Les Chutes d’Iguaçu sont placées à la frontière entre le Brésil et l’Argentine, tout près de la frontière avec le Paraguay. Depuis la ville de Foz d’Iguaçu, on peut se rendre dans chacun de ces pays, en quelques minutes.
Après un moment de délibération, nous avons décidé de visiter les chutes depuis le côté argentin de la frontière. Notre hôtel était placé du côté brésilien, il aurait donc été plus simple d’aller directement au côté brésilien des chutes mais de là, seul 25% des chutes est visible. Le côté argentin est bien développé touristiquement, avec de nombreux chemins balisés passant à travers la jungle et une superbe vue sur toutes les chutes. Ayant décidé de ne pas prendre de tour organisé, nous avons donc pris le bus public depuis le centre de la ville de Foz d’Iguaçu, en direction de la frontière argentine. Là, nous avons dû passer la douane avant de repartir en bus. Cette formalité rapide pour les habitants locaux a pris un peu plus de temps que prévu pour nous, nos passeports européens étant inhabituels, mais nous sommes finalement parvenus au parc national des chutes. Dans la jungle environnante, nous avons pu admirer de magnifiques papillons, des oiseaux absolument ravissants, des singes et des coaties. Ces derniers sont des animaux de la même famille que les ratons-laveurs. Ils ont l’air adorable mais on doit s’en méfier, surtout dans un endroit touristique. En effet, étant habitués à recevoir de la nourriture de la part des visiteurs, les coaties locaux sont devenus moins craintifs. Une petite fille qui venait d’acheter une glace se l’est fait immédiatement chiper, encore emballée. Les gardiens du parc utilisent des tazers pour faire fuir les coaties un peu trop sûrs d’eux ; le risque de griffures et de morsures étant important, surtout lorsqu’on tient de la nourriture dans la main. Les chutes : Il est tellement difficile de décrire ces impressionnantes chutes, c’est un endroit vraiment extraordinaire, dans le sens propre et figuré du terme. Je n’ai jamais rien vu de pareil ! Les chutes ne sont pas uniquement placées à un endroit, le long d’un seul pan de montagne, mais elles sont réparties en divers endroits. Ainsi, la Garganta del Diablo est l’endroit où le débit est le plus impressionnant, une masse d’eau en tombe en rugissant, pour s’écraser 80m plus bas. D’autres chutes et cascades peuvent également être admirées tout autour de cet endroit qui a une forme de J. Nous avons visité la Garganta del Diablo, bien sûr, puis nous avons fait la randonnée du « cicuíto inferior » (the lower circuit trail) et nous avons pris un bateau jusqu’à la Isla San Martín, où nous avons fait une autre randonnée, qui donne accès, apparemment, à la plus belle vue sur les chutes. C’était absolument fantastique et majestueux ! Je vous laisse admirer les photos… les mots me manquent…
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Le Brésil est un pays énorme et tellement varié… Lorsque j’ai débuté l’organisation de notre tour du monde, j’avais prévu d’y visiter beaucoup plus d’endroits, notamment Salvador de Bahía, car Zephyr et Anokhi ont tous les deux pris des cours de capoeira à Neuchâtel. J’avais donc prévu de visiter l’endroit d’où l’école de capoeira neuchâteloise est originaire mais malheureusement, pour des raisons d’organisation, cela n’a pas été possible… une autre fois, peut-être 😉 São Paulo et ses murs peints : Nous avons donc visité São Paulo, la Costa Verde (Paraty) et terminé à Rio de Janeiro. São Paulo est une très grande ville. La première chose qui nous a frappés, c’était le nombre incroyable de tags présents sur les murs, sur les ponts, un peu partout. C’était vraiment surprenant d’en voir autant, de haut en bas des édifices. Les tags ne sont pas beaux, c’est donc un peu dommage d’en voir autant. Les taggeurs ont cependant beaucoup d’audace, il faut leur accorder cela, car les ponts étaient souvent recouverts sur toute leur longueur, plusieurs mètres au-dessus de la rivière ou de l’autoroute et les bâtiments idem, étaient souvent recouverts à tous les étages. Ce qui était cependant bien plus joli et intéressant que les tags, était la profusion de graffitis et de fresques murales. Il y a même tout un passage, au centre-ville, dédié à l’art de peindre sur les murs exhibant de superbes fresques murales. Il y a de vrais artistes de la bombe et du pinceau à São Paulo et ce "street art" ajoute une intéressante touche de couleur dans cette ville sinon très grise et plutôt austère. « Le gouvernement essaie de nettoyer tous les murs », m’a dit un chauffeur Uber qui nous conduisait. En effet, il semblerait que le nouveau maire de São Paulo ait décidé de repeindre sa ville… en gris… sans discerner les tags des fresques murales et des graffitis. Cela irrite profondément une partie de la population, comme on peut le lire dans l’article du Guardian, écrit à ce sujet. Durant nos 2 jours à São Paulo, il a plu sans arrêt. Nous ne sommes donc pas beaucoup sortis et en avons profité pour faire un peu d’école avec les enfants. Kean, lui, avait arrangé une réunion avec deux collègues brésiliens. Nous avons eu le plaisir de les rencontrer et ceux-ci nous ont donné toutes sortes de recommandations pour la suite de notre voyage ; leur aide nous a été très précieuse ! Ils nous ont également fait découvrir un fantastique restaurant, que je vous recommande, si vous allez un jour à São Paulo : Coco Bambu. Pour nous rendre sur la Costa Verde, nommée ainsi car la jungle tropicale arrive jusqu’à la mer, nous avons décidé de louer une voiture. Nous pensions tout d’abord prendre le service de bus public mais les collègues de Kean nous en ont dissuadés. Google Maps nous annonçait un trajet d’environ 4 heures entre São Paulo et Paraty… Cela nous a pris 7 heures… Les routes brésiliennes, je dois dire, ne sont pas très agréables