Las Vegas, c’est pétillant mais après 2 jours, on peut passer à autre chose...
Nous avons quitté la ville en milieu de matinée et nous sommes dirigés vers Death Valley. Cet endroit est, soi-disant, le plus chaud de la planète. Je ne sais pas si c’est vrai… il me semble que les USA ont toujours « le plus grand… », « le plus haut… », « le plus large… »… c’est un pays construit sur des superlatifs. Dans tous les cas, oui, La température était cuisante. Lorsque nous nous sommes arrêtés au Visitor’s Center, à 16h30, il faisait 125 degrés Fahrenheit, environ 50 degrés Celcius. Avec les voitures modernes air-conditionnées, on ne ressent pas vraiment la chaleur, alors nous nous sommes amusés à ouvrir toutes les fenêtres pendant un moment pour ressentir le coup de chalumeau du désert, juste pour le fun… Nous avons marché également une cinquantaine de mètres dans les dunes de sable mais ne nous sommes pas aventurés plus loin. Personnellement, je me suis sentie un peu mal à l’aise à Death Valley. Je ne sais pas vraiment pourquoi… pourtant, les paysages étaient superbes et, un jour, peut-être que j’y retournerai pour regarder les étoiles, il paraît que les nuits étoilées sont exceptionnelles à Death Valley. Le camping est placé tout près du Visitor’s Center, si jamais ça vous dit… Nous n’y sommes cependant pas restés, nous avons poursuivi notre chemin. En bordure de Death Valley, il y a des « ghost towns », des villes fantôme, abandonnées. J’adore les voir, le temps s’y est arrêté, c’est vraiment un sentiment très particulier. Nous avons traversé une ville fantôme où il y avait même une salle d’opéra. La ville a été abandonnée en 1920 mais tous les bâtiments sont encore présents. Dans le désert, les choses se préservent, elles ne se dégradent pas. Il serait bénéfique, d’ailleurs, que les touristes réalisent cela… ils laissent leurs trognons de pommes au bord de la route en se disant certainement que ceux-ci sont biodégradables mais ce n’est pas le cas dans le désert. Le trognon de pomme s’assèche mais ne se décompose que très, très lentement. On voit donc des trognons de pommes ou des pelures de bananes un peu partout et cela n’a rien à faire dans le désert. Les mégots de cigarettes non-plus d’ailleurs… ça, c’est vraiment une habitude qui m’attriste profondément. En marchant dans les dunes de sable de Death Valley, nous foulions les mégots de clopes… au retour, nous en avons ramassé quelques-uns mais franchement, une prise de conscience de la part des fumeurs serait souhaitable. En sortant de la vallée de la mort, nous avons passé par la petite ville de Trona. Cette ville paraît mourante, peut-être une future « ghost town », peut-être pas... Plusieurs maisons sont abandonnées, plusieures carcasses de véhicules également. Les collecteurs de ferraille ne sont pas encore passés par là. Il reste encore des habitants à Trona mais peu. Des panneaux placés le long de la route principale annoncent le passage quotidien d’un bus scolaire mais je me demande s’il reste beaucoup d’enfants scolarisés dans cette ville. J’étais surprise de voir qu’il y avait tout de même quelques maisons plutôt neuves et encore habitées peut-être que la ville se repeuple?... Quelques habitants de Trona peuvent encore ou ont choisi de vivre dans cette ville et d’y entretenir leur foyer placé au milieu des maisons fantômes. À la sortie de la ville, il y a une immense usine d’extraction de minerai faite de multiples structures métalliques usées et dépérissantes. L’usine tourne encore mais c’est également une usine fantôme. J’imagine que seuls quelques ouvriers continuent à la faire fonctionner, tant bien que mal. Nous n’avons vu personne dans les périmètres de l’usine pourtant, les machines broyaient la pierre et de la poussière blanche s’amoncelait sous une énorme bouche rouillée. C’est fascinant de voir ces endroits où le temps ralentit pour peut-être s’arrêter tout à fait un jour, sans que les structures soient démantelées. Ces endroits où l’être humain s’efface, disparaît ou, au contraire, décide de s’accrocher tant bien que mal et continue de repeindre sa maison et d’arroser le jardin, au beau milieu des ruines environnantes. J’imagine, en voyant les demeures abandonnées, qu’un soir, leur propriétaire a dû tourner la clé dans la serrure de sa porte d’entrée pour la dernière fois. Les voisins ont dû l’observer en sachant que leur tour viendrait peut-être bientôt… Nuit à Bakersfield : Nous sommes en route pour Sequoia National Park mais nous devons faire halte ce soir. Il est 21h00, nous avons eu une longue journée en quittant Las Vegas et en traversant la Vallée de la Mort. C’est le moment de nous reposer. Première grosse erreur de notre voyage… nous avons pris un motel sans vraiment réfléchir. Tout ce que nous voulions, c’était un lit et une douche… oui mais… Nous sommes arrivés au très bon marché « Vagabond Inn » de Bakersfield. Le nom de l’établissement aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, peut-être… Bref, c’est un motel crasseux. Les draps sont mités de brûlures de cigarettes et pleins de « taches propres » (ou du moins je l’espère… il me semble que ces taches sont tout simplement indélébiles mais que les draps sont plus ou moins propres), la chambre empeste la fumée froide mélangée à cet horrible spray que les gens pulvérisent pour couvrir l’odeur de la fumée (le motel est pourtant soi-disant non-fumeur), les rideaux sont collants et sales, les murs sont poisseux et, dans la salle de bains, une odeur d’urine persiste, bien que l’apparence de l’endroit soit plutôt bonne… Les enfants, épuisés, ne pouvaient plus avancer d’un pas. Nous les avons donc couchés dans cette horrible chambre. Il fait très chaud. Les routiers arrêtés là pour dormir quelques heures fument accoudés au balcon-couloir passant devant toutes les chambres. La chaleur devient étouffante mais je ne peux pas me résoudre à fermer la porte de la chambre, comme tous les routiers d’ailleurs, qui fument tous juste devant leur porte ouverte, probablement pour ne pas sentir cette écœurante odeur de fumée froide aromatisée au spray désodorisant. À 1 heure du matin, tombant de fatigue, je me plie à la situation et je ferme la porte. Je me penche sur l’antique appareil pour l’air conditionné et réalise que les grilles du ventilateur (placé juste à côté d’un des deux lits) ont été utilisées comme cendrier. Super… Bon, ben je vais m’amuser à « putzer » tout ça avant d'enclencher cette vétuste et dégoûtante machine et, finalement, tenter d’aller me coucher… Je m'endors tant bien que mal en pensant aux abjectes particules qui vont maintenant être soufflées dans les airs et attérir dans les poumons de ma famille. OK, inutile de poursuivre mes plaintes, vous pouvez imaginer la qualité de mon sommeil et la mauvaise humeur générale de la famille qui est à son comble le lendemain matin… Mais on décide de mettre cette terrible nuit derrière nous et on file en direction de Sequoia National Park!
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Kean et CeliaNous sommes les parents de 3 merveilleux enfants. Archives
January 2018
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