller au Lesotho ? Tout le monde est pauvre là-bas ! ». « Les routes sont un désastre », « C’est trop dangereux », plusieurs personnes ont essayé de nous dissuader de nous rendre dans ce tout petit pays. Les sud-africains n’y voient pas grand intérêt, je crois. Pourtant, pour nous, le Lesotho a été un immense coup de cœur ! Le royaume des montagnes est surplombé d’une immensité céleste au bleu des plus profonds. C’était dans la Cordillère des Andes que nous avions vu un ciel bleu pareil pour la dernière fois et pourtant, le ciel du Lesotho est unique, d’un bleu électrique mais développant de superbes formations nuageuses. Le royaume sans clôtures est très différent de l’Afrique du Sud où tout le monde s’enferme dans une prison grillagée de sécurité souvent électrifiée. Il n’y a rien de tout cela au Lesotho ou très peu et c’est bien agréable ! Les étendues à perte de vue, où les bergers portant leurs couvertures typiques de la tribu Basotho font paître leurs troupeaux, sont splendides ! Les gorges creusées par les rivières sont très sauvages, les rochers, où se baladaient des dinosaures il y a des millions d’années, semblent simplement attendre qu’on vienne admirer les gigantesques empreintes qui y sont enfoncées et la nature environnante est superbe, car, heureusement, encore peu exploitée par l’Homme. Il n’y a pas (pas encore) de pavillons touristiques, de barrières, de guides officiels en uniformes organisant des visites à heures précises. Non, au Lesotho, il n’y a rien de tout ce tralala touristique qu’on trouve maintenant partout dans le monde et qui tue l’aventure. Le Lesotho, c’est encore (mais pour combien de temps ?) un pays à explorer. Ce qui semble probablement très banal pour les gens locaux, nous a beaucoup touchés : les jolis villages, encore souvent construits en adobe et aux toits de chaume, les enfants qui trottinent sur un âne, les charrettes en bois tirées par une mule, le poulet qui bat frénétiquement des ailes, la tête en bas, en attendant d’être apporté au Sangoma du village, les hommes gardant les troupeaux, enveloppés dans leurs couvertures traditionnelles, leur visage couvert d’une cagoule ou leur tête coiffée du chapeau sculptural typique du pays. J’ai beaucoup aimé admirer ces silhouettes humaines dignes, immobiles, solitaires, s’érigeant au milieu de la plaine ou au sommet d’une falaise. Nous marchions dans une vallée et loin, très loin, un berger se tenait au bord du précipice nous surplombant. Il nous observait. Nous le regardions aussi. Nos regards se sont certainement rencontrés, eux, dans l’immense espace qui nous séparait. Telle une sentinelle, l’homme n’a pas bougé, il a continué à nous observer. On imaginait son quotidien ; peut-être qu’il imaginait le nôtre. Une rencontre visuelle, un échange de pensées des uns vers l’autre… Une rencontre, un échange qui pourtant abruptement nous rappellent qu’il n’y a pas que cet immense espace qui nous sépare. Au Lesotho, l’infrastructure est extrêmement basique. L’électricité n’est de loin pas répandue, l’eau courante est quasiment inexistante et le système de transport routier, bien qu’il ait été grandement amélioré ces dernières années, n’est pas très développé. Il n’y a pas de système d’égouts ou de traitement des eaux usées, la plupart des habitations villageoises ont donc leur petite latrine placée au fond du jardin, entre quatre pans de tôle ondulée. Les eaux des rivières sont, en conséquence, souvent insalubres et source de maladies. Les maisons sont entourées d’animaux domestiques et de quelques outils ou d’objets utilitaires du quotidien. Beaucoup de petites échoppes ou d’habitations sont couvertes de peinture illustrant le logo d’une grande entreprise locale de téléphonie mobile. Pour les propriétaires, c’est un excellent moyen de pouvoir peindre leur maison à moindres frais et pour la compagnie téléphonique, ces murs offrent un bon espace publicitaire. Les villes du Lesotho, comme Maseru, sont un peu plus modernes mais, comme beaucoup de villes africaines, elles n’ont aucun charme, construites uniquement à des fins fonctionnelles. « Hello, where are you from ? », nous ont demandé des enfants, à plusieurs reprises. La petite fille assise sur son âne qui traversait les champs, les 4 petits compères du village du coin qui ramassaient du bois pour le feu, le petit garçon qui est apparu dévalant la colline dans des bottes en caoutchouc d’une taille plus grande que toute la longueur de son bras, suivi par son troupeau de chèvres bêlantes, visiblement affolées par la soudaine course de leur jeune berger… À chaque fois, je répondais « Switzerland »… « Swaziland ??? » me demandaient-ils, visiblement perplexes et déçus de ma réponse… Après cette brève introduction mal débutée, suivait toujours la quête pour une ou deux pièces de monnaie ou de la nourriture… « Hungry, hungry » nous disaient quelques enfants en courant tant bien que mal à notre rencontre depuis leur maison. C’était très dur mais telle est la réalité de ce pays et nous avions été avertis ; il fallait donc maintenant pouvoir y faire face. Lors d’une balade, alors que nous pique-niquions sous quelques bouleaux blancs, un enfant s’est approché de nous. Il nous regardait manger notre pain et notre beurre de cacahuètes. « Je crois qu’il a faim », a dit l’un de nos enfants. Evidemment, ma première pensée a tout de suite été de partager notre pique-nique avec le petit garçon mais voilà qu’une autre cogitation issue de notre société moderne me traverse l’esprit… « Et s’il était allergique aux cacahuètes ? » Qu’allais-je faire s’il me faisait un choc anaphylactique au beau milieu de nulle part ? L’enfant mettait déjà sa main à sa bouche de manière répétée, me signalant qu’il voulait manger. Pleine d’appréhension, je lui ai tendu une tartine au beurre d’arachide. Un deuxième, puis un troisième enfant sont apparus. Ils ont fini toutes nos tartines. Plus loin, une femme nous observait, portant un grand seau sur sa tête. Elle criait de temps en temps quelques phrases aux enfants qui l’ignoraient complètement. Nous sommes repartis et les 3 enfants ont suivi la femme au seau qui s’était déjà bien éloignée de nous. C’est alors qu’est apparu un jeune berger de 8 ou 10 ans portant un pull rouge. Nous étions très surpris de le voir, car nous l’avions aperçu, tout en haut de la falaise, quelques temps plus tôt. « Hello », « Hello », nous avait-il alors crié de tout là-haut, puis il nous avait lancé plusieurs phrases en langue locale que nous ne comprenions évidement pas. « Hello ! » avions-nous crié dans cette immensité d’air entre lui et nous. Comme nous avions poursuivi notre chemin, le petit garçon au pull rouge s’était de plus en plus excité tout en haut de sa montagne. Nous l’avions vu courir le long des parois abruptes tombant à pic, ce minuscule petit point rouge. « Hello », « Hello », répétait-il, faisant des grands signes. Avait-t-il besoin d’aide ? Deux autres bergers assis à une cinquantaine de mètres de nous ne semblaient pas être alarmés. S’il avait besoin d’aide, ces deux-là feraient certainement quelque chose, avons-nous pensé avant de poursuivre notre marche. Donc voilà, une bonne demi-heure plus tard, alors que nous avions terminé notre pique-nique, ce petit bonhomme au pull rouge se tenait devant nous, tout transpirant, son bâton de berger à la main, ses bottes en caoutchouc d’adulte jusqu’à mi-cuisses et son troupeau de bêtes, un peu en retrait, buvant à la rivière, après ce qui a dû être pour elles une longue course en bas de la montagne. Il voulait de l’argent mais nous n’en avions pas. Nous étions partis sans un sou de notre auberge. Il avait faim aussi mais toutes nos tartines avaient été mangées. Nous n’avions absolument rien à lui donner. Il ne comprenait pas. Il nous a suivis longtemps, longtemps, longtemps. Il insistait, il insistait, il insistait. Nous lui avons montré nos poches vides, notre sac vide. Nous n’avions même plus d’eau ; il fallait que nous rentrions. Il ne comprenait pas. Il nous a encore suivis longtemps, nous suppliant de lui donner quelque chose mais nous n’avions rien, rien du tout à lui donner, si ce n’est peut-être les habits que nous portions sur le dos mais nous en avions encore besoin. Finalement, il s’est arrêté et nous a regardés nous éloigner. Nous l’avons vu s’asseoir, puis se coucher parterre. Le petit pull rouge disparut, s’enfonçant dans le sol. Étrangement, je pense que lui et nous partagions alors le même sentiment : Un cœur lourd, beaucoup de tristesse et ce sentiment d’injustice qui, quel que soit notre condition de vie, nous envahit dans ces moments-là. C’est la seule chose que nous avons pu partager avec ce petit berger au pull rouge et c’est bien dommage. De retour dans notre hébergement, nous avons trié nos sacs de voyage. À la réception, un panneau explicatif avertissait les visiteurs de ne surtout pas donner d’argent aux gens, car cela augmente la mendicité locale et les actes de violence. Conscients des énormes besoins de la population locale, les gérants de la Malealea Lodge ont donc mis en place un programme de distribution de dons aux villageois. En échange d’un don, ceux-ci doivent cependant participer à un programme communautaire dans le village, consistant en diverses tâches, par exemple : balayer une rue, ramasser les déchets dans les champs ou aider à brosser les poneys, ânes et chevaux de l’écurie du village. Toute tâche communautaire est récompensée par un habit, de la nourriture, une paire de souliers, des livres ou autres objets utiles laissés par les visiteurs. Ainsi, nous avons réuni ce que nous pouvions offrir et nous espérons que notre petit bonhomme au pull rouge bénéficiera de l’un de nos dons. Le manque d’emploi est un terrible problème au Lesotho. Alors que dans le passé, les hommes partaient travailler dans les mines sud-africaines, maintenant que celles-ci emploient moins de main d’œuvre, les hommes se retrouvent sans activité lucrative. Ils cultivent les champs, gardent les troupeaux et vivent souvent de manière très rudimentaire (« hand to mouth existence »). Un jour, pour nous rendre jusqu’à un site de peintures rupestres, nous avions le choix d’utiliser notre 4x4 ou d’y aller à cheval. La deuxième option étant la plus intéressante pour nous, nous avons donc organisé une virée avec 5 chevaux et un guide également monté. « Vous ne voulez pas que quelqu’un tienne votre cheval ou un guide supplémentaire pour l’arrière ? », nous a demandé le guide. Non, nous ne pensions pas que cela soit nécessaire… Il n’a pas insisté mais lorsque nous nous sommes assis sur nos montures, un autre homme a proposé de guider le cheval d’Anokhi. Ok, c’était peut-être plus prudent… alors un deuxième homme est venu et a demandé s’il pouvait tenir le cheval de Zephyr… C’est à ce moment-là que nous avons réalisé qu’assis juste derrière le portail de notre auberge, des hommes attendaient du travail. Accompagner les cavaliers est une opportunité pour eux de rapporter un peu d’argent à la maison. Nous sommes finalement partis avec une équipée de 7 chevaux, 2 guides et 5 accompagnants. Notre « caravane » était impressionnante mais surtout, elle permettait à 7 hommes du village d’avoir du travail ce jour-là. Les peintures rupestres du peuple San étaient de toute beauté ! Pour nous y rendre, nous avons dû cheminer le long d’une falaise surplombant une magnifique gorge profonde au fond de laquelle s’écoulait une rivière. Tout un groupe d’enfants attendait sous les arbres l’arrivée d’éventuels visiteurs. L’un d’eux a été désigné par notre guide. « Aujourd’hui, c’est son tour ! », annonça-t-il. Le groupe d’enfants nous a suivis jusqu’à une première caverne. Ils se sont placés sur 2 rangées, ils ont déposé un morceau de tissu devant eux et ils ont entonné une première chanson. Ces chants africains, chantés en chorale, avec le rythme marqué par des clapements de mains ou de pieds, sont tellement émouvants! De voir ces tout jeunes enfants si enthousiastes, mi-professionnels, mi-joueurs, s’amusant à faire un spectacle pour une famille de touristes, était à la fois hautement inconfortable et magique. Heureux d’avoir pu récolter un peu d’argent, ils sont partis après la deuxième chanson. Notre petit guide du jour nous a emmenés jusqu’aux peintures. Malheureusement, il ne parlait pas un seul mot d’anglais. Il a cependant pris son travail de guide très au sérieux, offrant sa main comme support dans les endroits les plus escarpés, alors qu’il ne faisait qu’un mètre de haut et probablement la moitié du poids de notre plus jeune fille. Au Lesotho, il y a donc beaucoup de pauvreté et de la mendicité. Les gens sont peu éduqués et les nécessités sont extrêmes. Les enfants sont souvent pieds nus, surtout dans les villages et s’ils portent des chaussures ou des bottes, celles-ci sont généralement de taille adulte. Leurs habits également sont rarement ajustés à leur taille. Je me disais que ces enfants vêtus comme des adultes paraissaient encore plus fragiles. Ils sont la représentation physique des attentes et de la dure réalité auxquelles les enfants doivent faire face au Lesotho. Il y a peu de place pour l’insouciance de l’enfance dans cet endroit. Le pays souffre également du plus haut taux de séropositivité et de SIDA du monde, juste après son voisin le Swaziland. 53% des gens sont sous traitement anti rétroviraux et 25% des adultes sont infectés. Ces proportions catastrophiques affectent toute la population. De nombreux enfants sont orphelins et adoptés par des membres plus ou moins éloignés de la famille ou éduqués par des personnes âgées lorsqu’il ne reste plus personne dans l’entourage direct de l’enfant. Beaucoup de personnes sont très malades. On trouve des distributeurs de préservatifs gratuits dans de nombreux endroits publics, ce qui a surpris nos enfants et qui a débuté la douloureuse et bien triste, mais néanmoins nécessaire, discussion concernant les MST. Le Lesotho reste malgré cela une superbe destination à nos yeux. Encore une fois, la nature est splendide et c’est un pays qui mérite d’être exploré. Il n’a pas encore été envahi par notre monde moderne et par l’industrie touristique. C’est un de nos pays « coup de cœur » dans lequel nous retournerions bien volontiers, surtout si nous pouvons participer à un programme d’entraide. Nous avons quitté le Lesotho par le Sephapho Gate, un poste-frontière peu fréquenté. De retour en Afrique du Sud :