pour la conduite. Les limitations de vitesse changent constamment entre 80km/h et 40km/h et personne de respecte ces règles, donc, afin de faire ralentir les véhicules, nombre de gendarmes couchés de toutes tailles ont été placés sur la route. Les conducteurs brésiliens foncent et ensuite plantent sur les freins lorsqu’ils aperçoivent l’un de ces monticules devant eux, c’est très stressant. De plus, comme ces gendarmes couchés sont clairement « home-made », même si on les passe à 10 km/h, parfois, on râcle le bas de la voiture. Les conducteurs habitués font donc un genre de gymnastique sur la route pour placer la voiture légèrement de travers, une roue avant l’autre, ou ils donnent carrément un coup de volant sans ralentir et passent sur la bande d’arrêt d’urgence afin d'éviter le gros « bump ». Ils doivent bien connaître la route s’ils font cela car, par endroits, 1, 2, voire 3 gendarmes couchés ont été placés dans la bande d’arrêt d’urgence, encore une fois, de manière plutôt artisanale. De nombreux nids de poule dans le revêtement ralentissent également naturellement le flot de circulation ou le font « danser » à la dernière minute… Bref, conduire le long de cette route n’est pas de tout repos. Paraty: Arrivés à Paraty, nous avons décidé de nous reposer dans cette petite ville portuaire pour plusieurs jours. En effet, jusque-là, notre voyage a été très animé, nous nous sommes beaucoup déplacés, nous avons fait beaucoup de visites et franchement, nous commencions à être fatigués. Les enfants avaient besoin de ne rien faire pendant quelque jours… bon, rien faire n’est pas notre fort, donc on a tout de même été actifs tous les jours mais on a ralenti la cadence de nos découvertes. La baie de Paraty est superbe avec ses nombreux îlots répartis dans ses eaux vertes et turquoises. La jungle environnante, luxuriante et dense, permet elle aussi de faire de superbes balades « exactement comme au Papiliorama », ont dit les enfants. En effet, la jungle autour de Paraty est très similaire à la jungle du Papiliorama de Kerzers ; nous avons même reconnu l’odeur typique qui s’en dégage ! On y a observé de superbes oiseaux, des nuages de papillons et beaucoup, beaucoup de gros insectes. Nous sommes partis à l'aventure en suivant un sentier, puis un autre, sans vraiment savoir où nous allions... C'était magnifique mais heureusement, Kean se promène toujours avec son trackeur satellite car je ne suis pas certaine que nous aurions pu retrouver notre chemin pour le retour... beaucoup trop occupés que nous étions à admirer un papillon, puis un autre, puis un autre... Heureusement, même si nous n'avons pas complètement les pieds sur terre, quelqu'un peut nous guider depuis les étoiles :) Kalan, notre jeune scientifique, s’en est donné à cœur joie pendant ces quelques jours, observant et photographiant les fourmis géantes, les fourmis à l’abdomen doré, les grosses araignées, les papillons et les multiples cocons et nids à l’aide de la lentille « macro » qu’il a reçue avant notre départ et qu’il peut simplement cliper sur son téléphone portable (un super cadeau, merci !). Zephyr a pu reprendre ses longs moments de lecture et se replonger dans un bon bouquin. « Enfin, Maman, je peux vraiment lire ! ». En effet, en nous déplaçant à tout bout de champ et en arrivant fatigué en fin de chaque journée, Zephyr n’avait que de courts moments pour se plonger dans ses romans et cela ne lui suffisait pas. Nous étions conscients, avant notre départ, que ces moments de lecture étaient très importants pour Zephyr et nous avons essayé d’accommoder ses besoins au mieux mais ces quelques jours de repos à Paraty étaient exactement ce qu’il lui fallait. Il a également adoré la vase présente à marée basse dans la baie de Paraty et a fait un terrible et nauséabond bain de boue... Jamais je n'aurais imaginé que Zephyr fasse cela, franchement, j'étais toute surprise. Lui qui est plutôt du genre "propret" et qui n'aime pas avoir du sable entre les orteils s'est soudain couvert de boue du cou à la pointe des pieds. Il aura fallu que je fasse la moitié du tour du monde pour découvrir qu'il en était capable! Anokhi, notre jeune aventurière, a adoré la jungle ! Sautant et courant sur les sentiers de terre, une fleur de bananier (trouvée parterre) à la main, escaladant les rochers au milieu de la rivière (me donnant quelques frayeurs), faisant du snorkelling sur la plage, on ne pouvait plus l’arrêter ! Avec son masque, elle a longé pendant plus d'une heure la plage de Paraty Mirim à la recherche de jolis coquillages. Dans la jungle, elle a gambadé de découverte en découverte, admirant les bananiers, les papayers, les plantes grimpantes des fruits de la passion, les hauts cocotiers, les plants de canne à sucre et les jolies fleurs tropicales qui poussaient un peu partout. Les enfants ont d’ailleurs goûté pour la première fois du jus de canne à sucre (un vrai délice !) pendant que Kean, lui, dégustait la version fermentée du même jus : La cachaça. Paraty est l’une des capitales de la cachaça, avec 150 distilleries dénombrées (officielles et moins officielles) mais cet alcool, tant apprécié des brésiliens, est également fabriqué dans d’autres endroits du pays. Il semblerait que la consommation annuelle de cachaça au Brésil s’élève à 1,500,000,000 litres par an… ça fait pas mal de caïpirinhas 😊 Notre logement à Paraty: Notre logement à Croce del Sud, chez Luca, un italien globe-trotteur qui a passé plus de la moitié de sa vie en Amérique du Sud, était très agréable. Luca est un homme passionnant qui a vécu mille vies et tellement d’aventures qu’il pourrait remplir une belle étagère de bibliothèque s’il décidait un jour de coucher celles-ci sur papier. Il nous a donné de nombreux conseils concernant les marches à faire dans la jungle et les jolis coins à explorer dans les environs et, grâce à lui, nous avons passé un merveilleux séjour ! Si vous aimez les endroits simples, en pleine nature, éloignés des endroits touristiques (à environ 10 km de Paraty, tout en haut d’une colline surplombant la mer), je vous recommande chaudement de loger à Croce del Sud ! Il y a seulement 3 appartements juxtaposés à louer, rien à voir avec un hôtel. Chaque matin, un petit-déjeuner très copieux (nous avions assez de nourriture pour 2 repas !), composé de produits frais, est déposé dans un panier derrière la porte. La cuisine de notre appartement, bien aménagée, nous a également permis de préparer quelques repas « comme à la maison », ce qui était bien agréable. Les appartements étant partiellement ouverts, on y était très près de la nature. Depuis nos lits, on observait donc les geckos qui chassaient les papillons de nuit chaque soir sur les murs et une chauve-souris est même venue attraper quelques moustiques en tournoyant au-dessus de nos têtes avant de décider de s’en aller. On aurait bien voulu qu’elle reste, d'ailleurs et qu’elle continue son bal glouton pour nous débarrasser de tous les moustiques. Comme les premiers jours de notre séjour étaient pluvieux, nous étions envahis par ces petits suceurs de sang ; Au matin du deuxième jour, j’étais toute peinée de voir mes Amours criblés de piqûres. Heureusement, Luca avait des moustiquaires à nous prêter pour les nuits suivantes. D’autres visiteurs se sont également invités dans notre logis et c’est ainsi que les enfants ont appris que la règle de Maman « On mange à table, au-dessus d’une assiette », qui semble être tellement rébarbative, prend tout son sens dans cet environnement tropical. Comme souvent, la règle de Maman n’a pas été respectée… des miettes se sont retrouvées parterre et même dans les lits… Il n’a fallu que quelques heures pour que les grosses fourmis tropicales débarquent pour faire le ménage et envahir l’endroit… Rien de tel qu’une fourmilière à l’intérieur de son lit pour qu’une règle soit enfin comprise et assimilée 😊. C’est d’ailleurs en rentrant d’un bon souper que nous avons réalisé que nous partagions maintenant notre logis avec une colonie de fourmis. Ayant décidé de ne pas manger « chez nous » ce soir-là, nous avons fait une recherche sur TripAdvisor et nous avons choisi « Nonô’s » : un minuscule restaurant avec 4 tables en plastique et un monsieur retraité qui propose une cuisine préparée à la minute. Il a certes une carte mais, finalement, les options sont « ce qu’il y a dans le frigo ». Une trouvaille très intéressante, la minuscule ginguette est située au milieu d’un quartier résidentiel, le long d’une route en terre battue. Nous étions convaincus d’être perdus lorsque nous sommes tombés sur l’endroit. Grâce à internet, ce genre de petit bijou n’est plus uniquement connu des habitants locaux. Ce soir-là, nous étions pourtant les seuls clients et nous avons mangé comme des rois ! Rio de Janeiro : Initialement, nous avions prévu de passer 3 jours à Rio de Janeiro et notre séjour à Paraty aurait dû être plus court. Cependant, Rio traverse une période assez mouvementée en ce moment. Deux semaines avant notre arrivée au Brésil, une famille anglaise avec 3 enfants a pris une fausse route à Rio et s’est retrouvée dans un quartier contrôlé par un gang. Malheureusement, ils se sont fait tirer dessus ; le papa et les 3 enfants n’ont rien eu mais la maman a été blessée par une balle. Cette situation n’a fait qu’envenimer une situation déjà très tendue à Rio. Luca nous a dit que 2000 soldats avaient été déployés dans divers endroits de la ville et que des tanks avaient été placés à certains croisements de routes. Le jour avant notre départ prévu pour Rio, Luca s’est entretenu par téléphone avec un ami carioca qui lui a dit qu’il avait échappé à un échange de balles dans la rue et qu’il avait dû se réfugier pour la nuit avec d’autres personnes dans le hall d’entrée d’un immeuble. Nous avons donc décidé de prolonger notre séjour à Paraty de deux jours et de ne passer qu’une seule journée à Rio de Janeiro. Arrivés à Rio, nous étions remplis d’appréhension mais nous n’allions pas rester à l’hôtel pour autant ! Nous sommes partis arpenter les rues en direction de la plage. Nous avons choisi la plage de Flamengo, une plage ayant la vue sur le Pain de Sucre et le Christ Rédempteur – tout de même… si on va à la plage à Rio, on va essayer de marier cela avec un peu d’éducation et de culture 😊. La mer était très agitée, il était impossible de se baigner, mais les enfants ont joué un moment sur le sable avant que nous décidions de longer la plage pour découvrir d’autres parties de la ville. En chemin, nous avons observé les joueurs de beach volley, un sport apparemment très apprécié des cariocas. Plus loin, un corps allongé et emballé était malheureusement gardé par un policier. Les gens passaient juste devant, sans y prêter attention, en discutant ou en mangeant une glace. Peut-être que c’est une situation à laquelle les habitants de cette grande ville sont habitués. Nos enfants étaient choqués de voir cela, cependant, et ce corps mort, ignoré de tous, a soulevé toutes sortes de questions. Arrivés à la plage de Botafogo, un match de « futebol » se déroulait sur la partie propre de la plage (l’autre partie est une vraie poubelle, malheureusement). Deux équipes de 11 joueurs avec plusieurs remplaçants s’affrontaient sur le terrain de sable et plusieurs supporters animés faisaient entendre leurs avis sur le déroulement du jeu. Un groupe de petits garçons jouait son propre match à 4 joueurs en bordure de terrain et, pour le plus grand plaisir d’Anokhi, perdait souvent la balle dans notre direction, ce qui a permis à notre petite fille avide d’interaction de s’immiscer de temps à autres dans le jeu. C’était un très chouette moment