De retour en Afrique du Sud, nous avons traversé l’Orange Free State, en direction du Karoo. Notre première halte a été à Aliwal North, où nous avons campé pour la nuit. Ensuite, nous avons conduit jusqu’à Camdeboo National Park, où nous désirions rester quelques jours. Malheureusement, le camping du parc était plein. Nous sommes donc allés à Graaff-Reinet, la ville la plus proche, et sommes restés dans le camping municipal de Urquhart Campground. Le camping était vide, si ce n’est pour une famille placée juste à côté de nous avec qui nous avons tout de suite sympathisé. En journée, nous sommes allés visiter le parc de Camdeboo et avons pu y admirer les antilopes, les buffles et les superbes oiseaux qui s’y promènent. Nous avons visité la Vallée de la Désolation et ses superbes paysages et finalement, nous avons repris la route pour nous rendre au Addo Elephant Park, où nous avions une réservation pour un emplacement de camping prévue depuis plusieurs mois. Addo Elephant Park : Avec notre réservation, nous avions inclus une sortie guidée en jeep au crépuscule. À peine avions-nous installé nos tentes que nous partions donc explorer les pistes en terre battue (inaccessibles aux véhicules privés) qui sillonnent le parc. Dans la première minute, le guide plante sur les freins : Un buffle énorme broute à 2 mètres de nous. Le début s’annonce donc très prometteur !!! On descend un peu le long d’un chemin et notre guide nous demande d’être très silencieux. Il écoute attentivement puis nous dit « ça, c’est le rugissement d’un lion ! Il n’est pas loin ! On va voir si on peut le trouver ! ». Après quelques minutes, le grand lion mâle apparaît, marchant d’un pas régulier mais légèrement boitant en direction d’un point d’eau. Nous l’avons suivi. Le lion n’était nullement dérangé par notre présence, il traçait une ligne droite, à peine quelques mètres à côté de nous, pour se rendre vers l’étang. Les deux « blue cranes » présentes dans la gouille n’ont pas bougé. Le lion était là pour boire, pas pour les manger et elles semblaient le savoir. La pluie a débuté, nous avons poursuivi notre chemin. Avec les averses, sortent d’autres animaux. C’est ainsi que nous avons eu la chance de voir et de pouvoir tenir dans nos mains de grosses grenouilles. Puis un autre lion a croisé notre chemin, suivi par un chacal. Un peu plus loin, une femelle renard tentait de contrôler ses 3 petits qui sautillaient partout. L'eau tombant du ciel est également une source de plaisir pour les éléphants, qui sont apparus au détour d’un virage, en grand troupeau. Finalement, un porc-épic a gambadé près de nous, avant d’aller vite se cacher dans les fourrés. WOW ! Nous avons eu une chance incroyable de voir tous ces animaux lors de ce safari de nuit ! Une sortie certes onéreuse mais qui, à nos yeux, en a valu la peine. Les jours suivants, nous avons eu la chance de voir encore plus d’éléphants, de superbes antilopes, les zèbres si élégants et les phacochères si drôles… Je ne vais pas tout vous énumérer ici… mais je vous recommande vivement la visite de ce parc, si vous avec l’occasion d’aller en Afrique du Sud. Attention ! Réservez vos entrées et votre logement plusieurs mois à l’avance !!! Sachez que les dung beetles ont la priorité sur la route et qu’il est interdit de rouler sur les crottins d’éléphant car on risquerait d’écraser l’un de ces précieux insectes (le flightless dung beetle étant en voie d’extinction). Cela amène donc les chauffeurs de voitures à faire de drôles de zig-zags sur la route. Le Western Cape : Ressortis par le sud du Parc d’Addo (le sud de parc est très différent du nord, il faut absolument visiter les deux parties du parc !), nous avons passé une journée à Port Elizabeth chez une précieuse amie de ma famille, Gill. Quel plaisir de la revoir après toutes ces années ! Puis, nous sommes arrivés à Knysna, où nous avons retrouvé mon oncle, mes tantes et mes cousins. Mes parents, mon frère et ma nièce nous ont rejoints quelques jours plus tard pour les célébrations de fin d’année. Le 27 décembre, d’autres membres de la famille sont également venus et nous avons passé une fabuleuse journée de retrouvailles sur les hauteurs de Knysna. Ces jours ont été pour moi un grand mélange d’émotions. C’est un sentiment étrange d’avoir de la famille si éloignée géographiquement, qu’on ne voit qu’extrêmement rarement, et pourtant avec qui on partage des liens de parenté si proches. C'était merveilleux et boulversant à la fois! Knysna est une ville touristique affluente et très belle. Les Knysna Heads protègent le lagon de la ville et s’ouvrent sur l’immensité de l’océan. Un jour, alors que nous nous rendions à Brenton-on-Sea, une cinquantaine de dauphins chassaient dans les vagues au large de la plage. Il n’est pas rare de voir ces magnifiques mammifères marins, ainsi que des baleines (en saison) ou des grands blancs. Les plages avaient d’ailleurs été interdites de baignade les jours précédents, car des requins blancs avaient été aperçus dans les eaux proches du bord. Un immense incendie a dévasté Knysna en juin dernier. De nombreuses habitations ont été détruites et plusieurs personnes ont perdu la vie, alors que le feu se propageait dans les collines entourant la ville. C’est donc dans une zone un peu sinistrée que nous sommes arrivés. Il était étrange de voir des ruines brûlées juxtaposées, puis de superbes villas encore intactes. Le brasier s’est déplacé au gré du vent ce jour-là, faisant partir en fumée une partie des maisons et en épargnant de justesse d’autres. Il semblerait que les édifices les plus touchés aient été entourés de végétation non-indigène, comme des pins ou des palmiers, qui prend feu plus rapidement que la végétation endémique de cette région: le fynbos. Le 28 décembre, nous avons dit nos aurevoirs à toute ma famille et nous nous sommes dirigés vers Oudsthoorn et Meiringspoort. Oudsthoorn est un endroit très connu pour ses fermes d’autruches, dont on n'exporte plus tellement le plumage (anciennement utilisé pour orner les chapeaux) mais maintenant plutôt la viande. Malheureusement, à cause des crises de grippe aviaire, les fermiers peinent à exporter leur viande. De nombreux pays imposent des restrictions de sécurité, même plusieurs mois après la découverte et le traitement d’un foyer infectieux. Oudsthoorn est également très connu pour les Cango Caves, des grottes souterraines impressionnantes. À De Rust, nous avons campé sur la propriété de Barry et Vivienne, des propriétaires fermiers qui louent quelques chambres et qui proposent également un endroit de camping sur les hauteurs de leur domaine. Malheureusement, là encore, mais sans aucun lien avec Knysna, le feu a dévasté la région et le campement n’était plus accessible. Ils nous ont cependant proposé de poser nos tentes dans leur jardin et c’était parfait ! Meijer’s Rust, est une propriété s’étendant sur plusieurs hectares. Un endroit très agréable à visiter. Barry nous a expliqué tout ce qu’il avait mis en place pour rétablir l’équilibre du sol et retrouver une terre fertile, suite aux 6 ans de sécheresse dont souffre le Karoo, c'était fascinant! Est-ce que ce semi-désert deviendra bientôt un vrai désert ? La question est présente dans la tête de nombre de fermiers locaux… Ils voient bien que le climat a changé, que les plantes (cactus et succulentes) qui s’accommodaient dans le passé de leur situation ont de plus en plus de peine à survivre. L’eau est et reste absente, la végétation endémique sèche et bientôt il se peut qu’il ne reste plus rien qu’un désert de cailloux… C’est par le Meiringspoort que nous sommes repartis, puis nous avons fait une boucle juste avant la ville de Prince Albert pour traverser le Swartberg Mountain Pass aux pans rocheux gigantesques. Le col offre une vue imprenable sur le Little Karoo au sud et sur le Grand Karoo au Nord. C’est une région sublime ! Il se faisait tard et nous avions beaucoup roulé, il était temps de trouver un refuge pour la nuit. Après une heure relativement stressante à chercher sur Airbnb, Bookings.com et nos guides de voyages où rester pour la nuit, il fallait nous rendre à l’évidence, tout était plein. Les vacances d’été avaient débuté pour les sud-africains et tous les hébergements affichaient complet. Les possibilités de camping n’étaient pas nombreuses non-plus et, franchement, après plusieurs jours de camping d’affilée, nous rêvions tous d’un vrai lit. C’est finalement à Swellendam que nous avons trouvé notre petit nid douillet. La chance nous a souri, il restait 3 chambre au bord d’une piscine privée au Roosje van de Kaap B&B. Nous allions y passer Nouvel-An… Les propriétaires du Bed & Breakfast nous ont annoncé qu’ils seraient absents pour quelques jours et que le restaurant serait fermé mais que nous étions les bienvenus. Ils nous ont apporté un grill, du bois et nous ont souhaité une merveilleuse soirée du réveillon. Nous ne pouvions pas y croire… Nous avions tout l’endroit pour nous, une piscine privée pour nous amuser et un grill pour préparer notre souper… Le cap de la Nouvelle Année s’annonçait des plus auspicieux ! Situé juste en face du Drostdy Museum, le B&B était également idéalement placé. Nous avons bien entendu visité ce fabuleux musée qui retrace une grande partie de l’histoire sud-africaine. La région de Cape Town : Sécheresse et restrictions En route pour Cape Town, nous sommes passés par la petite ville de Robertson, où j’ai pu voir la maison dans laquelle ma grand-mère a grandi. Puis, nous sommes passés par Franschoek où il y avait une telle foule que nous avons décidé de ne même pas nous arrêter. Kean et moi connaissons déjà bien cette ville, de toutes manières. En route pour Sommerset West, nous sommes passés par le Theewaterskloof Dam, le réservoir qui alimente en eau la région du Cap. C’était un désert. Du sable, des arbres morts, presque plus une goutte d’eau. Un spectacle désolant ! La région du Cap souffre, en effet, de sécheresse depuis de nombreuses années. Lorsque nous y étions, les restrictions étaient de niveau 6 et tout le monde craignait « The Day Zero », prévue pour le mois d’avril 2018, où, finalement, il n’y aura plus une seule goutte d’eau au robinet et les installations seront fermées. Nous sommes arrivés sur la plage de Strand en fin de journée. Il y avait foule ! Des centaines de personnes étaient sur la plage et dans l’eau. C’est que le 1er janvier est une journée durant laquelle, traditionnellement, les gens se rendent en bord de mer. Les gens chantaient, dansaient, c'était la fête! Nous sommes ensuite restés à Sommerset West, chez la cousine de mon papa. Là, nous avons dû faire face aux restrictions d’eau et apprendre à changer nos habitudes. C’était un enseignement précieux, car dans la crise de l’eau tout le monde doit être solidaire. Ainsi, alors que j’insiste normalement toujours pour que mes enfants tirent la chasse d’eau, soudainement, j’ai dû leur demander de ne pas le faire… Difficile de changer un geste habituel si ancré en nous. On ne pouvait tirer la chasse qu’en cas de grosse commission. Aussi, en fait, la citerne de la chasse était vide, car elle était maintenant bloquée. Il fallait se doucher en moins d’1 minute, les pieds dans un bac récoltant l’eau. Cette eau « grise » était parfaite pour la chasse d’eau. On se gaspille pas de l'eau propre en ces temps de crise! Le lavage de la vaisselle, pour nous tous (7 personnes) devait utiliser moins d’un litre d’eau, rinçage compris. C’est ainsi qu’on a appris à faire la vaisselle tout autrement. Nous qui n’avions plus un seul habit propre, nous rêvions de faire une lessive, un autre luxe démesuré en ces temps de disette… mais Maritha a tout de même fait une machine en récoltant l’eau grise du lavage, une nouvelle fois. Alors que normalement les voitures sont régulièrement lavées, maintenant, ce geste est vu comme hautement anti-social. Les voitures sales sont le symbole de la lutte contre la « Day Zero ». Les compagnies de bus ont d’ailleurs collé de gros autocollants sur leurs vitres pour annoncer que les véhicules publics resteraient sales afin protéger l’environnement et de réduire le gaspillage d’eau. Le hashtag #DefeatDayZero a été créé pour que les gens puissent échanger leurs idées en vue de préserver l’eau le plus longtemps possible. Allez y faire un tour, c’est plein d’idées ingénieuses ! On a appris plein de choses ! Table Mountain : Le dernier jour, nous sommes montés à Table Mountain. La journée était radieuse ! La vue était superbe, nous nous en sommes mis plein les yeux car déjà, nous avions consulté Météo Suisse et nous savions qu’un avis de tempête hivernale nous attendait à notre retour… De retour en Europe… Notre périple est arrivé à sa fin. Nous avons repris l’avion une dernière fois. Arrivés à Heathrow (Londres), nous avons dû sortir nos bagages pour les ré-enregistrer. Nous n’avions pas l’esprit très affuté à ce moment-là, après 12 heures de vol et un chamboulement émotionnel à l'idée de rentrer chez nous… et savez-vous ce qu’il s’est passé ?... En 6 mois de voyage autour du monde, à entendre multiples avertissements concernant les vols et le brigandage dans "ces régions du monde", alors que jusque-là, nous ne nous étions rien fait voler… et bien oui, c’est à Londres que l’une de nos pièces de bagages s’est volatilisée, alors que nous buvions un café assis dans un restaurant… Finalement, l’Europe, ce n’est pas un endroit si sûr que ça… peut-être qu’on devrait repartir, tiens ! 😉
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J’étais appréhensive à l’idée de retourner en Inde avec nos enfants. J’y ai pourtant voyagé à plusieurs reprises et nous y avons habité pendant 2 ans, ce pays ne m’est donc pas inconnu. C’est là que j’ai vécu ma première grossesse et que notre fils, Kalan, est né. Pourtant, pour moi, l’Inde n’est pas une destination facile. À cause de cela, je n’ai pas pu me résoudre à planifier quoi que ce soit pour cette partie de notre périple. Kean s’est occupé de tout organiser, avec l’aide de sa maman et sa sœur qui habitent sur place.