de vie parmi les cariocas. En début de soirée, nous sommes repartis en direction de notre hôtel. Nous en avons profité pour nous balader un peu dans les rues de Rio, bien animées à ce moment-là de la journée. Des ensembles de musiciens assis en cercle, chacun sur sa chaise, s’entraînaient à jouer. On les voyait arriver, un à un, avec une chaise en plastique ou un tabouret sous le bras et leur instrument dans l’autre main. Le cercle s’agrandissait, les musiciens s’installaient et se joignaient au groupe, tout simplement. Les vendeurs de fruits et les petits stands de nourriture de la rue étaient bien actifs, proposant leurs spécialités aux passants gourmands ; c’était une belle soirée. En flânant dans les rues, nous nous sommes dits que nous aurions tout de même pu rester un peu plus longtemps à Rio, l’atmosphère y était joyeuse et agréable mais au détour d’une rue, l’arrestation d’un homme et l’impressionnante présence policière sur les lieux nous a tout de même confortés dans le sentiment que finalement, peut-être, nous avions fait le bon choix. Visiter Rio en ce moment précis avec des enfants n’est peut-être pas idéal, bien que je pense que dans ce genre de situation on peut tout à fait passer de supers moments sans soucis, il suffit de ne pas être au mauvais endroit, au mauvais moment. Arrivés à Lima, nous étions épuisés par le voyage rocambolesque que nous venions de terminer. Il était 10 heures de matin mais nous ne tenions plus debout. Nous sommes donc tous allés nous coucher jusqu’à 16h00, ce qui veut dire que nous avons malheureusement perdu une journée de découverte dans la capitale péruvienne. Nous avons tout de même profité de la soirée en nous promenant dans les rues très animées de Miraflores, un quartier sécurisé de Lima, dans lequel était placé notre hôtel.
Le lendemain, nous étions en pleine forme, prêts pour l’aventure ! Nous avons donc pris le bus public de Miraflores en direction du centre historique de Lima. Le système de bus de Lima est très intéressant, utilisant des voies réservées aux bus et des arrêts spéciaux en ville mais également au beau milieu des autoroutes. Ce système est rapide et efficace. Le centre historique de Lima est très animé, plusieurs artistes, chanteurs, musiciens se produisent dans les larges rues pavées de cette partie de la ville. Les bâtiments datant de l’époque coloniale y sont de toute beauté et, malgré l’atmosphère tendue en ce moment au Pérou, les manifestations que nous y avons vues à la Plaza San Martín et devant le palais gouvernemental étaient pacifistes. La présence policière était cependant assez imposante et certaines rues étaient fermées au public. Nous nous sommes dirigés vers le monastère de San Francisco, connu pour ses catacombes et, la visite guidée étant obligatoire, nous nous sommes joints à un groupe hispanophone, pour ne pas devoir attendre ; les groupes anglophones ou francophones étant bien moins fréquents. La visite du monastère était très intéressante et les catacombes nous ont beaucoup impressionnés. Les catacombes du monastère de San Francisco: Plus de 25'000 personnes ont été enterrées sous le monastère jusqu’en 1808, date à laquelle un cimetière a été créé à Lima. Les os des défunts ont été arrangés dans les catacombes de diverses manières. Des bacs de fémurs, de tibias, de crânes, de bassins, etc ont été alignés les uns à côté des autres. Les os y ont souvent été disposés avec soin, formant des figures alignées ou en chevrons. Par endroits, des puits aux parois arrondies faites de briques et mortier dans lesquelles ont été insérés quelques crânes, offrent une vue plongeante sur des spirales d’os et de crânes délicatement entreposés sur le sol. Au début de la visite, nos enfants trouvaient que mon idée de visiter des catacombes était vraiment lugubre. Seul Kalan, notre grand scientifique, paraissait s'auto-motiver... « pour la science ». La beauté des arrangements d’os créés par les moines de l’époque a cependant rapidement chassé tout sentiment de dégoût chez Zephyr et Anokhi qui ont terminé la visite des catacombes avec plaisir et intérêt. Ils avaient imaginé toutes sortes d’horribles images faites de chaire en décomposition, de passages humides, sombres et grouillants avec toutes sortes d’insectes et d’animaux anthropophages… La beauté des catacombes, le grand respect et le soin avec lequel les os des défunts ont été entreposés les a donc vraiment surpris. Cusco : Notre vol pour Cusco avait du retard. Alors, pour rattraper celui-ci, l’avion a volé plus rapidement. En 40 minutes, nous sommes donc passés de 0 mètres d’altitude à 3'800m. La plupart des voyageurs souffrant du changement d’altitude, un grand bol de feuilles de coca séchées, un remède naturel utilisé par les indigènes depuis des temps immémoriaux, est donc mis à disposition des passagers au point de collecte des bagages. Il suffit de mâcher quelques feuilles (en avaler le jus mais recracher les feuilles mâchées) pour éviter les effets du choc physiologique provoqué par le changement d’altitude. Arrivés à l’hôtel, un thé de feuilles de coca nous a également été servi. Nous avons donc tous plutôt bien vécu notre premier jour à Cusco (avec de légers fourmillements et un peu de paresse), mais Zephyr, lui, se sentait très étourdi et souffrait d’une fatigue extrême. Ne pouvant pas tenir debout, il est donc resté couché à l’hôtel pendant toute la journée. Lorsque nous avons débuté la planification de notre voyage autour du monde, nous avons proposé à chacun de nos enfants de choisir une destination sur notre belle planète. « Le Machu Picchu ! », avait tout de suite crié Zephyr. Le lendemain, nous partions donc pour l’endroit de ses rêves… Machu Picchu Nous sommes partis de la gare de Poroy pour Aguas Calientes à bord d’un train touristique grand luxe, opéré par Peru Rail. Le Machu Picchu étant l’un des endroits touristiques les plus visités de la planète, il est nécessaire de réserver les billets d’entrée au site à l’avance. Lorsque nous avons organisé cela avec une agence de voyage depuis la Suisse, celle-ci a inclus les billets de train avec Peru Rail dans la réservation. Le train était magnifique, avec de grandes fenêtres et beaucoup de confort. Un équipage de 3 personnes était assigné à notre wagon et aux petits soins avec tous les passagers présents. Franchement, nous n’avions pas du tout besoin d’un tel luxe mais c’était bien agréable. Le voyage a duré 3h30, le train roulant à une vitesse maximale de 30km/h à travers les superbes paysages de la région, le long du fleuve sacré. Anokhi, malheureusement, est tombée malade (une gastro) ce jour-là. L’équipage a été des plus compréhensif et nous a assisté durant tout le trajet, afin de rendre notre voyage le plus agréable possible. Ils étaient vraiment adorables ! Le luxe a parfois du bon 😊. Aguas Calientes est une toute petite ville au pied du Machu Picchu. Entièrement dédiée au tourisme, elle a perdu son charme et son authenticité, malheureusement. Les hordes de touristes arrivant et repartant quotidiennement épuisent les ressources et les infrastructures locales mais je pense, également, les habitants de la ville qui, bien qu’ils vivent du tourisme, en souffrent aussi. Bref, l’atmosphère à Aguas Calientes est désagréable, surtout en cette saison, durant laquelle les visites du Machu Picchu sont les plus nombreuses. Pour se rendre au Machu Picchu depuis Aguas Calientes, il y a deux solutions : La marche (1h30 de marche, forte montée jusqu’au sommet de la montagne) ou un système de bus (départ toutes les 5 à 10 minutes). Pour info, de très beaux treks sont également organisés (1 jour de trek ou 5 jours de trek avec camping en route) le long de la vallée sacrée. Les randonnées suivent le chemin des Incas (the Inca Trail) et aboutissent à la porte du soleil, juste au-dessus du Machu Picchu. J’ai rencontré plusieurs personnes qui ont fait ces marches et toutes étaient absolument enchantées mais, elles m’ont également toutes confortées dans ma décision de ne pas avoir organisé cela, surtout avec nos 2 plus jeunes enfants. Un papa que j’ai rencontré m’a dit qu’il s’était senti coupable, au début, de ne pas avoir pris sa fille de 11 ans avec lui pour faire le périple à pied mais après le premier jour de marche, il s’était rendu compte que sa décision était la bonne. Une excellente condition physique et une certaine résilience sont nécessaires pour faire ces treks. Anokhi étant malade ce jour-là, nous avons décidé de prendre le bus plutôt que de faire la montée à pied de 1h30 depuis Aguas Calientes jusqu’au Machu Picchu. Arrivés en haut, un excellent guide nous a fait découvrir l’histoire de ce site fabuleux. Si vous visitez un jour cet endroit, je vous conseille vraiment de prendre un guide privé avec une agence de voyage. En effet, nous avons vu et entendu toutes sortes de guides là-haut…malheureusement, la qualité des explications varie fortement de l’un à l’autre. Certains semblent uniquement diriger les visiteurs à travers le site sans leur fournir beaucoup d’explications. Le Machu Picchu est un endroit fascinant et il y a énormément de choses à y apprendre, ça vaut la peine de prendre un bon guide ! OK, à ce point-là du texte, je passais à un autre chapitre mais Kean, qui a lu ma publication, m’a dit… You didn’t mention the incident with the bus ??? (Tu n’as pas mentionné l’incident du bus ???) Non, non, je ne tenais pas particulièrement à le mentionner mais bon… allons-y… il parait qu’il est important de savoir « se mettre à nu » sur le net… Alors voici ce qu’il s’est passé : Déjà, en montant en bus au Machu Picchu, j’ai été frappée par l’immense inefficacité de leur système de bus. Imaginez… des bus partent toutes les 5 minutes d’Agua Calientes pour monter la route jusqu’au sommet de la montagne. Ces bus sont vieux et produisent une fumée noire dégoûtante. Ils ont le toupet d’écrire en grand « Ecología » sur le côté des bus mais ils n'ont rien d'écologique... En fait, nous avons appris par un guide local que la compagnie de bus monopolisait l’affaire et lorsque j’ai mentionné qu’une télécabine serait bien plus agréable pour tout le monde, le guide m’a dit qu’en effet, cette option avait été étudiée mais que la compagnie de bus avait fait objection et que pour l’instant, le projet était enterré... Après notre visite du Machu Picchu, nous étions franchement sur un petit nuage. Nous venions de passer un après-midi absolument magique… mais il était temps de retourner à Aguas Calientes… La file d’attente pour le bus était tout simplement énorme. Nous avons dû descendre sur plusieurs centaines de mètres pour rejoindre le derrière de la queue. Les enfants étaient de bonne humeur, nous aussi, donc jusque-là, tout allait bien… Après 1 heure d’attente, debout, au bord de la route, à respirer les gaz d’échappement noirs des bus, je commençais cependant légèrement à en avoir assez. J’observais le bout de la file d’attente, les gens qui montaient dans le bus… nous y étions bientôt. Peu à peu, je me rends compte que des gens ne faisaient pas la queue mais qu’ils passaient directement vers le contrôleur officiel… tiens donc… bizarre… j’observe encore… d’autres gens passent la file… une ou deux personnes à la fois… Soudain, un groupe de 8 personnes arrive et se place devant tout le monde, à côté du contrôleur. Je n’étais pas la seule à remarquer le petit jeu qui se produisait juste là, devant tout le monde. Des gens se sont mis à crier « cola !, cola ! », « la queue, la queue ». Oui, les gens qui avaient fait la queue depuis plus d’une heure se réveillaient enfin et réalisaient que le contrôleur faisait passer des gens avant tout le monde…mais