Arrivés à Coimbatore, dans le Tamil Nadu, le passage à l’immigration est compliqué. « Oh, non… déjà… ça commence… », me dis-je… L’officier d’immigration nous fait déjà passer un mauvais moment. Il est agressif avec les enfants et prend tout son temps pour vérifier les formalités nécessaires, bien que nous ayons nos visas et documents en règle. 45 minutes plus tard, il tamponne enfin nos passeports. Heureusement, Ayesha et Lyra, ma belle-sœur et ma belle-maman, nous attendent à la sortie de l’aéroport. Cela permet déjà de ne pas devoir se battre pour un taxi. Ola, l’application indienne équivalente à Uber, est super efficace. Ayesha nous commande deux véhicules et nous filons en direction de notre auberge. Les enfants sont tellement heureux de revoir leur tante et leur grand-mère mais Anokhi, après toutes les émotions ressenties au bureau d’immigration de l’aéroport, fond en larmes. On la console et on la rassure comme on peut. Tout ira mieux demain… En effet, le lendemain, on se réveille tous sereins. « Un jour après l’autre », c’est comme ça qu’on va devoir vivre notre expérience indienne. Il y a tant de choses à assimiler, à « digérer mentalement » dans ce pays. Après un petit déjeuner bien épicé, nous prenons la route en direction de Kodaikanal, une petite ville de montagne, située dans le Tamil Nadu. Kodaikanal Kodaikanal est une destination touristique très appréciée par les indiens. Ceux-ci quittent leurs mégapoles étouffantes pour aller se ressourcer dans cette petite ville aux températures fraîches, aux précipitations abondantes et aux brumes montagneuses. Alors que sous nos latitudes, on rêve de chaleur, ici, on rêve de fraîcheur. Nous avons donc passé quelques jours dans ce climat très similaire à la Suisse. Kodaikanal est d’ailleurs connue pour son lac et pour son chocolat… on se sentait presque à la maison 😊 Les enfants ont pu s’acclimater gentiment à leur arrivée en Inde, nous avons bien fait de débuter notre voyage par cette petite ville. Déjà là, il y avait énormément de choses perturbantes pour nos enfants. Le chaos des routes, le bruit constant, l’agressivité des gens, la mendicité, les diverses affections dont certaines personnes souffrent et la souillure ambiante sont des choses auxquelles ils ne sont pas habitués. Zephyr, qui est très sensible, a souffert de crises d’angoisse pendant les premiers jours. L’environnement indien en général le stressait trop et finalement, il ne voulait plus sortir. Connaissant bien mon fils, je lui ai donc mis des boules de papier dans les oreilles pour atténuer le bruit ambiant et je lui ai conseillé de lire son livre aussi souvent qu’il le désirait. Cela lui a permis de s’isoler un peu lorsqu’il en avait besoin. Lorsqu’il marchait dans la rue, cependant, il ne pouvait pas lire, car en Inde, il faut faire attention à tout… marcher sur un trottoir et souvent plus compliqué ou plus dangereux que de marcher sur la route elle-même. Ça n’a donc pas toujours été simple… Kalan, lui, était très à l’aise dans la rue et très intéressé pas le spectacle incessant de la vie indienne. Anokhi et Zephyr, eux, ne pouvaient le vivre qu’à petites doses. Nous avons donc dû nous scinder en deux groupes, de temps à autres, quand les plus jeunes d'entre nous arrivaient vraiment à saturation. La rue en Inde offre cependant un foisonnement d’images incroyables et même si cela a parfois été pénible ou dur pour nos enfants, ils ont également été fascinés par ce qu’ils ont vu : Les vaches déambulant tranquillement au milieu de la circulation ou décidant de ruminer juste là, au milieu du trottoir – Les vaches, encore, décidant de faire des gratouilles contre les rétroviseurs des voitures ou de manger les offrandes florales des temples - les singes présents un peu partout, se mêlant à la population et chapardant tout sur leur passage - les femmes préparant des bajis (beignets) dans leurs grandes poêles noires ou les hommes servant du chai (thé) avec de grands gestes élégants - les superbes guirlandes de fleurs préparées quotidiennement pour décorer les chevelures des femmes ou à placer sur les déités indiennes… Les nombreuses couleurs, les temples richement ornés, les animaux omniprésents et faisant partie intégrante de la vie indienne, les gens, partout, s’affairant continuellement… on ne s’ennuie pas dans la rue en Inde, c’est certain ! Kodaikanal, comme je l’ai dit, était une bonne première étape pour acclimater nos enfants à l’environnement indien. Après 5 jours passés dans cette petite ville, il était temps pour nous de prendre le train depuis la gare de Kodaikanal Road, en direction de la grande ville de Bangalore. Le retard du train ne nous a nullement dérangés, car notre attente sur le quai était animée par le groupe de singes du coin qui venaient chaparder les restes de nourriture et les déchets laissés par les passagers. Les enfants étaient fascinés d’observer l’interaction entre les singes, leurs cabrioles et leurs ruses pour chiper les snacks des gens. Lorsque le train est arrivé, nous sommes entrés dans le wagon, un long couloir étroit et sombre bordé à gauche et à droite de rideaux bleus, derrière lesquels il y avait les banquettes, organisées en compartiments pour 2 ou 4 personnes. Une grande nouveauté qui a beaucoup réjouit nos jeunes aventuriers ! ça faisait un peu comme des cabanes… Ils se sont installés confortablement, d’abord assis, puis, ils ont découvert qu’ils pouvaient modifier leurs sièges pour en faire des couchettes… trop bien !!! À tout moment, des vendeurs passaient dans le couloir en criant « chai ! » « kopi ! », « vada », « samosa ! »…, pour nous proposer leurs boissons et leur nourriture. Les enfants se sont régalés du délicieux thé sucré et des snacks indiens épicés. Le trajet a duré 9 heures. Prendre le train en Inde est un excellent moyen de voir le pays et de rencontrer ses habitants. J’ai toujours aimé ces trajets et j’étais bien heureuse que mes enfants puissent vivre cette expérience à leur tour. Bangalore : Bangalore est une grande ville indienne. Dans le passé, elle était surnommée « The garden city », car elle était très verte, avec de nombreux parcs et jardins et très arborisée. À l’époque coloniale, de très beaux « bungalows » entourés d’un jardin privé y ont été construits en guise d’habitations. De ces temps anciens, il ne reste presque plus rien, malheureusement. La ville moderne écrase peu à peu les anciens bâtiments et étouffe le peu de fraîcheur qu’il reste. Nous avons habité 2 ans dans cette ville. Devant régulièrement y circuler, je connaissais bien le centre-ville et pourtant… tout a tellement changé en 10 ans que je m’y suis sentie totalement perdue ! Lorsque notre taxi nous a déposés près de notre ancien quartier, Kean et moi avons pensé que le chauffeur s’était trompé d’endroit. Peu à peu, en observant autour de nous, nous avons retrouvé un ou deux repères discrets, certaines choses qui ne changeront peut-être jamais, telles que le petit temple hindou du quartier ou la mosquée du bout de la rue. Nous nous sommes dirigés vers notre ancienne adresse et là, tout à coup, un immense et éblouissant sourire a éclaté devant nous ! C’était Raju, le vendeur de légumes ! Raju est comme un soleil dans le quartier, toujours extrêmement gentil et serviable. À l’époque, il sélectionnait les plus beaux « murungakais » pour Kalan qui raffolait de ce légume quand il était petit. Son échoppe sombre faisait un mètre carré à l’époque, on aurait dit qu’il était placé dans une armoire, pourtant, cela ne l’empêchait pas de toujours avoir une quantité impressionnante de beaux fruits et légumes à nous proposer. Maintenant, le magasin de Raju fait environ 6 mètres carrés de superficie et il a même un étal à l’extérieur, il a l’électricité et donc un beau frigidaire pour vendre des boissons, une évolution dont il est très fier ! Nous étions tellement heureux de le retrouver et il était tellement content de revoir Kalan qu’il a connu bébé et qui fait maintenant une tête de plus que lui. Il était ravi de revoir Zephyr, qu’il avait vu bébé lors de notre dernière visite, et de faire la connaissance d’Anokhi. Nous étions tous très émus de nous revoir et Raju, pour célébrer cela, a offert des minérales et une belle grosse pastèque à nos enfants, un geste extrêmement généreux. Raju m'a lancé en partant: "Next time you come, Ma, I will have a mini supermarket maybe!" et c'est tout ce que nous lui souhaitons: énormément de succès et une belle vie à faire ce qu'il aime et ce en quoi il excelle: le commerce de proximité. Plus loin, nous avons été enchantés de revoir nos anciens voisins et amis, Vivek et Vandana, ainsi que Smriti et Rabi et leurs enfants respectifs. Lorsque nous habitions dans le quartier, Aghastya, Dheep et Kalan avaient le même âge, nous nous retrouvions donc souvent dans la rue, en fin de journée, pour faire jouer nos bébés et échanger un peu entre jeunes parents. Sans leur aide, leurs conseils et leur soutien, ma vie de jeune maman en Inde aurait été bien plus difficile, je leur suis tellement reconnaissante de m’avoir entourée de leur amitié à cette époque-là et, comme toute véritable amitié, nos retrouvailles se sont faites tout naturellement ce jour-là. 10 ans ont passé et pourtant, rien n’a changé de ce côté-là, c’était si bon de les revoir, de pouvoir échanger à nouveau, de retrouver notre union passée. Agasthya et Kalan se sont entendus à merveille, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Malheureusement, le jour où nous avons vu Dheep, Kalan n’était pas présent mais je suis certaine que les deux seraient également très bons amis ! À Bangalore, nous sommes restés dans l’appartement partagé par ma belle-maman et ma belle-sœur. C’était très agréable et reposant de pouvoir être entourés par la famille. Nous avons eu le plaisir de revoir une partie de nos oncles et tantes et avons également visité plusieurs endroits de la ville, dont le musée du Karnataka et le magnifique Someshwara Temple. Nous avons également été à Comic-con India, c’était très amusant de voir la version indienne de cet événement si connu et nous avons fait beaucoup de shopping ! Il était temps de remplacer la plupart de nos habits usés par les nombreuses aventures des mois précédents. Nous n’aimons pas du tout faire les magasins mais en Inde, tout est différent, donc c’était chouette ! Nous nous sommes tous régalés de la délicieuse cuisine indienne. Thalis, currys, pani puri, dosai, vadas, byrianis, tant de succulentes spécialités et surtout du rasmalai, mon dessert préféré !!! Les enfants ont dû apprendre à manger proprement avec leurs mains… et ils se sont débrouillés comme des chefs !!! Finalement, tout s’est bien passé en Inde. Mes appréhensions du départ se sont envolées et, même si ça n’a pas toujours été simple, notre visite a été positive ! Rishad et Shefali, nos amis de longue date, nous ont accueillis à bras ouverts à notre arrivée à Singapour. Quel plaisir de les revoir et de passer quelques jours en leur compagnie !
Cette destination avait été choisie par Anokhi. Lorsque nous lui avions demandé où elle désirait aller voyager, Anokhi avait d'abord choisi Hawaii mais cela compliquait passablement notre itinéraire. Son deuxième choix était Singapour, car elle voulait revoir nos amis Rishad et Shefali, qu'elle aime tant. L'Inde était également sur sa liste, car elle voulait y voir sa tante adorée et sa grand-mère. Anokhi, allait donc être comblée pendant les semaines à venir... Singapour, c'est "l'Asie pour les Nuls" disent certains. C'est également un pays controversé politiquement et écologiquement... Mais c'est aussi un centre économique et financier très important, un lieu de développement technologique sans pareil en Asie et c'est un gigantesque port de transit situé au coeur de cette région du globe. Enfin, c'est un endroit magnifiquement entretenu, très propre, très bien développé et très agréable à visiter. Pour moi, Singapour représente une "bouffée d'air frais", car pendant nos années de vie en Inde, nos escapades régulières à Singapour étaient une pause bienvenue. Au programme de nos quelques jours à Singapour : Les jardins botaniques de Singapour Gardens by the Bay et les Super Trees. L’Artscience Museum Et… manger!!! Nous nous sommes régalés avec les multiples spécialités provenant de toute l’Asie qui sont proposées dans les nombreux restaurants et les food-courts de la ville. Nos restos préférés : Din Tai Fung et sa spécialité : les Xiao Long Bao Crystal Jade et sa délicieuse Dan Dan Ramen Soup Les Food Courts (on adore!!!) de Satay by the Bay, près des Gardens by the Bay et de Food Republic, à Vivo City. Mais il y en a bien d’autres…. Nous avons fait un tour du côté d’Orchard Road, car nous voulions aller au Takashimaya Mall, où, par le passé, Kean et moi aimions flâner. Finalement, nous n’y avons pas fait long. Orchard Road a bien changé et le Takashimaya n’est plus comme avant non-plus… c’est comme ça… De superbes visites, de délicieux petits plats, un buzz asiatique dynamisant et beaucoup de bons moments partagés avec Rishad et Shefali - Nous avons passé 5 jours fabuleux à Singapour! Note: À Singapour, nous avons utilisé les excellents transports publics de la ville. Le MRT et le bus et, de temps à autres, nous avons utilisé Uber ou les taxis locaux. Changement de décor radical, nous quittons l’Australie pour arriver en Malaisie, à Kuala Lumpur. Nous avons atterri très tard dans la nuit et les enfants, n’ayant pas pu dormir dans l’avion, étaient exténués. Heureusement, notre ami Matt est venu nous chercher à l’aéroport et nous a conduits jusqu’à notre appartement situé au centre-ville. Quelle joie de revoir l'ami d’enfance de Kean qui habite depuis 17 ans à KL!
À leur réveil, les enfants ont découvert les fruits locaux que Matt avait achetés pour nous : Goyave, rambutans, carambole, mangue et des « rose apples » ou jambu merah. Ils ont beaucoup aimé toutes ces nouvelles saveurs, surtout les rambutans, qui sont aussi tellement jolis. Après ce petit-déjeuner vitaminé, nous sommes partis arpenter les rues de la ville. Premier arrêt : le Musée des Arts Islamiques. Le bâtiment en lui-même est déjà une splendide œuvre architecturale mais les collections présentées à l’intérieur de celui-ci sont également de toute beauté ! Nous avons débuté par l’exposition sur l’art de la reliure islamique. Passionnés par les beaux livres, nous avons été éblouis par les merveilleux exemples d’ouvrages et leurs précieuses couvertures. Ensuite, nous avons visité les galeries concernant l’architecture islamique, le Coran et les manuscrits, ainsi que les objets d’influence islamique provenant d’Asie. Plus haut, les collections présentant les bijoux, l’art du métal, les textiles, les armes et les céramiques étaient également somptueuses. Nous nous sommes ensuite rendus au marché central de la ville et avons mangé un peu plus loin, dans le Old China Café, un endroit très charmant, proposant de la cuisine locale nyonya (ou également nommée peranakan). Matt est venu nous rejoindre pour l’après-midi et nous a emmenés au pied des fameuses Petronas Towers. L’architecture des tours est impressionnante ! Les jardins aux alentours du KLCC sont agréables, avec de nombreuses structures de jeux pour enfants. Anokhi a donc pu s’y défouler un moment. À la tombée de la nuit, l’appel à la prière de la mosquée voisine s’est gentiment glissé dans l’air ambiant. Que c’est beau, je suis à chaque fois émue de l’entendre ! Le jour suivant, Muna, l’épouse de Matt, nous a guidés à travers la réserve naturelle d’Ayer Hitam, à Puchong. Nous y avons fait de très belles découvertes : Des macaques, des plantes carnivores, de superbes champignons, des insectes géants et une multitude de plantes tropicales. Le sentier à travers la jungle était glissant et boueux, les racines dénudées des arbres nous faisaient des croches-pattes, comme si la forêt avait décidé de nous ralentir ou de nous retenir... quelle belle aventure ! De retour à Kuala Lumpur, nous avons admiré une dernière fois la juxtaposition surprenante de la modernité et de l’héritage architectural de la ville. Masjid Jamek, l’une des plus anciennes mosquées de KL, semble être nanifiée par la jungle urbaine gigantesque qui l’entoure maintenant. Il reste bien peu de bâtiments anciens à Kuala Lumpur, les autorités ayant décidé de les remplacer par des édifices contemporains, souvent peu recherchés architecturalement. « C’est dommage, me disait une habitante de la ville, on a perdu la beauté de notre ville ». D’autres villes de Malaisie ont su préserver leur patrimoine et sont, paraît-il, très agréables à visiter. « Oh, Mommy ! What’s that smell ??? », me demande Anokhi en pleine rue. Elle se couvre la bouche et ajoute qu’il doit y avoir des poubelles pourries pas loin… Non, c’était juste un étalage du « Roi des fruits », comme il est parfois appelé ici… Une visite de la Malaysie ne serait pas complète sans goûter au fameux durian, ce fruit à l’odeur pénétrante et au goût infâme selon certains mais délicieux selon d’autres. Les enfants ont donc dû y passer… Kean et moi aussi, d’ailleurs, car l’odeur nous avait toujours repoussés. Alors voilà, nous avons fait une petite séance de dégustation… Nous garderons nos impressions secrètes, histoire de ne pas vous influencer mais imaginez que vous mangez de l’oignon cru un peu pourri, un fromage Époisse bien mûr et que ce mélange est sucré comme une crème à la vanille… voilà, vous aurez plus ou moins la saveur du durian. L’avantage (ou le désavantage) du durian, c’est que quand on y goûte, le parfum du fruit (banni des hôtels et transports publics) reste en bouche pendant de longues minutes et… il ressort à chaque éructation… appétissant, non ? 😉 Encore une fois, il faut y goûter, c’est une expérience et certains d’entre nous l’apprécient. Notre courte visite à Kuala Lumpur aura été une « mise en bouche ». D’une part, parce que nous avons à peine découvert toute la richesse culinaire de la gastronomie malaisienne et que le peu que nous avons goûté nous a tellement plu, qu’on en voudrait encore ! (Nous sommes terriblement gourmands, vous l’aurez remarqué), d’autre part, parce que nous n’avons vu que la capitale du pays et qu’il y a bien d’autres régions à visiter. Nous comptons bien un jour faire de la plongée à Sabah (la partie malaisienne de Bornéo) et y faire un trek dans la jungle. À Kuala Lumpur, nous nous sommes déplacés avec Uber et nous sommes restés dans un spacieux et très bel appartement Airbnb, en plein centre-ville. Nous avons quitté Queenstown, en Nouvelle-Zélande pour voler vers Sydney, sur la côte est de l’Australie. Comme je vous l’ai déjà dit, lorsque nous avons planifié notre tour du monde, nous avons demandé à chacun de nos enfants de choisir une destination. Zephyr a choisi le Machu Pichu et Kalan a choisi la Grande Barrière de Corail, en Australie.
Sydney : Nous avons donc débuté notre aventure australienne à Sydney, le jour de Halloween. Kean avait contacté la propriétaire de notre Airbnb là-bas pour lui demander si des enfants allaient se déguiser et s’il y avaient des animations de Halloween prévues dans le quartier dans lequel nous allions résider. La propriétaire, Fiona, maman de 3 enfants, a tout de suite proposé que notre famille se joigne à leur groupe de parents et d’enfants. À peine arrivés, nos enfants se sont donc déguisés et hop ! C’était parti pour une soirée de Halloween à Sydney ! C’était super sympa et nos enfants, surtout Zephyr et Anokhi, étaient enchantés ! Le lendemain, nous avons visité la bibliothèque publique de la ville, un endroit de rêve pour Zephyr qui adore les livres. Ensuite, nous avons traversé les jardins botaniques pour nous rendre vers le célèbre opéra de Sydney, un bâtiment superbe, à voir absolument ! L'ammeublement et le design intérieur sont également magnifiques, je vous recommande vivement de faire une visite de l'intérieur! En longeant les quais du port adjacent, nous avons décidé de sauter dans un ferry, le F5, qui fait une boucle dans la baie. Depuis le bateau, nous avons pu admirer la partie frontale de l’Opera House et le Sydney Harbour Bridge. C'était magnifique ! Brisbane : Nous avons pris un court vol de Sydney à Brisbane et là, avons loué un camping-car. Notre expérience en Nouvelle-Zélande n’avait pas été des plus confortables mais, d’un autre côté, nous avons réalisé que c’était un moyen bien pratique de voyager dans cette partie du monde. Notre camping-car australien était, heureusement, en bien meilleur état que celui que nous avions loué auparavant et bien plus confortablement aménagé aussi. Lone Pine Sanctuary : Première visite en terre australienne, nous nous sommes intéressés aux animaux indigènes. Le sanctuaire animalier de Lone Pine est peuplé de koalas, wallabies, kangourous, wombats, cockatoos, ornithorynques et autres animaux ou oiseaux indigènes. Les enfants ont beaucoup aimé converser avec les cockatoos qui sont connus pour leur capacité à parler ou du moins à reproduire les sons humains. "Hello" et "bye" étaient leurs deux mots appris. Golden Beach : Nous avons campé à Golden Beach pour la nuit mais le lendemain, nous sommes rapidement repartis pour nous diriger vers Rainbow Beach, un endroit plus sauvage et plus intéressant. Rainbow Beach : La ville de Rainbow Beach est connue pour ses dunes de sable colorées. Jaune, ochre, noir, le sable de la plage est un vrai tableau changeant à chaque vague. L’érosion des pierres de basalte ajoute de jolies zébrures noires au sable jaune, par exemple. Un spectacle tout simple, hypnotisant et tellement joli ! Au petit matin, Kean et moi sommes allés nous promener le long de la plage. Il était 6h00 du matin et déjà quelques surfeurs jouaient avec les vagues. Nous avons ensuite marché jusqu’au Carlo Sandblow, une immense étendue de sable de toute beauté ! À notre retour, les enfants étaient déçus d’avoir manqué cette promenade matinale mais heureux d’avoir pu se reposer un peu plus longtemps. Notre voyage est intense et fatiguant pour eux. Hervey Bay : « Maman, j’ai faim », « OK, on s’arrête et je prépare à manger ! ». ça, c’est le luxe du camping-car ! On s’arrête où on veut et hop ! on mange ou on dort… Donc voilà, ce jour-là, les enfants avaient faim et on s’est arrêtés à Urangan Harbour. C’était la marée basse. Kean et les enfants sont allés se promener pendant que je préparais une salade… Je les regardais par la fenêtre de la caravane et je les voyais tous très excités sur le sable mouillé… Mais que regardaient-ils donc ? Anokhi est rapidement venue me chercher pour me montrer l’objet de tant d’excitation : Des milliers, que dis-je, probablement des millions de petits crabes apparaissant, disparaissant et se promenant sur le sable. En effet, le spectacle était super chouette ! Si vous nous suivez sur Instagram, vous avez probablement vu la vidéo de ces décapodes si comiques. Urangan Pier : Plus tard, nous sommes allés au Urangan Pier, une longue jetée. Au bout de celle-ci, des pêcheurs plongeaient leurs lignes. Anokhi a remarqué que l’un d’eux proposait de louer des cannes à pêche et nous a demandé si elle pouvait essayer. Le vieux pêcheur était tout heureux d’enseigner le maniement des cannes à pêche à nos enfants. Zephyr, cependant, étant très sensible, n’a pas apprécié l'activité du jour. Il essayait de retirer le plus rapidement possible les poissons pêchés des barbes de la ligne, afin de les rejeter à l’eau. Kalan, lui aussi, souffrait d'un conflit de conscience. Il a donc décidé que ses poissons nourriraient un autre animal... Le pélican, perché sur un lampadaire, en a presque fait une indigestion 😊. Le vieux pêcheur nous observait complétement incrédule… On lui louait deux cannes à pêche mais l'un de nos enfants pourchassait sa petite sœur pour rejeter les poissons à l’eau, alors que l’autre lançait les poissons au pélican du coin… Le vieux monsieur a donc, à plusieurs reprises, pris les poissons pêchés avant que Zephyr puisse les relâcher ou que le pélican les mange et il les a mis dans son seau… Kean et moi observions ce bal avec beaucoup d’amusement ! 1770 : Oui, c’est le nom d’une ville. Nous étions censés prendre un bateau depuis là pour nous rendre sur l’île de Lady Musgrave mais lorsque nous sommes arrivés à la marina, le bateau était en panne… dommage… mais voilà, on ne pouvait rien y faire. Agnes Water : Près de là, la ville d’Agnes Water avait une chouette plage surveillée. C’était dimanche, nous avons donc décidé de faire une journée à la plage. « Mais Maman, on ne fait rien aujourd’hui ? »… Nos enfants ne sont pas habitués à cela. Depuis le début du voyage, les activités se succèdent… ça les a donc surpris qu’on décide de faire une journée de repos. Nous nous sommes baignés dans la mer. La température de l’eau était super agréable. Les vagues étaient parfaites pour jouer et faire un peu de body surf. Un groupe d’une vingtaine d’apprentis surfeurs est arrivé sur la plage, c’était cool de pouvoir les regarder et de les voir évoluer au fil des vagues. Illbilbie : Il n’y a pas grand-chose à Illbilbie. Une station-service et quelques fermes… C’est pourtant là que nous avons passé un merveilleux moment ! Un fermier du coin autorise les camping-cars à camper sur l’un de ses champs près de la rivière. Un endroit magique et très sauvage. Nous étions seuls, personne d’autre n’est venu… Un petit coin très joli, juste pour nous ! Les enfants y ont découvert les mimosa pudica, ces plantes rigolotes qui réagissent au toucher. D’après le fermier, nous aurions pu nous baigner dans la rivière mais j’ai préféré faire la Maman-Dragon et arrêter nos enfants dans leur élan. « Dans l’état du Queensland, vous devriez assumer que chaque point d’eau est potentiellement habité par des crocodiles. Les crocs se déplacent d’un point d’eau à l’autre et il n’y a aucune garantie », avertissent les brochures touristiques… Alors non, même si le fermier pensait que son bras de rivière était « crocs-free », j’ai préféré ne pas prendre de risques. Airlie Beach : En route pour Airlie Beach, nous nous sommes arrêtés à l’office du tourisme de Mackay pour y réserver des plongées et du snorkeling pour le lendemain, lorsque nous serions à Airlie Beach. Nous avons bien spécifié que ce qui nous intéressait, c'était de voir les fonds marins. La personne nous a promis une journée inoubliable sur des récifs coraliens intacts... Malheureusement, notre sortie sur les Whitsunday Islands, a été décevante pour nous. Si nous y étions allés simplement pour faire un tour en mer et voir une plage de sable blanc, nous aurions été comblés mais cela n'était pas notre objectif. Nous voulions voir les fonds marins et c'est dans ce but uniquement que nous avions réservé la sortie en catamaran. Un secret de polichinelle semble cependant entourer Airlie Beach… Toute la ville est dédiée au tourisme, c’est le principal revenu économique de cet endroit, alors évidemment, afin que les diverses entreprises restent à flot et ne sombrent pas dans les abysses de la banqueroute, personne ne mentionne que les Whitsunday Islands sont un cimetière de coraux blanchis depuis longtemps et détruits récemment par un cyclone. Les plages sont toujours belles mais sous l'eau, tout est mort. « It’s going to be awesome! You’ll see, it’s one of the best diving spots in the world!”, nous avait dit l’organisatrice du tour. “It’s going to be awesome, you’ll see ! We’ll take you to the best spot, with prestine marine life », a répété le responsable du bateau… Nous avons donc embarqué, confiants, sur le Whitsunday Bullet. La visite de l’ìle de Whitsunday était plutôt jolie mais rien d’extraordinaire. La vue depuis le haut de la colline sur Whiteheaven Beach (plage filmée dans Pirates des Caraïbes) était très belle et la plage en elle-même, où nous avons accosté un peu plus tard pour pique-niquer, était magnifique. Connue pour son sable extrêmement blanc et ses eaux turquoises, c’est vrai qu'elle est particulière. Nous y avons passé un très bon moment mais nous attendions tous impatiemment la deuxième partie de la journée dédiée à l'observation des coraux (il n’y avait que du sable, aucune vie sous-marine à cet endroit). Nous sommes remontés sur le bateau qui nous a enfin emmenés vers l’endroit où Kean et Kalan allaient pouvoir plonger et où j’allais faire du snorkeling avec Zephyr et Anokhi. Dès notre arrivée, des batfish sont venus vers le catamaran. Le personnel a lancé de la nourriture dans l’eau pendant que nous nous préparions. Kean et Kalan ont rejoint un autre navire pour s’équiper pour la plongée et Zephyr, Anokhi et moi sommes partis explorer les récifs coraliens depuis la surface. Immédiatement, j’ai réalisé que tout était mort. Il n’y avait pas un seul morceau de corail vivant aux alentours. Quelques poissons se promenaient par-ci, par-là, récoltant la nourriture qui pleuvait depuis la surface, car le responsable du bateau était maintenant assis sur une planche de surf et lançait des poignées d'aliment pour poissons autour de lui. Pour moi, c’était une vision apocalyptique. Le corail était mort et cassé, tout était gris, un paysage de désolation. Les poissons étaient nourris artificiellement pour qu'ils restent à cet endroit. C'était d'une immense tristesse. Zephyr et Anokhi, eux, n'ayant eu aucune expectative, avaient du plaisir à nager et observer les quelques poissons présents. Je suis ressortie de l’eau avec une boule au ventre. « Alors, c’était comment ? », me demande l’une des responsables. « C’était horrible, tout est mort ! », lui dis-je. « Oui», me dit-elle discrètement. Elle a ensuite ajouté que le corail était blanchi depuis longtemps dans cette région et que le peu qui restait avait été détruit lors du cyclone en mars dernier. Au moins elle, elle était honnête ! Lorsque l’autre responsable est remonté sur le bateau avec son enthousiasme mensonger, j’avais presque envie de vomir. « So Guys, was it awesome or what ? »… Heureusement, un autre touriste présent a pris la parole avant moi et il a fait part de son désappointement. « Wow ! At least you’re honest, Mate ! » lui a simplement répondu le responsable et la discussion s’est arrêtée là. Il s’en est allé vers les passagers qui étaient plus joyeux et qui avaient apprécié la journée organisée. J’étais dégoutée mais je gardais espoir que Kean et Kalan aient eu plus de chance que nous durant leur plongée. Malheureusement, ce n’était pas le cas; ils sont remontés à bord extrêmement déçus. Ce soir-là, Kean, Kalan et moi étions dépités. La Grande Barrière de Corail était-elle complètement morte ? L’être humain avait-il finalement réussi à anéantir ce trésor de la nature ? Townsville : Visite du Billabong Sanctuary, un refuge animalier. Nous avons tous été fascinés par les cassowaries, ces oiseaux très rares qui ont des caractéristiques si inhabituelles. Les crocodiles nous ont donné la chaire de poule mais il était intéressant d’en apprendre un peu plus sur ces reptiles géants qui peuplent les eaux de Queensland. J’ai été confortée dans ma décision d’avoir interdit à mes enfants de se baigner dans la rivière. « Il n’y a aucune garantie dans cette région. Pendant 10 ans, il se peut qu’un point d’eau soit croc-free et d’un jour à l’autre, l’un d’eux vient s’y établir. Les crocs voyagent de longues distances, surtout pendant la saison des pluies et peu importe que l’eau soit douce ou salée », nous a dit le ranger. Nous avons appris que les crocodiles d’Australie avaient frisé l’extinction dans les années 1980. 