dès que c’était leur tour, les gens sautaient dans le bus, sans dire un mot... Alors oui, je me suis fâchée… oui, ça m’a profondément énervée et les gens qui me connaissent savent que je manque souvent de sang-froid et de diplomatie dans ces cas-là…donc voilà, ma bouche s’est ouverte et c’est sorti… J’ai dit au contrôleur qu’il trichait et que le système était corrompu… tout ça dans mon espagnol de touriste… Sur le moment, Kean et les enfants étaient rouges de honte et les enfants me poussaient dans le dos pour que je rentre dans le bus et que j’arrête de gronder le contrôleur… Un grand moment de malaise pour nous tous, malheureusement… Mais Kean en rigole beaucoup à présent et les enfants aussi... c'est l'essentiel... Le site archéologique du Machu Picchu a été préservé jusqu’à nos jours car il n’a jamais été découvert par les conquistadores espagnols. La cité, construite en pierre, est intacte (sauf pour les toitures) et constitue une icône de la culture inca. Les populations locales habitant au pied de la montagne connaissaient l’emplacement de la cité des Incas et utilisaient même l’un des bâtiments comme bergerie de temps à autres mais la jungle a bien vite recouvert le reste du site, le cachant sous une épaisse végétation jusqu’à sa redécouverte, en 1911. À cette époque-là, Hiram Bingham, un explorateur dont la personnalité a influencé la création du caractère de fiction d'Indiana Jones, était à la recherche de la cité perdue des Incas (qui est en fait Vilcabamba, une cité inca situé à plusieurs kilomètres de là). En questionnant les populations locales, Hiram Bingham a été guidé en direction de Vilcabamba mais, en route, il semblerait qu’il ait continué à demander aux populations locales où pouvait bien se situer la cité perdue des Incas. Les populations placées au pied du Machu Picchu ont pensé qu’il parlait de la cité secrète des Incas, la forteresse cachée du Machu Picchu, et l’ont donc dirigé là par erreur. Nous pouvons être heureux, car même si ce n’est pas la cité inca qu’il recherchait, c’est grâce à cela que nous pouvons maintenant admirer cette merveille du monde ! Mon ami, Jean-Jacques, m’a conseillé de lire le livre Lost City of the Incas, écrit par Hiram Bingham, l’homme qui a redécouvert le Machu Picchu en 1911. Je me réjouis beaucoup de lire cet ouvrage qui, parait-il, est passionnant, merci Jean-Jacques ! Notre visite du Machu Picchu a duré plus de 3 heures. Très compétent, notre guide a pris le temps de nous faire voir le site en détails, c’était extra ! Lorsqu’il a terminé sa visite, nous sommes cependant retournés sur le site, juste pour nous y asseoir un moment, en silence, et absorber toutes les informations reçues. C’était un moment magique, un moment « à nous », au sommet du Machu Picchu. Zephyr était enchanté de la visite et nous l’avons tous remercié d’avoir choisi ce lieu magique. Good choice, Zephyr ! L’importance du cochon d’Inde dans les Andes - « cuy » : Le cochon d’Inde ("cuy") a été domestiqué et élevé dans les Andes depuis des millénaires (des traces d’élevages de cochon d’Inde dans les Andes remontent à 5000 avant J.C.). L’animal est adulé dans les populations andines depuis toujours et de nombreuses représentations artistiques du petit rongeur peuvent être observées à travers les âges. Utilisé comme source de nourriture, mais également dans la médecine traditionnelle, le cochon d’Inde occupe une place très importante dans la culture andine. Excellente source de protéines, sans cholestérol, c’est une nourriture saine et abondante (les cochons d’Inde peuvent avoir jusqu’à 5 portées par année). Beaucoup de familles ont un élevage de cochons d’Inde à côté de leur maison et nourrissent les animaux avec les restes de légumes et de fruits du foyer. Le cochon d’Inde est généralement tué, éviscéré, puis plongé entier dans une casserole d’eau bouillante. Cette première étape permet de détacher les poils de l’animal. Ceux-ci seront ensuite utilisés pour la construction des briques en terre (« adobe », voir plus haut). Les viscères peuvent être utilisées comme nourriture pour les autres animaux domestiques (chiens, chats) ou pour faire de la saucisse. Le corps de l’animal bouilli est ensuite rôti au four ou grillé (tête et pattes également) et consommé. Dans notre culture, où la consommation de viande est devenue une banalité quotidienne, on a oublié l’importance des plats à base de viande. Au Pérou, cependant, la viande est une denrée prisée. Le « cuy » ou cochon d’Inde est un plat festif et une spécialité culinaire très appréciée. En Europe, l’animal a été rapporté des Andes par les conquistadores espagnols. Il est ainsi tout de suite devenu un animal de compagnie à caractère exotique pour la noblesse qui appréciait ces animaux venus des colonies espagnoles. Le cochon d’Inde a donc immédiatement perdu ses caractéristiques nourricières aux yeux des européens. Cela explique pourquoi la consommation de cochon d’Inde nous paraît tellement choquante mais quand on y pense, beaucoup de gens mangent du lapin (qui est également un animal domestique) et en Suisse, on mangeait encore du chien et du chat de manière courante au 19ème siècle ; cette pratique perdure encore (apparemment 3% des suisses mangent encore du chien ou du chat), bien qu’elle se raréfie. La consommation de viande de cheval, très commune en Suisse également, est absolument impensable aux USA, où le cheval est considéré comme un animal de compagnie. Ne débutons donc pas un grand débat éthique sur la consommation de cochon d’Inde... Yucay et les maisons en terre (« casas de adobe ») : Prochaine destination : Yucay. Une petite ville péruvienne pleine de charme. La plupart des maisons sont construites en briques de terre (« adobe »). Pour les former, les gens mélangent :