95% des crocs avaient alors été tués. Heureusement, une prise de conscience de l’importance de ces reptiles géants dans l’écosystème australien a permis de les protéger et la population de « salties » est maintenant rétablie. Mission Beach : Prochaine escale, Mission Beach. Balades sur la plage et en bordure de forêt, dans l'espoir de voir un cassowary dans son habitat naturel mais malheureusement, nous n’avons pas eu cette chance. Cairns : Fin de notre aventure en camping-car. Une nouvelle fois, le changement est bienvenu. On arrivait gentiment à notre limite du nombre de jours vivables à 5 personnes dans moins de 10 mètres carrés… « Maman, regarde, je peux ouvrir mes bras et je ne touche aucun mur ! ». C’est fou ce qu’on apprécie d’avoir de l’espace quand on vient de passer plusieurs jours entassés dans une caravane ! Nous avons loué un appartement au Queenslander pour 2 jours, c’était parfait ! Durant notre visite des superbes jardins botaniques de la ville, Kean et moi échangions encore une fois nos tristes impressions suite à la plongée aux Whitsunday Islands. Nous avions vu plusieurs prospectus, à la réception du Queenslander, pour de la plongée sur la Grande Barrière de Corail depuis la ville de Cairns. Ceux-ci étaient tout aussi beaux que ceux qui nous avaient été montrés avant notre sortie aux Whitsundays. Que faire ? La publicité mensongère nous entoure au quotidien et après notre mauvaise expérience, nous étions très méfiants. Finalement, Kean a décidé de téléphoner à une entreprise proposant des sorties de plongée et il leur a clairement dit que nous avions été extrêmement déçus à Airlie Beach et que nous ne voulions pas que cela se reproduise. Il leur a demandé d’être francs et de nous garantir que si nous prenions leur bateau, nous allions pouvoir plonger sur des sites coraliens sains. La personne au téléphone n’était pas surprise de recevoir cet appel. Nous ne sommes pas les premiers à avoir vécu une triste sortie… La Grande Barrière de Corail se dégrade rapidement, malheureusement. La personne au téléphone nous a cependant garanti que cette sortie serait différente… Le lendemain, pleins d’appréhension, nous avons embarqué sur le navire de Reef Experience, une petite entreprise familiale qui propose des sorties de plongée et snorkeling, animées par un biologiste marin sur l’Outer Barrier Reef. Certes, ces sorties sont touristiques mais nous avons immédiatement senti que cette entreprise était beaucoup plus sérieuse que celle qui nous avait conduits aux Whitsundays. Kean, Kalan et moi avons fait une très belle plongée! Enfin Kalan a pu voir du corail vivant ! Anémones de mer, cornes de cerfs, coraux mous, coraux durs, brain coral, plateaux coraliens géants, des assemblages extraordinaires bleus, oranges, violets, jaunes... ! En plus, comme le récif était sain, il y avait une multitude de superbes poissons de récif, des bénitiers géants et un énorme poisson Napoléon est même venu nous montrer son affection avant de s’en aller observer les gens qui faisaient du snorkeling. Un foisonnement de vie multicolore dans le plus beau des décors, c'était fabuleux! De retour sur le bateau, enchantés par cette belle plongée, nous nous sommes rapidement changés et avons emmené Zephyr et Anokhi faire du snorkeling, pendant que Kalan suivait une visite guidée, en apnée, avec le biologiste du bateau. Lorsqu'il est ressorti de l'eau, il avait un immense sourire et cette merveilleuse étincelle de passion stimulée dans les yeux! Kalan avait appris tant de choses sur les concombres de mer, sur les bénitiers et sur les coraux, son enthousiasme faisait vraiment plaisir à voir et à entendre! Zephyr et Anokhi étaient eux aussi ravis de leurs découvertes. Nous sommes rentrés au port avec des étoiles dans les yeux ! Quelle journée magnifique, un vrai bonheur ! Nous avons eu beaucoup de chance de voir toutes ces merveilles de la nature! Notre séjour en Australie s’est très bien passé. Nous avons eu énormément de plaisir à visiter l’état du Queensland et espérons un jour pouvoir découvrir d’autres endroits dans ce gigantesque pays. Note: En Nouvelle-Zélande et en Australie, l'application CamperMate est extrêment pratique pour les amateurs de camping. North Island: Aukland - Waitomo - Hobbiton - Rotorua - Whakarewarewa Maori Village - Lake Taupo - Omori-Pukawa - Wellington South Island: Picton - Berlin - Pancake Rock and Blowholes - Arthur's Pass - Castle Hill - Christchurch - Lake Tekapo - Goldfield Mining - Queenstown & Lake Wakatipu - Walter's Peak La Nouvelle-Zélande: Récit de nos aventures Kiwis.
Nouveauté pour nous tous, nous avons décidé de louer un camping-car ! Nous trimbalons toujours nos tentes, sacs de couchages, matelas gonflables, etc avec nous mais la météo incertaine, le froid des nuits néo-zélandaises et le besoin d’une vraie table pour faire les devoirs scolaires des enfants nous ont décidés à louer « une maison sur roues ». Les 3 premiers jours à Auckland, nous avons retrouvé nos amis de longue date, Sean et Sharon et avons fait la connaissance de leurs 3 merveilleux enfants, Amélie, Macsen et Corin. La dernière fois que nous avions vu nos amis, Sharon et moi échangions nos impressions en buvant une tasse de thé au-dessus de nos 2 ventres gonflés de vie. Nous allions être mamans pour la première fois… Sean et Sharon avaient malheureusement décidé de retourner en Nouvelle-Zélande, d’où Sharon est originaire. Un coup dur pour Kean, qui était très proche de Sean mais heureusement, avec les nouvelles technologies, leur précieuse amitié a perduré. C’est donc 13 ans plus tard que nous nous sommes retrouvés, aux antipodes de l’Europe pour notre plus grand bonheur ! 13 ans avaient passés et pourtant, on avait l’impression de ne jamais s’être quittés. Nos enfants, même s’ils ne se connaissaient absolument pas, se sont immédiatement liés d’amitié. Il faut dire que les Kiwis sont connus pour leur hospitalité et leur ouverture et cela s’est confirmé tout au long de notre périple en Nouvelle-Zélande. Après 3 jours à « faire le plein d’amitié » avec cette joyeuse famille, nous avons pris la route pour Waitomo. Je voulais absolument que les enfants voient les vers luisants des grottes néo-zélandaises. Comme de très nombreux éléments de la faune et de la flore du pays, les vers luisants des grottes sont uniques au monde et ne peuvent être trouvés qu’en Nouvelle-Zélande. Les grottes de Waitomo ne sont pas le seul endroit où on peut les admirer mais c’est l’un des lieux où ils sont les plus nombreux et c’est facilement accessible, c’était donc un bon moyen de s’assurer d’en voir… après, on pourrait en trouver, avec un peu de chance, hors du circuit touristique. Nous désirions également visiter quelques-unes des magnifiques grottes de la région. Le pays contient le plus grand nombre de grottes au monde et un immense dédale de tunnels souterrains, s’étalant sur plusieurs kilomètres, issus de la fabuleuse activité volcanique et géologique de ce « jeune morceau de terre ». Waitomo : Nous avons tout d’abord été émerveillés par la superbe forêt néo-zélandaise. Rien à voir avec les forêts que nous avions vues auparavant. Dense, pleine de fougères géantes, juste magique ! Pas étonnant que les Hobbits habitent dans ce pays, mais on reviendra sur ce point plus tard… 😊 Nous avons donc débuté par une très jolie marche en forêt, parmi les fougères, à proximité des Aranui Caves, puis nous avons pénétré les grottes aux stalactites et stalagmites enchanteresses. À 3 Km de là, nous sommes ensuite entrés dans l’une des glowworm caves. Assis dans une barque glissant dans la nuit noire, nous avons été enveloppés dans un univers souterrain vivant en parfaite autarcie. Silence absolu, hormis le léger clapotis de l’eau. Seule la constellation bleutée scintillant au-dessus de nos visages émerveillés apparaissait dans l’obscurité sinon totale. Un voyage féérique dans le ventre de notre si belle Terre! Hobbiton : Kean et moi avions décidé de garder cette destination secrète. « On dirait vraiment The Shire », nous ont pourtant dit les enfants, en regardant pas la fenêtre… C’est vrai que Sir Peter Jackson a trouvé l’endroit parfait pour Hobbiton. The Alexander Farm s’étale sur plusieurs hectares de collines verdoyantes, parsemées d’arbres séculaires et de magnifiques points d’eau. The Shire est caché par là… quelque part… Nous avons lu le Hobbit à nos enfants, bien sûr, et Kalan a regardé tous les films du Hobbit et du Seigneur des Anneaux. Zephyr, lui, n’a vu que les deux premiers films du Hobbit, car nous estimons qu’il est encore trop jeune pour regarder le Seigneur des Anneaux. Anokhi, elle, n’a pas encore visionné les films mais elle connait bien l’histoire du Hobbit, alors, pour lui permettre de vivre l’expérience comme ses frères, nous lui avons montré les passages filmés à Hobbiton. Hobbiton est très bien conçu et superbement maintenu, lorsqu’on pénètre dans The Shire, par l’étroit passage qu’a emprunté Gandalf dans sa charrette, on ne peut rester indifférent à la beauté du village des Hobbits, aux adorables maisons de Sam, de Bilbo et des autres Halflings. Leur lessive flotte au vent, leurs cheminées fument et leurs jardins potagers sont parfaitement entretenus. Les détails concernant les séances de tournage et le côté extrêmement pointilleux de Sir Peter Jackson sont absolument fascinants à entendre. Une visite fort intéressante, terminée, bien entendu, par une délicieuse boisson au Green Dragon Inn ! Rotorua : La ville sulfureuse 😊. Toute la ville sent l’œuf et la plupart des maisons ont leur spa extérieur dans le jardin. La ville est construite au-dessus d’une plaine à fort activité géothermique. « si on creuse à 30 cm, on a de l’eau chaude », nous a dit une habitante locale. Nous avons campé au Cosy Cottage Holiday Park, un camping extra bleu ciel, proposant évidemment plusieurs bassins où se baigner mais également les fameux « Hangis », des « fours à vapeur » traditionnel maoris. Les hangis sont traditionnellement placés sous terre et nécessitent un feu mais à Rotorua, les Maoris utilisent la géothermie. Ainsi, en creusant un peu le sol, ils installent leurs fours en plaçant quelques pierres au fond d'un trou creusé dans le sol, déposent leurs plats contenant la nourriture sur les pierres, recouvrent le hangi et laissent la nature cuire lentement leur repas à la vapeur. Au village Maori de Whakarewarewa, que nous avons visité, plusieurs hangis communaux sont installés au centre du village et utilisés chaque jour pour y cuire les repas des habitants ou la nourriture proposée dans le petit restaurant local. De plus, au centre du village, un grand trou contenant une source d’eau chaude à 98°C est utilisé pour cuire les légumes ou les crustacés. Ceux-ci sont alors placés dans un filet et plongés quelques secondes dans l’eau bouillante de la source. Comme la source est continuellement régénérée, l’eau n’est jamais sale. Un peu plus loin, un système élaboré de canaux transporte l’eau bouillante vers des bassins communaux, la refroidissant en chemin, afin que la température du bain soit idéale. Le village est donc fermé au tourisme après 17h00, afin que les habitants puissent bénéficier d’un peu d’intimité pour faire leur bain quotidien aux vertus apparemment thérapeutiques. Placé au-dessus de cette activité géothermique bouillonnante, le village est continuellement entretenu, afin de créer, lorsqu’une soudaine fumerole naturelle apparaît, une cheminée alternative. Cela permet de « laisser respirer la Terre » et de sauvegarder les habitations qui, sinon, risqueraient d’être détruites. La visite guidée du village Maori était très instructive ! Lake Taupo Le lac Taupo est une destination touristique prisée ; C’est un très bel endroit avec une multitude de sites magnifiques à visiter. La nature y est superbe, l’activité géothermique du lac et de ses environs est très impressionnante et les dessins maoris sont, paraît-il (malheureusement, nous ne les avons pas vus), superbes. Nous avons décidé de passer la nuit sur une petite plage ouverte au camping sauvage, à Omori. Ce soir-là, le coucher du soleil était somptueux ! Le lendemain matin, les chants des oiseaux m’ont tirée de mon sommeil de très bonne heure. Lorsque je suis sortie de la caravane, un concert de belles mélodies m’a souhaité le bonjour, c’était magnifique ! Un tui, un très bel oiseau de Nouvelle-Zélande avec 2 petits pompons blancs sur le poitrail, était perché sur une branche juste au-dessus de notre « nid ». Les arbres aux alentours étaient, eux aussi, pleins d’oiseaux divers. En me promenant en direction de la plage, un panneau explicatif annonçait une campagne régionale d’extermination des possums, fouines et rats dans le but de sauvegarder les oiseaux locaux menacés par ces prédateurs. Apparemment, les mesures mises en place fonctionnent… En arrivant sur la plage, je me suis rendu compte que celle-ci était couverte de pierres ponces. Le lac Taupo est, en effet, un lac placé dans le cratère du volcan éponyme. L’activité volcanique incessante rejette donc des pierres ponces qui flottent et se déposent sur les plages. À leur réveil, les enfants ont donc découvert ces curiosités de la nature. Ils se sont amusés à fabriquer des pendentifs avec les plus petites pierres et à lancer les plus grandes dans le lac pour les observer flotter. Wellington Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande, est une très belle ville. Le premier jour, nous avons visité le centre-ville et les Weta Cave Workshops. Les Weta Caves sont des ateliers de création de costumes, modèles, masques, objets et décors utilisés dans l’industrie cinématographique. La visite guidée des ateliers était extrêmement instructive ! Anokhi a particulièrement apprécié les ateliers des artistes… qui sait ?... Peut-être qu’elle poursuivra un jour ce genre de carrière ?... Le lendemain, nous avons visité « Gallipoli, The Scale of our War », au Te Papa Museum. La mise en scène de l’exposition a été imaginée par Sir Peter Jackson et les modèles ont été créés par les Weta Workshops. Extrêmement poignante, l’histoire de l’engagement et du sacrifice des troupes Anzacs pendant la première guerre mondiale nous a tous beaucoup émus. On oublie, en Europe, que ces troupes sont venues de Nouvelle-Zélande et d’Australie pour combattre aux côtés des alliés dans les 2 guerres mondiales. Nous avons été très émus de passer à travers une reconstitution (d’après des photos originales) de la tranchée occupée par le bataillon Maori. Les soldats Maoris avaient sculpté des visages et des symboles culturels dans les parois boueuses de leur tranchée et, avant de se lancer à l’attaque de l’ennemi, lors de l’une de leurs dernières batailles, les soldats Maoris s’étaient regroupés une dernière fois pour danser un haka. Il est dit que les Ottomans ont eu très peur de ces cris de guerre lancés avant l’affrontement. L’exposition sur l’engagement des troupes Anzacs à Gallipoli nous a tous profondément touchés. Traversée en ferry entre l’Île du Nord et l’Île du Sud : Nous avons embarqué notre camping-car sur un énorme ferry et quitté Wellington pour nous rendre à Picton, sur l’Île du Sud. Dès notre arrivée, nous nous