À Cusco, les maisons modernes sont cependant de plus en plus fabriquées avec des briques rouges et du béton, comme chez nous. « Les maisons d’« adobe » sont pourtant bien plus chaudes et sèches pendant la saison des pluies et bien plus fraîches en été, m’a dit un habitant de la région ». La température et l’humidité semblent y être bien mieux régulés. Le sol de la maison, également fait en torchis recouvert d’un enduit pour le protéger et le lisser, est bien plus agréable, d’après ce monsieur, qu’un sol en béton ou qu’un sol recouvert de catelles (trop froid). Le toit des maisons en briques de terre est généralement fait d’une charpente en bois (des troncs ronds et étroits, souvent en bois d’eucalyptus, un arbre non-indigène, introduit dans toute l’Amérique par les conquistadores espagnols), recouverte d’une couche de tiges de bambou (permettant une bonne aération du toit et naturellement résistante aux insectes) sur laquelle est placée la couverture du toit, parfois faite de tôle ondulée, dans les maisons plus pauvres mais aussi de tuiles, pour les plus grandes habitations. Les murs fabriqués en « adobe » sont souvent recouverts de crépi et peints, afin de les protéger de la pluie et du vent mais ce n’est pas toujours le cas. Certaines maisons en « adobe » sont construites sur des bases en pierre. Un muret fait de cailloux, haut d’environ 40cm, forme une base qui permet au mur en briques de terre de rester sec, de ne pas être infiltré d’eau, lors de fortes pluies ou lors d'inondations (Urubamba a subi de fortes inondations en 2010 et celles-ci, bien que peu fréquentes, ne sont pas exceptionnelles). Les murs entourant les propriétés privées sont également fabriqués en terre. Nous avons été amusés de voir qu’en lieu et place de fils barbelés ou de tessons de verre placés sur les murs (courants dans les villes modernes comme Lima) pour dissuader toute escalade des murs, les habitants des régions rurales plantent des cactus sur les murs en terre. C’est tout aussi efficace (et tellement plus joli). Le Pérou étant régulièrement secoué par des mouvements tectoniques, les bâtiments sont construits en conséquence. Dans les grands bâtiments, on trouve donc des zones renforcées avec un grand panneau vert et la lettre « S » (sismo =séisme), invitant les gens à se placer là en cas de tremblement de terre. Les habitations faites en briques de terre semblent être plus résistantes aux secousses sismiques que les habitations en béton ou en briques rouges mais les avis divergent à ce sujet. Las Salineras de Moras : Depuis Yucay, nous avons visité les salières de Maras. Les terrasses des salières ont été construites avant la période inca par les populations indigènes qui y récoltaient le sel nécessaire à la préservation de leurs aliments. Les Incas ont également utilisé celles-ci pendant leur règne sur la région et les salières sont toujours utilisées de nos jours. Réservées aux populations de deux communités locales, les terrasses des salières sont transmises au sein des familles par héritage mais peuvent, dans certains cas, être vendues ou achetées. L’acquisition des terrasses est cependant uniquement réservée aux habitants de ces 2 communautés locales. Le sel provient d’une source d’eau souterraine qui traverse une couche de sel profondément enfouie sous terre. L’eau jaillit en amont de la vallée, chaude est fortement saline. Elle est ensuite dirigée vers les terrasses par un réseau de canaux se divisant en nombreuses ramifications aboutissant aux bassins individuels d’environ 4 mètres carrés. Les terrasses, d’une profondeur maximale de 30cm, une fois remplies d’eau saline, sèchent au soleil. L’eau, en s’évaporant, devient de plus en plus saline, des cristaux de sel commencent à se former et, peu à peu, une couche de sel se forme. Celle-ci est ensuite grattée à l’aide d’une petite truelle et le sel est accumulé en pyramides pour être séché encore un peu plus. 3 types de sels sont récoltés. En effet, en grattant délicatement la première couche de sel, on obtient un sel pur et légèrement rose, très prisé pour ses qualités minérales et médicinales. La deuxième couche est plus blanche et forme le sel courant, utilisé en cuisine. La troisième couche, celle du fond, est brunâtre, car elle contient des sédiments rocheux et de la terre. Cette couche de sel est utilisée pour les animaux. Le sel récolté est ensuite mis en sacs et apporté à une coopérative qui le revend. Le système de la coopérative a été établi au temps des Incas et perdure aujourd’hui. Prochaine étape : Le Brésil (Sao Paolo, Paraty et Rio de Janeiro). En route pour l’aéroport de San Francisco, nous avons appris que notre vol SFO-Los Angeles était annulé à la dernière minute. Arrivés à l’aéroport avec plus de 2h30 d’avance (pour un vol interne, pas international!), la représentante d’American Airlines nous a expliqué que le vol était annulé pour des raisons météorologiques… bizarre… les autres vols en partance pour L.A. avec d’autres compagnies n’étaient pas annulés… Pour information, tout vol annulé pour des raisons « naturelles » n’est pas remboursé et aucun arrangement (hôtel, transport) n’est organisé par la compagnie dans ces cas-là, car la compagnie d’aviation n’est pas responsable des troubles causés par des causes naturelles. Nous suspectons donc que nombre de vols sont annulés à cause de troubles météorologiques aussi soudains qu’inexplicables... 😉