sommes rendu compte que la South Island était bien moins touristique et beaucoup plus sauvage que l’Île du Nord. Aussi, dès notre arrivée, j’ai réalisé que l’itinéraire que j’avais prévu n’allait pas être faisable. En effet, l’Île du Sud a subi un énorme tremblement de terre (Kaikoura Earthquake), en 2016 et une partie des routes n’est toujours pas praticable. Nous allions donc devoir improviser un peu… De Picton, nous nous sommes rendus à Berlin, où nous avons campé au bord d’une rivière. Berlin est un endroit très connu pour ses horribles mouches de sable, des affreuses petites créatures qui piquent… mais vous imaginez bien que nous ne nous sommes pas arrêtés là pour ça… Lampes frontales sur la tête, nous avons emmené nos enfants pour un petit safari nocturne dans la forêt, pour y observer des glowworms. Les vers que nous avions observé dans les grottes de Waitomo couvraient alors le plafond des cavernes rocheuses, plusieurs mètres au-dessus de nos têtes mais là, dans cette forêt, les enfants ont pu observer les arachnocampa luminosa et leurs fils de soie baveux de tout près. Westport, Cape Foulwind et Pancake Rock & Blowholes : De Berlin, nous avons conduit jusqu’à Westport, où nous avons campé pour la nuit, avant de repartir en direction de Punakaiki et du Parc National de Paparoa. En route, nous avons fait un crochet par Cape Foulwind, qui porte très bien son nom 😊. Nous y avons observé les colonies d’otaries qui vivent sur la pointe rocheuse battue par le vent et les vagues. La route longeant la côte et faisant partie du Parc National de Paparoa est absolument superbe ! Malgré la pluie battante ce jour-là, nous avons pu apprécier ces impressionnants paysages côtiers où la mer et les rochers s’affrontent sans relâche. Pancake Rock et les blowholes (trous du souffle) sont facilement accessibles depuis la route. Une promenade d’une vingtaine de minutes le long d’un chemin très bien aménagé permet d’admirer ces formations géologiques stupéfiantes. Kean avait contrôlé l’heure des marées sur internet le matin-même et savait exactement à quelle heure nous devions être sur place pour que le spectacle soit le plus impressionnant, c’est-à-dire à la marée montante. S’engouffrant entre les rochers à pleine puissance, la mer se fracasse alors de manière assourdissante contre les rochers. Le bruit, comme des explosions, les vibrations du sol à chaque frappe des vagues, on est littéralement sur un champ de bataille entre les éléments naturels. C’est fascinant et effrayant à la fois. Arthur’s Pass: “S’il pleut sur la côte ouest, traversez les montagnes, il fera beau de l’autre côté ! ». La météo annonçait de la pluie pour le reste de notre séjour, alors nous avons suivi le conseil d’un habitant de l’île et avons décidé de traverser les Alpes Néo-Zélandaises en empruntant l’Arthur’s Pass. Une route magnifique qui nous a conduit à travers des paysages sublimes. Arrivés à Castle Hill, nous nous sommes arrêtés pour nous promener et escalader les gigantesques rochers présents à cet endroit. Fabuleux! Christchurch: Dès que nous avions passé le col de l’Arthur’s Pass, le temps était au beau fixe. Nous avons donc poursuivi notre route jusqu’à Christchurch sous un soleil radieux ! Dans la ville de Christchurch, nous avons retrouvé nos amis John et Sarah. Nous nous sommes parqués devant leur maison et avons eu le plaisir de partager une merveilleuse soirée en leur compagnie. Le lendemain, Kean avait un rendez-vous professionnel chez Aurecon. Les enfants et moi avions alors prévu de visiter les fameux jardins botaniques de Christchurch mais finalement, nous avons été invités à visiter les bureaux de la compagnie. Les enfants ont pu découvrir les divers projets menés par l’équipe de développeurs, c’était super intéressant ! Nous avons tout de même pris le temps de visiter les magnifiques jardins botaniques avant de reprendre la route en direction du Lac Tekapo. Lake Tekapo : Quelle beauté ! Eblouis par les eaux turquoises du Lac Tekapo et les cimes enneigées des montagnes environnantes, nous nous sommes promenés le long des berges du lac jusqu’à la petite église. La journée était radieuse, nous avons pique-niqué sur un gros rocher au bord de l’eau et profité de la superbe vue. En milieu d’après-midi, nous sommes allés aux sources d’eau chaude pour nous baigner. Lake Pukaiki: La route entre le lac Tekapo et le lac Pukaiki est majestueuse. Malheureusement, il n’y a pas assez d’endroits, le long de cette route, où s’arrêter en sécurité. La vue sur Mt Cook, de l’autre côté du lac Pukaiki était superbe mais c’est une image que nous devrons garder précieusement en mémoire car nous n’avons pas pu nous arrêter pour prendre des photos. Arrowtown : En route pour Arrowtown, nous nous sommes arrêtés dans une ancienne mine d’or, à Goldfields Mining Center. La visite guidée de la mine a retracé l’histoire de la ruée vers l’or des années 1860 dans la région de l’Otago. Nous avons pu y voir les anciennes techniques et les machines utilisées à l’époque, ainsi qu’une partie des habitations des mineurs. À la fin de la visite, nous avons même pu tenter notre chance en orpaillant une partie du lit de la rivière. Notre guide nous a appris les gestes à faire et s’en est allé en nous souhaitant « Good luck ! ». C’était très rigolo et les enfants se sont beaucoup amusés. Il faut dire que boue et gravats + eau + possibilité de trouver un trésor = enfants surexcités 😊. Après plusieurs essais infructueux, Kean a eu la chance de trouver une minuscule paillette d’or au fond de sa soucoupe ! Zephyr a, lui aussi, trouvé un minuscule morceau de pierre incrusté d’une quantité infinitésimale d’or, quelles belles trouvailles ! Beaucoup de paillettes d’or mais également des petites pépites sont encore régulièrement collectées par les visiteurs mais les quantités sont minimes et la rivière n’est donc plus orpaillée commercialement. C’est rigolo, cependant, d’y tenter sa chance un moment, par un bel après-midi ensoleillé. Cette expérience « hands-on » nous a fait prendre conscience de la patience dont devaient faire preuve les orpailleurs, de l’immense espoir qu’avaient à chaque fois qu’ils remplissaient leurs soucoupes, de la joie qu’ils devaient éprouver en trouvant de l’or dans une « lucky pan » et de la déception qu’ils devaient ressentir, la plupart du temps, lorsque qu’après plusieurs minutes de lavage, celle-ci était vide. La santé des prospecteurs était également mise à rude épreuve car ils passaient leurs journées penchés au-dessus de la rivière et les pieds plongés dans l’eau glacée. Le guide nous a expliqué que les orpailleurs européens avaient une santé bien plus fragile que les orpailleurs chinois. En effet, la Nouvelle-Zélande n’étant pas du tout cultivée à l’époque et la végétation ne contenant ni fruits ni légumes, les chercheurs d’or souffraient de carences en vitamines. Les Chinois, eux, avaient emporté des graines depuis la Chine et cultivaient de petits jardins potagers à côté de leurs cahutes. Arrivés à Arrowtown, nous avons visité le village d’orpailleurs chinois. Les petites maisons en pierres, construites bien à l’écart du centre-ville ont été conservées et restaurées. La petite ville d’Arrowtown et la province de l’Otago en général se sont très vite développées durant la ruée vers l’or. De nombreux commerces se sont ouverts et l’économie était florissante. Cependant, dès que les gisements d’or ont débuté à décliner, les prospecteurs européens ont quitté la région pour aller tenter leur chance ailleurs. Rapidement, l’économie de la région s’en est trouvée affectée. Le gouvernement de la province de l’Otago a donc invité la population chinoise à venir orpailler sur son territoire, en espérant pouvoir relancer l’économie locale. L’histoire révèle que les chercheurs d’or chinois, bien qu’invités par le gouvernement local, souffraient de bien tristes discriminations. Ils n’avaient le droit d’orpailler que les endroits qui avaient déjà été prospectés par les européens et ne pouvaient s’établir qu’à l’écart des villages. De plus, ils devaient payer une taxe supplémentaire au gouvernement local. Heureusement, les techniques utilisées par les chinois étaient efficaces et, même s’ils ne trouvaient pas les grosses pépites déjà collectées par les colons européens, ils réussissaient tout de même à trouver assez d’or pour survivre et économiser un peu. Quelques-uns, les plus chanceux, ont pu rentrer au pays mais, malheureusement, la plupart vivaient dans la pauvreté et n’ont jamais pu refaire le voyage vers la Chine. Ils sont morts en Nouvelle-Zélande et ont dû être enterrés là-bas, dans des tombes placées à l’écart des cimetières officiels. Le racisme à l’encontre des chinois était très marqué. Ils étaient comparés à des singes et diabolisés par la population de colons européens. Arrowtown est aujourd’hui une très jolie petite ville, pleine de charme. Les environs de la ville sont de toute beauté. Un endroit magnifique que nous avons énormément apprécié ! Queenstown : Nous avons rendu notre camping-car à Queenstown et nous sommes logés quelques jours dans une auberge de jeunesse super extra ! Adventure Queenstown Hostel est le paradis des backpackers. Superbe cuisine commune, douches extras, lits confortables et chouette ambiance. Les enfants ont énormément apprécié cet environnement dynamique et énergisant de voyageurs et globe-trotters. Notre jeune ado a particulièrement apprécié d’avoir un peu plus d’espace personnel. Vivre dans 10 mètres carrés avec Papa, Maman, petit frère et petite sœur n’a pas été simple pour lui. Kalan a fait preuve d’énormément de patience et de compréhension avec le reste de la famille, merci Kalan, on sait que ce n’était pas toujours simple ! Une vraie chambre était donc vraiment bienvenue après 12 jours en caravane ! Pour nous aussi, le changement a été super agréable – Enfin une bonne douche et un lit confortable… des luxes incommensurables après le camping-car 😉 Queenstown est une super ville, très belle, très dynamique, située au bord du Lac Wakatipu. Nous nous sommes baladés dans la ville et dans les environs, les paysages étaient magnifiques, pas étonnant qu’ils aient été choisis par Sir Peter Jackson comme décors des fameux films du Seigneur des Anneaux ! À Queenstown, nous avons également visité le sanctuaire des kiwis, un refuge où de nombreux animaux indigènes sont soignés mais également un endroit faisant partie du programme national d’élevage des kiwis, ces oiseaux nationaux qui sont en voie d’extinction. Fans d’escape rooms, nous n’avons pas résisté à la tentation et nous nous sommes offerts une petite heure d’aventure. Nous avons réussi (de justesse !) à résoudre les énigmes de « Murder in the Old Man Range ». Nous avons également traversé le Lac Wakaipu à bord du TSS Earnslaw, un superbe bateau à vapeur, pour nous rendre à Walter’s Peak pour un merveilleux « afternoon high tea » et une visite des animaux de la ferme. Une activité très touristique mais pourquoi pas ?... De temps en temps, faire partie d’une horde de touristes asiatiques fait aussi partie de l’aventure. Anokhi s’est fait une petite copine chinoise et nous avons eu le plaisir de pouvoir échanger un moment avec sa maman, grande amatrice de voyages, qui rêve de pouvoir visiter la Suisse un jour mais qui a peur de ne rien pouvoir y manger. Il était intéressant d’entendre ce que les touristes chinois disent entre eux de la Suisse. Un pays magnifique, de carte postale, mais où on mange très mal, même dans les restaurants chinois. C’est vrai que si vous avez voyagé en Chine, les restaurants chinois en Suisse n’ont juste rien à voir ! D’après cette dame, la Suisse est aussi considérée comme un endroit où il n’y a pas grand-chose à faire pour les touristes et où on s’ennuie vite. Nous avons adoré notre voyage en Nouvelle-Zélande ! Deux semaines bien remplies et pourtant insuffisantes pour découvrir toutes ses merveilles et son immense diversité. De superbes forêts, de très belles montagnes et des lacs turquois, aux eaux si propres et limpides qu'on peut y observer les truites et saumons nageant plusieurs mètres sous la surface. Bien sûr, ces paysages, par endroits, nous ont rappelé la Suisse et l'Angleterre et pourtant... ils sont bien différents ! La nature est de toute beauté et d'une propreté impeccable. Un immense effort est mis en oeuvre afin de préserver les paysages et l'écosystème fragile du pays. Nous avons beaucoup aimé découvrir la faune et la flore indigènes, uniques et extraordinaires. Les villes aussi sont développées avec beaucoup d'attention et elles sont tout simplement belles, agréables et bien aménagées. C'était le printemps dans cette partie du monde, nous avons donc pu admirer les arbres en fleurs, les agneaux, les jeunes veaux et les petits cannetons. Au début, ça faisait un peu bizarre pour nos enfants de combiner ces images printanières avec la célébration de Halloween mais c'est comme ça que ça se passe dans l'hémisphère sud ! Notre mauvaise aventure étant derrière nous, Anokhi se sentant plus ou moins en forme, nous avons enfin pu découvrir le paradis de Tahiti ! Maeva, Heilani, Cyril et la petite Kahaili nous ont embarqués pour un superbe tour guidé de leur île. Nous avons passé par les fameuses plages de surfeurs (surfeurs et surfeuses !). Quel talent, quelle adresse pour se positionner sur la planche et surfer les vagues ! Nous avons vu un tout jeune homme surfer sur 10 vagues d’affilée sans tomber, incroyable à voir ! Le sable noir des plages était magnifique, il faisait bon chaud, la mer était superbe... Mariella, une amie de Cyril et Heilani s’est jointe à nous en milieu de journée ; originaire de la presqu’île de Taiarapu, elle nous a fait découvrir cette région un peu plus sauvage et plus montagneuse de Tahiti. Nos amis ont partagé de nombreuses connaissances de leur île avec nous, c’était une très belle et très intéressante journée !
Le lendemain, nous avons pris le ferry pour nous rendre sur l’île de Moorea. Là, nous avons loué une voiture et sommes partis en direction de notre logement, situé à deux pas de la plage de Temae, en bord de mer, nous ne pouvions pas rêver mieux ! À Moorea, nous avons fait du snorkelling et de la plongée. Le premier jour, nous nous sommes rendus à l’hôtel des Tipaniers et de là, nous avons loué un petit bateau à moteur pour nous rendre dans la passe entre les deux « motus » (îlots) en face. Kean a amarré le bateau juste au-dessus d’une grande raie. Les enfants ont enfilé leurs masques et tubas et se sont jetés à l’eau ! Après une bonne demi-heure à admirer les superbes fonds de la passe, nous avons repris notre petit bateau pour nous rendre un peu plus loin, dans un endroit peuplé de requins et de raies. Ce coin est un endroit touristique, où les gens nourrissent les requins pour impressionner les visiteurs. Cette pratique dangereuse est regrettable, car elle modifie le comportement des animaux sauvages et peut mener à des accidents. « S’ils nourrissent les requins, n’allez pas à l’eau ! », nous a dit la femme qui nous a loué le bateau. « Faites attention aux raies aussi, dès qu’elles entendent le moteur d’un bateau, elles pensent qu’elles vont être nourries et il faut les repousser de la main, toujours par le dessus, ne touchez pas leur ventre ni leur queue, il y a un dard ! » . Tout cela n’était pas rassurant mais nous nous sommes tout de même dirigés vers ce fameux endroit. Un bateau et 2 kayaks étaient amarrés, quelques personnes étaient dans l’eau mais personne ne nourrissait les requins. Franchement, je ne pensais pas qu’on se mettrait à l’eau et je n’étais personnellement pas rassurée du tout… Ce qui me faisait peur, c’était le risque créé par les humains… J’ai déjà plongé avec des requins et je sais bien que les requins de récif n’attaquent généralement pas les humains. Cependant, si ces animaux sauvages ont été entraînés à être nourris par la main de l’homme pour amuser des touristes, qu’allaient-ils faire une fois que nous serions à l’eau ? Surtout que mes enfants sont bien appétissants 😉… Kalan, poussé par sa passion pour les squales n’a pas réfléchi une seule seconde. Il s’est jeté à l’eau, a ressorti la tête, crié « venez, il y a les requins juste ici, c’est trop cool !!! » et hop ! il était loin, parti les admirer… Nous nous sommes mis à l’eau et en effet, nous avons pu admirer le magnifique bal des raies ondulant avec grâce et la ronde incessante des requins. Les animaux étaient calmes, tout s’est bien passé. Il était intéressant, cependant, de remarquer que lorsqu’un grand bateau à moteur plein de touristes est arrivé, toute cette population sous-marine s’est rapidement dirigée vers le flanc du navire avec excitation… Il était temps pour nous de sortir de l’eau... Les jours suivants, nous avons organisé deux plongées pour Kalan. La première avec Kean, sur un site corallien. Ils ont vu des thons, des poissons de récif et une belle tortue. J’ai accompagné Kalan pour la deuxième plongée. « Tu veux voir des requins ? », a demandé Stéphane, le capitaine du bateau… Kalan avait les yeux qui brillaient… c’était parti pour une belle plongée parmi les squales. La mer était agitée ce jour-là mais une fois que nous étions stabilisés sous la surface, tout est devenu calme et la magie de la plongée pouvait débuter… Immédiatement, un jeune requin pointe noire et venu nous souhaiter la bienvenue dans son royaume marin. Très curieux, il ne nous a pas quittés et nous a accompagnés pendant les 50 minutes qu’ont duré la plongée. Survolant un tapis de coraux beiges et blancs, nous avons eu la visite répétitive de deux grosses femelles requin citron et de 5 à 7 requins pointe noire ; il était difficile de les compter individuellement car ils allaient et venaient continuellement, nageant tout autour de nous. Près d’un rocher, un énorme barracuda nous observait, immobile, la bouche grande ouverte, pendant que de petits poissons auxiliaires lui nettoyaient les dents. Sa nageoire caudale était un peu déchirée ; ce vieux bourru des fonds marins était énorme ! Un peu plus loin, au fond d’un trou, une tortue marine dormait et juste après, dans une caverne étroite, un requin gris se reposait, lui-aussi. Je m’attendais à voir plus de petits poissons colorés de récif mais malheureusement, ils étaient peu nombreux à cet endroit-là. C’était une belle plongée avec mon fils, quel bonheur de partager ces moments de découverte avec lui ! Il est tellement à l’aise en plongée… le vrai petit-fils de sa grand-mère ! 😊 Animé par la même passion que celle-ci, Kalan est très intéressé par la biologie marine. Notre ami Cyril nous a donc parlé de la station de recherche de Gump, administrée par l’Université de Berkeley. Kean a contacté la directrice administrative, Madame Hinano Murphy, qui a eu l’immense gentillesse de nous faire visiter le centre. Une rencontre fort intéressante, durant laquelle nous avons découvert divers projets de recherche : Une étude centrée sur le blanchiment des coraux en Polynésie mais aussi le projet Biocode, un recensement de la biodiversité de l’île de Moorea. Ethnocode, un projet parallèle au projet biocode, initié par Madame Murphy, est un projet fascinant à mes yeux, alliant le savoir traditionnel avec la biodiversité de l’île de Moorea. Nous avons également visité le Belvédère, un point de vue magnifique de l’île et, en route, nous sommes passés par la fameuse route des ananas. Des champs entiers de ce fruit tropical que nous aimons tant… fabuleux ! Notre court séjour à Moorea a été très agréable. Nous sommes repartis après 4 jours, le cœur un peu serré de quitter si vite cet endroit. De retour sur l’île de Tahiti, Heilani et Cyril nous ont accueillis une dernière fois dans leur magnifique résidence avant notre départ. Maeva a cuisiné un repas festif pour nous souhaiter un bon voyage ; elle a préparé une multitude de plats traditionnels polynésiens, un vrai délice ! Nous avons également goûté aux excellents fruits séchés préparés par Lorenzo, le frère de Heilani. Ils étaient tous excellents mais nos enfants ont particulièrement aimé le cuir de banane (perso, j’ai adoré l’ananas séché). En route pour l’aéroport, je me demandais pourquoi le vol était agendé si tard, à 1h30 du matin… mais finalement, je me dis que ce n’est pas si mal… partir dans la nuit noire est bien moins difficile que de quitter cet endroit paradisiaque en pleine journée… Prochaine destination: La Nouvelle-Zélande! Anokhi a donc dû attendre 3 jours, le temps que nous arrivions à Tahiti, en Polynésie française. La pauvre petite toussait continuellement et était essoufflée. Sa respiration sifflait et faisait peur à entendre. Le lendemain de notre arrivée, Cyril et Heilani, nos amis Tahitiens, nous ont aidés à trouver un médecin en urgence. Anokhi a été examinée par un ORL qui a tout de suite diagnostiqué une intrusion dans le poumon droit. Il a demandé un scanner, nous avons fait un rallye d’une clinique à l’autre pour finalement obtenir le résultat : Une cacahuète s’était logée dans le poumon droit d'Anokhi, bloquant la bronche, et les alvéoles pulmonaires s’étaient déjà rétractées car elles n’étaient plus ventilées. Une grosse inflammation était visible autour du morceau d’arachide. Une opération était donc nécessaire au plus vite.
Anokhi a dû subir une intervention par endoscopie. Le pneumologue a réussi à sortir le fameux morceau de cacahuète (qu’Anokhi a décidé de garder en guise de trophée 😊) puis il est retourné nettoyer la bronche pour s’assurer qu’aucun résidu n’avait été laissé dans le poumon. Cette opération « a été sportive » nous a-t-il dit. Nous sommes éternellement reconnaissants envers les médecins et tout le personnel hospitalier qui ont entouré notre fille dans l'excellent hôpital de Papeete… Merci, infiniment ! Anokhi aurait dû sortir de l’hôpital après l’intervention mais les gestes nécessaires pour récupérer la cacahuète intruse ont créé un gros œdème dans sa gorge et à son réveil, elle ne pouvait plus respirer. Heureusement, encore une fois, les hôpitaux de Tahiti et tout le personnel hospitalier ont fait preuve d’une immense compétence. Ils ont immédiatement pris les choses en main et ont réussi à oxygéner notre fille grâce à un masque. Anokhi est restée sous surveillance encore 1 jour puis, elle a pu sortir de l’hôpital. Friends forever: Maeva, la maman de Heilani, nous a accompagnés partout lors de notre rallye hospitalier. Elle s'est occupée de Kalan et Zephyr pendant nos divers rendez-vous médicaux, elle leur a fait visiter l'île de Tahiti, elle les a emmenés à la plage et les a nourris de sa délicieuse cuisine. Maeva était également présente lors de l'admission d'Anokhi à l'hôpital et elle nous a beaucoup aidés. Comme elle travaillait au service de pédiatrie avant sa retraite, elle connait donc encore bien le fonctionnement de l'établissement et le personnel hospitalier. Grâce à Maeva, à son grand coeur, à son aide précieuse et à son infinie tendresse, ces quelques jours cauchemardesques ont été plus simples à vivre pour nous. Nous lui en sommes éternellement reconnaissants! Cyril et Heilani nous ont également énormément aidés en nous hébergeant durant toute cette période, en nous conduisant d'un endroit à l'autre et en s'occupant de nos fils en soirée. Ils nous ont donné de précieux conseils qui nous ont facilité la vie car chaque système médical est unique et les choses ne fonctionnent pas de la même manière à Tahiti qu'en Suisse. Sans eux, sans leur merveilleuse hospitalité et leur précieux soutien, tout aurait été bien plus compliqué pour nous. Merci infiniment, Cyril et Heilani! Changement de programme... Ce n'est pas exactement le programme que nous avions prévu pour notre escapade en Polynésie française. Nous avons dû annuler notre vol pour les Îles Tuamotu… mais ce n’est que partie remise 😉… Une fois Anokhi sortie de l'hôpital, nous sommes partis découvrir Moorea, « l’île sœur », située à 45 minutes en ferry de Tahiti et à 7 minutes de vol de Papeete (au cas où nous devions retourner en urgence à l’hôpital). Anokhi allait mieux mais elle toussait toujours, à cause de l'inflammation. Celle-ci allait rapidement se résorber, d'après les docteurs, mais il fallait tout de même garder un oeil attentif sur notre petite pendant les jours suivants. Moorea était donc une bonne option pour nous. Nous avons quitté la belle ville de Santiago, capitale du Chili, pour nous rendre sur un autre territoire chilien, à des milliers de kilomètres de là… Une terre isolée dans le Pacifique : Rapa Nui ou L’Île de Pâques.
Cette île appartient au Chili depuis 1888 et elle est gérée administrativement par la région de Valparaíso mais elle semble être culturellement éloignée du Chili. Rapa Nui est, culturellement, une île polynésienne. La population Rapa Nui indigène est, en effet, descendante des voyageurs issus des îles du Pacifique et elle est très attachée à ces origines ancestrales. Les us et coutumes de l’île semblent malheureusement parfois être en désaccord avec la politique ou avec les lois chiliennes ; des accords spéciaux ont donc dû être passés de temps à autres entre le Chili et la population de Rapa Nui afin d’éviter des tensions. Rapa Nui profite cependant grandement du protectorat chilien et les habitants de l'île bénéficient de la nationalité chilienne. Les invasions successives de l'île, ainsi que les enlèvements et l'esclavagisme avaient presque complétement anéanti la population de Rapa Nui. Le Chili, en annexant ce territoire, a donc aidé à préserver cette population qui avait presque disparu. La plupart des fruits et légumes, ainsi que la viande sont acheminés depuis le Chili, vers l'île, par bateau. L'hôpital de l'île, ainsi que tous les soins médicaux mais également les matériaux de construction et toute l'infrastructure viennent également du Chili. Grâce au protectorat chilien, la population Rapa Nui a pu se développer et les perspectives des jeunes générations sont bien meilleures que celles des générations précédentes. Rapa Nui a sa propre culture, sa propre langue et sa propre identité. On y parle bien entendu l’espagnol, vu que l’enseignement publique est donné dans cette langue mais il existe également la langue Rapa Nui indigène. Nous avons appris qu’une loi spéciale autorise les habitants de Rapa Nui à garder leurs enfants chez eux s’ils ne désirent pas les envoyer à l’école. Certaines familles de l’île préfèrent donc garder leurs enfants chez eux lorsque ceux-ci sont en bas âge pour leur apprendre la langue Rapa Nui et les us et coutumes locaux. « Le système éducatif n’est pas adapté à notre île, c’est un système chilien qui fonctionne peut-être là-bas mais qui n’est pas adapté à la culture Rapa Nui », m’a dit une maman. Celle-ci pense envoyer sa fille à l’école quand elle aura 7 ou 8 ans, une fois que la langue et la culture Rapa Nui auront bien été intégrées par son enfant. Ces soucis identitaires ne sont cependant pas partagés par tous et nous avons vu nombre de petits écoliers déambuler joyeusement dans les rues de la ville. Très sauvage, avec un écosystème unique et nombre de sites archéologiques importants, cette île est maintenant protégée par l’UNESCO. La majeure partie du territoire a été déclarée un parc national afin de préserver cet héritage précieux de l’humanité. Rapa Nui est une toute petite île aux paysages sauvages et sublimes ! Bien entendu, vous avez tous entendu parler des « Moais », c’est grandes statues si typiques et si mystérieuses mais Rapa Nui, c’est encore bien plus que ça… Il n’y a pas que les Moais, il y a également les magnifiques pétroglyphes qui ont été gravés, les superbes peintures dans les nombreuses grottes et cavernes de l'île et le culte de l’homme oiseau qui a remplacé la tradition ancestrale des Moais et qui était célébré jusqu'à la fin du 19ème siècle. Il y a une mythologie locale riche et peu connue, ainsi qu’une histoire locale faite d’invasions successives, de guerres de clans et de dévastations en tous genres. La petite île de Rapa Nui est certes minuscule mais son Histoire est impressionnante ! Notre séjour sur l’île de Rapa Nui étant très court, nous avions décidé, avant notre départ, de réserver un hôtel et une visite guidée de l’île. Nous avons eu la surprise et la chance de tomber sur une guide allemande mariée à un Rapa Nui issu des derniers survivants indigènes de l’île. Elisa, notre guide, était juste parfaite ! Elle a, bien entendu, lu et étudié toutes les théories scientifiques concernant Rapa Nui mais, ce qui la différencie des autres guides, c’est sa grande connaissance de l’histoire Rapa Nui, telle qu’elle est contée par les indigènes. Non, pas la mythologie, ni les légendes… l’Histoire ! « Ce n’est pas la même chose ! Les Rapa Nui connaissent leur histoire et leurs origines mais ce savoir n’est jamais écrit, alors les scientifiques parlent de légendes mais ce ne sont pas des légendes », m’a dit Elisa. Le peuple Rapa Nui a, en effet, une tradition orale très riche qui se transmet de génération en génération au sein des familles. Elisa a eu la chance de recevoir une partie de ce savoir en se mariant à un indigène. Les visites guidées d’Elisa sont donc fascinantes et très instructives. Passionnée par la culture Rapa Nui, Elisa transmet ses savoirs : ses connaissances scientifiques et archéologiques, ainsi que le savoir confié par les Rapa Nui. Nous en avons appris des tonnes sur les fameux Moais, sur leurs origines, sur leur transport (non, ce ne sont pas des extraterrestres qui les ont transportés !), sur les autres aspects culturels de l’île de Rapa Nui et sur ses habitants mais je n’ai pas le temps de vous raconter tout cela par écrit… un accident s’est produit pendant notre séjour, notre petite Anokhi a dû être hospitalisée d’urgence et je n’ai pas le temps de tout vous raconter… désolée… le mystère des Moais et de la fascinante culture des Rapa Nui resteront intacts… ou alors je vous raconterai tout ça de vive voix à notre retour... Une histoire de cacahuète : Les accidents peuvent se produire… Notre petite Anokhi a inhalé une cacahuète en jouant avec ses frères et celle-ci est allée se loger au fond de son poumon droit. Enfin... on sait cela maintenant, plusieurs jours après l’incident mais sur le moment, tout s’est passé très vite… Anokhi mangeait des cacahuètes... elle jouait avec ses frères en mangeant... elle s’est mise à tousser… elle était toute rouge et ne trouvait plus son souffle... On lui a tapé dans le dos, on l’a mise la tête en bas, les pieds en l’air, on lui a pressé sur l’estomac par derrière pour la faire vomir, on a tout essayé… très vite... Des cacahuètes mâchées sont ressorties mais Anokhi toussait toujours et ne pouvait plus respirer. Nous avons couru à la réception, Anokhi était pliée en deux, rouge et suffocante. Taxi - urgences... Là, ils ont essayé de la faire vomir à nouveau mais rien n’est sorti. Anokhi étouffait. Ils lui ont fait boire de la vaseline liquide, en espérant que cela ferait descendre les résidus des cacahuètes mais cela n’a pas aidé. Finalement, peu à peu, Anokhi a réussi à déglutir puis à calmer sa toux. Elle a dû faire beaucoup d'efforts pour contrôler sa respiration. La doctoresse a enfin pu observer l’intérieur de la gorge avec une petite lampe. Elle y a bien vu des résidus de cacahuètes mais a dit que cela allait passer avec le temps, Anokhi les avalerait. Anokhi toussait cependant toujours... « OK. Mais peut-on faire un examen des poumons ? » « Non, ce n’est pas nécessaire », m’a dit la doctoresse, « votre fille va bien » mais elle a quand même appelé un collègue pour en être sûre. Le collègue est arrivé et il a ausculté Anokhi... Anokhi se plaint alors de douleurs dans la gorge et de ne pas pouvoir respirer convenablement. La respiration est sifflante mais il faut se rendre à l’évidence, rien ne peut être fait sur l’Île de Pâques, le matériel médical n’étant pas adéquat. « On ne pense pas qu’il y ait quelque chose dans ses poumons et de toute façon, ici, on ne peut rien faire de plus... ». OK… décision rapide… Quels sont les risques qu’elle ait quelque chose dans les poumons ? Minimes… Les docteurs me disent d'attendre et de la garder en observation jour et nuit. «Si sa respiration s'empire, ramenez-la ici et on avisera ». Nous partions deux jours plus tard pour Tahiti... Nous avons donc visité les pays suivants : Le Pérou, le Brésil, l’Argentine, la Bolivie et le Chili. Nos visites ont été relativement courtes et concentrées dans des endroits précis. Mes observations sont purement subjectives - c’est juste MON « feeling », par rapport à ce que j’ai pu voir et entendre durant notre voyage dans ces quelques endroits.
En résumé, je dirais que la Bolivie et le Pérou sont les pays les moins développés que nous ayons visités. Il y a de grands écarts sociaux au sein de la population des deux pays. L’industrie du tourisme est cependant une excellente source de revenu pour ces deux destinations qui poursuivent leurs efforts pour développer leurs prestations. Le gouvernement bolivien fait apparemment un immense effort pour éduquer sa population et répartir les ressources dans le pays dans l’espoir de placer la Bolivie parmi les pays les plus développés d’Amérique du Sud dans 25 ans. Un programme éducatif de grande envergure a été mis en place par le gouvernement afin d’y parvenir. Le Brésil et le Chili sont les pays les plus développés que nous ayons visités en Amérique du Sud. Le Brésil semble cependant traverser une période instable et la violence dans ce pays est malheureusement en augmentation. Plusieurs personnes que nous avons rencontrées nous ont dit que les jeux Olympiques de Rio n’avaient fait que de décupler les problèmes de la ville mais les disparités sociales, la pauvreté et le délabrement des infrastructures du pays semblent également peser sur la population brésilienne. Au Chili, on perd un peu le sentiment d’être en Amérique du Sud, sauf sur l’altiplano andin. La population indigène typée se trouve surtout concentrée au nord du pays, ailleurs, le long de la côte, il semblerait que la majeure partie de la population soit d’origine ancestrale européenne. Même les paysages nous rappelaient l’Europe « On se croirait en Ecosse », m’a dit Kean, en arrivant à Bahía Inglesa et c’est vrai que cette petite ville m’a également tout de suite fait penser aux îles Orcades (Orkney Islands). C’est également au Chili que nous avons rencontré le plus de personnes pouvant parler l’anglais. Au Pérou, en Bolivie et en Argentine, très peu de gens savent parler l’anglais et rien n’est traduit. Mes connaissances d’espagnol, bien qu’imparfaites, nous ont donc bien servies ! L’Argentine… C’est un pays complexe. La politique du pays est hautement critiquée par ses habitants et on sent une désillusion de leur part face à tous les problèmes à surmonter. Le pays en lui-même est magnifique mais l’industrie du tourisme international y est encore peu ou mal développée. Il n’est pas super aisé de voyager en Argentine et les gens, même s’ils travaillent dans l’hôtellerie ou le tourisme, ont de la peine à accueillir les touristes étrangers qui ne sont pas habitués à la vie argentine. On nous a dit que le curriculum éducatif lié au tourisme est relativement nouveau en Argentine, il y a donc bon espoir pour que cette industrie se développe et s’améliore d’ici quelques années. L’Argentine est malheureusement le pays le plus sale que nous ayons visité et cela, pas uniquement par manque de conscience écologique de la part de la population mais également parce que l’infrastructure de collecte et de traitement des déchets est quasiment inexistante dans le pays. C’est vraiment dommage ; les magnifiques paysages sont souvent gâchés par la présence de détritus en tous genre. Enfin, on dirait que beaucoup d’argentins rongent leur frein, en espérant que leur pays s’améliore mais beaucoup de gens sont remplis de frustrations. Certains s’attendent à une nouvelle crise dans leur pays. J’espère que cela ne sera pas le cas et que leur gouvernement saura prendre les bonnes décisions pour que le pays puisse se développer sans heurts. Sécurité et honnêteté : « Todos los Chilenos son ladrónes ! » m’a dit un chauffeur de taxi à La Serena, au Chili (il était chilien !)… « Los Argentinos son muy agressivos pero la gente del Norte es más buena », m’a dit un argentin rencontré à Cafayate, en Argentine… « No se vallan al centro de la ciudad con sus niños, por favor ! », m’a dit un chauffeur péruvien, à Lima, au Pérou, alors que nous nous rendions justement au centre-ville… Et bien pas du tout… à aucun moment nous nous sommes sentis en danger en Amérique du Sud. Certes, Río de Janeiro était une visite un peu plus tendue et au Brésil, en général, nous avons fait un peu plus attention mais nous ne nous sommes pas vraiment sentis en danger là-bas non-plus. Nous avons utilisé les transports publics tant décriés sur certains sites de voyage et nous nous sommes promenés avec tous nos sacs dans les rues animées de diverses villes sans jamais nous faire voler. Zephyr se promenait souvent avec son sac sur une seule épaule, à demi ouvert et son Kindle à la main, les yeux rivés sur le texte captivant de son roman et pas du tout sur le chemin qui était devant lui (pour ceux qui connaissent Zephyr, vous voyez exactement l’image, j’en suis sûre 😊), même dans les rues très fréquentées, mais personne ne l’a jamais dépouillé de ses biens (malgré tous mes avertissements ! « It’s OK, Mom, don’t worry, I’m fine ! » l’ai-je entendu dire maintes fois… et il avait raison !). Tous les gens que nous avons rencontrés ou croisés le long de notre périple étaient extrêmement gentils, honnêtes et serviables. Peut-être que nous avons eu de la chance, je n’en sais rien. Il faut dire qu’on a l’air d’une belle bande de saltimbanques avec nos gros sacs, nos enfants qui tournoient autour de nous et notre allure un peu débraillée… finalement, on ne doit pas intéresser beaucoup de chapardeurs. En conclusion, je dirais donc que d’un point de vue sécuritaire, les endroits que nous avons visités en Amérique du Sud n’ont posé aucun problème ; même si les habitants locaux semblent, pour une raison bizarre, prétendre autrement… Cartes de crédit et argent liquide : Ce n’est pas toujours aisé de payer par carte de crédit en Amérique latine. L’argent liquide est le mode de paiement encore privilégié dans cette partie du monde. Nous avons également eu de la peine à retirer des sous aux bancomats qui étaient soit « hors service » ou qui rejetaient nos cartes (visa ou master card). C’était stressant et compliqué, surtout dans les petites villes qui n’ont souvent qu’un seul distributeur... Quand nous trouvions enfin un appareil qui fonctionnait, la somme maximale pour le retrait était limitée ; on ne pouvait donc pas retirer beaucoup d’argent à la fois. Nous avons parfois perdu beaucoup de temps à chercher une banque ou un distributeur automatique (surtout en Argentine). Pas de camping - Airbnb et booking.com : Notre visite au Pérou était tellement courte que nous avions tout organisé depuis la Suisse. Pour la Bolivie également. Par contre, pour le reste, nous avons utilisé les services d’Airbnb et, de temps à autres, de booking.com. Initialement, nous voulions camper en Amérique latine mais nous nous sommes vite rendu compte que les campings ne garantissaient pas la sécurité de nos sacs et que leurs services (douches, toilettes, etc.), ainsi que leur propreté, laissaient à désirer. Airbnb est donc le service qui nous a convenu le mieux. Nous avons pu louer des appartements ou des chambres généralement aménagés avec une cuisine et une machine à laver le linge, c’était extra ! Transports : Nous avions décidé de voyager en transports publics en Amérique latine. Nous avons donc utilisé leurs excellents réseaux de bus et nous avons pris le train au Pérou et en Bolivie. Au Brésil, nous avons dû louer une voiture car les bus nous avaient été fortement déconseillés, surtout en cette période de troubles. Le système de bus au Chili (Turbus) était le plus moderne et le plus agréable à utiliser mais en Argentine, la compagnie Flecha Bus est excellente aussi. Pour les petits trajets, nous avons utilisé des « colectivos », des bus ou des taxis locaux qui suivent un parcours bien déterminé (les taxis colectivos fonctionnent comme un bus, sauf que c’est une voiture… ils s’arrêtent pour prendre plus de passagers en chemin et le tarif est fixe par passager). Dans les grandes villes, nous avons utilisé Uber. Ce service a le grand avantage de pouvoir être utilisé depuis notre smartphone, payé en ligne (pas besoin d’argent liquide) et de venir nous chercher exactement où on en a besoin, pas besoin de chercher un taxi ou d’en héler un du bord de la route. C’est surtout pratique dans les endroits un peu éloignés des centres-villes. Cependant, pour utiliser Uber, il faut une connexion internet et le wifi est loin d’être répandu dans les endroits publics en Amérique latine mais, en général, on s’en est assez bien sortis. Des déchets un peu partout… : Le problème de la pollution environnementale est alarmant dans cet endroit du globe. « Nous éduquons les élèves en les sensibilisant à l’environnement mais quand ils rentrent à la maison, leurs parents agissent complètement différemment et jettent tout dans la nature », me disait une directrice d’école que j’ai rencontrée en Argentine. C’est vrai que la conscience écologique manque terriblement auprès des adultes. Ainsi, nous étions dans la réserve naturelle des chutes d’Iguazu et une famille était assise en face de nous dans le train. Lorsqu’ils ont terminé leur pique-nique, ils ont pris leurs déchets (papier, plastique, alu) et ont tout balancé le long des voies… J’ai vu Zephyr bondir sur son siège ; il était tellement choqué qu’il en a parlé toute la journée. La dame n’avait clairement pas du tout conscience du geste qu’elle venait de faire. « Il y a un tel écart entre les niveaux sociaux en Argentine, certaines personnes n’ont aucune éducation et ne réalisent pas le mal qu’elles font », me disait, en effet, la directrice d’école. Ainsi, nous étions estomaqués, en conduisant derrière un véhicule, de soudain voir une couche pour bébé usagée voler par la fenêtre de la portière vers le bord de la route… De toute évidence, ces gens n’ont jamais été informés des conséquences de la pollution sur leur environnement. Plusieurs personnes rencontrées durant notre voyage ont blâmé le gouvernement argentin qui ne fait rien pour améliorer l’état des choses… « On met nos déchets dans les containers mais personne ne les ramasse. Les containers débordent, les chiens éventrent les sacs et finalement, le vent emporte tout. Les sacs plastiques s’accrochent aux branches des arbres, le reste s’éparpille dans la nature et alors ce n’est plus le problème de personne ». De toute manière, à ce que nous avons pu voir, le traitement des déchets en Argentine consiste à mettre le feu à une montagne de déchets sur un terrain-vague juste en dehors des villes. Une partie des déchets brûle dans une horrible fumée noire, une autre s’envole dans la nature et c’est tout… C’est vraiment dommage que les autorités n’en fassent pas plus pour améliorer la salubrité de leur pays. En visitant le désert de l’Atacama, j’étais heureuse de voir qu’enfin la nature était plus propre. Lorsque j’en ai fait part à notre guide, il m’a dit que oui, au Chili, les déchets sont régulièrement ramassés dans les villes. Cependant, une prise de conscience environnementale auprès de la population est tout de même encore souhaitable, car tous les endroits au Chili ne sont pas aussi propres que le désert de l’Atacama… Donc oui, ce qui nous a peinés lors de notre visite en Amérique du Sud, c’était la présence de déchets un peu partout. Les villes sont particulièrement sales et crasseuses. Les campagnes sont malheureusement pleines de sacs plastiques et de bouteilles en PET. Nous n’avons, cependant, aucune leçon à donner à personne. En Europe, qu’on aille en Angleterre, en Italie ou en Grèce, on constate la même chose. Les déchets peuplent la nature et la dégradent. En Suisse, c’est peut-être un peu mieux mais pas toujours… Il n’y a qu’à aller se promener en forêt ou prendre un masque le long des berges du lac pour constater que certains considèrent la nature comme une poubelle. Ceux qui me connaissent savent très bien ce que je pense de la politique du sac taxé et des poubelles publiques disparues. C’est un désastre écologique dont je me lamente encore et encore... mais on ne va pas en parler ici 😊. |
Kean et CeliaNous sommes les parents de 3 merveilleux enfants. Archives
January 2018
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