Le problème, c’est que nous ne restions pas à L.A… nous ne faisions que transiter par cet aéroport pour nous rendre à Lima, au Pérou. Cette annulation compliquait donc passablement les choses car un vol manqué dans notre itinéraire allait en affecter toute la suite. Comme par enchantement, le vol Virgin Airlines qui partait 15 minutes après celui d’American Airlines n’était, lui, pas affecté par la météo. Une représentante d’American Airlines nous a donc placés sur ce vol. Malheureusement, nous n’étions pas tombés sur une lumière et les opérations de transfert ont pris long… très long… très, très long... Sentant notre agacement, elle nous a répété plusieurs fois « ça va aller, ne vous inquiétez pas, vous avez le temps ». Finalement, nous avons reçu nos billets d’embarquement, ouf, départ pour le check-in de Virgin Airlines!.. Ce que nous n’avions pas réalisé, c’est que cette représentante d’American Airlines ne faisait que passer la patate chaude à Virgin Airlines, car arrivés au check-in de Virgin, la file d’attente était très longue. Nous avons expliqué à la représentante de Virgin que notre réservation avait été transférée et que maintenant, on devait se dépêcher de faire le check-in pour ne pas rater le vol. Mais voilà, cette dame n’a rien voulu entendre… le transfert d’une compagnie à l’autre n’était pas son problème, nous devions faire la queue comme tout le monde, même si les autres passagers de la file étaient en train de faire le check-in pour des vols qui partaient bien plus tard que le nôtre. Cette dame était un bel exemple de manque de pragmatisme... La file d’attente étant très longue, nous allions donc manquer ce vol-là… Dans ce cas-là, c’était, en théorie, « de notre faute », car nous étions arrivés « en retard » au check-in de Virgin Airlines. Hé oui, même si ce n’était pas vraiment le cas, c’est exactement comme cela que les choses allaient se dérouler et Kean, qui a l’habitude de voyager, s’en est très vite rendu compte. Très énervé, Kean est donc retourné auprès d’American Airlines et leur a expliqué que ce vol manqué affectait tout notre itinéraire et qu’ils devaient absolument trouver une solution. Ils nous ont donc finalement placés sur deux vols supplémentaires… Nous avons donc passé près de 24 heures dans divers avions et aéroports entre SFO, Dallas, où nous devions faire escale pendant 5 heures et Miami, où nous devions prendre notre vol pour Lima. Mais voilà, au moins, nous allions arriver à destination… Oui, mais nous n’étions pas encore arrivés au bout de notre aventure… Arrivés à Miami, les petits étaient profondément endormis, car c’était le milieu de la nuit. Sachant que notre connexion avec le prochain vol était serrée, on les a traînés tant bien que mal jusqu’au départ du train devant nous transporter d’un terminal à l’autre (domestic to international departures). Devant les portes closes, un panneau temporaire annonce que le train n’est pas en fonction en ce moment et que la direction de l’aéroport de Miami s’excuse des désagréments causés… super… Nous avons donc dû traverser tout l’aéroport, au beau milieu de la nuit, en courant avec nos 2 plus jeunes enfants qui étaient littéralement sur les genoux… L’aéroport de Miami n’étant pas un petit aéroport, je vous assure que de passer d’un terminal à l’autre n’est pas une petite balade agréable… Enfin arrivés au contrôle de sécurité, les enfants passent, un à un… Kean aussi… je leur dis de filer à la porte d’embarquement et que je les rejoindrai… mais voilà, pour une raison bizarre, mon sac et mon ordinateur doivent passer 3 fois dans la machine à rayons. Deux officières américaines prennent leur temps pour tester mon sac, le retourner, le farfouiller, tout en discutant tranquillement de leur soirée… Je suis au bord des nerfs, sachant que notre vol décolle dans quelques minutes. Mon ordinateur a passé multiples contrôles d’aéroport sans soucis, leur dis-je… Mais voilà, il ne faut pas stresser ces dames, surtout pas, elles sont les représentantes de l’autorité et les garantes de la sécurité des passagers… Bien sûr, je comprends, mais pourraient-elles arrêter de discuter entre elles, de boire une gorgée d’eau et de lllllleeeennnnnteeeeemeeeennnnntt revisser le capuchon de la bouteille, tout en frottant mon sac avec un papier testant la présence de traces d’explosifs ? Non, pas possible. L’un des officiers présents, qui pense que je suis latine, me demande en espagnol ce qui se passe avec mon ordinateur… aucune idée, lui dis-je. Je lui explique, en espagnol, que mon ordinateur et mon sac ont passé multiples contrôles, dont celui de SFO et de Dallas le jour-même, donc je ne comprends pas le problème... Kean arrive tout essoufflé à ce moment-là… Il hurle que la porte d’embarquement va fermer et que les enfants sont là-bas… de plus, la porte d’embarquement est au fond du terminal et il faut courir plusieurs minutes pour y arriver… L'officier latino jette un oeil vers mon sac et comprend vite la situation… Les deux officières me regardent avec des yeux vides, disant « je n’en ai rien à faire, je fais mon boulot comme un robot sans cerveau et si tu loupes ton vol, ce n'est pas mon problème...». Heureusement, les officiers latinos prennent les choses en main et contrôlent rapidement et efficacement mon sac et mon ordi pendant que les 2 autres « patates bouillies » se remettent tranquillement à discuter. Une course effrénée s’en est suivie et je me suis finalement effondrée dans mon siège d’avion, en nage, en larmes, mais en compagnie de ma famille… Ouf ! 8 I've been a bit quiet on this blog, and it feels like a good time to publish some links to posts I've made on my work blog during the first 5 or so weeks of our trip. Here are the various posts I've written that relate in some way to this trip (whether technical or personal in nature).
Displaying a round-the-world itinerary using Google Maps – Part 1 Displaying a round-the-world itinerary using Google Maps – Part 2 Displaying a round-the-world itinerary using Google Maps – Part 3 The first few days of our big trip Old friends and Pinball Bob Displaying a round-the-world itinerary using Google Maps – Part 4 Toronto Yellowstone Heading south Camping Parks of Utah Las Vegas to Sequoia National Park (from the ridiculous to the sublime) From Monterey to Marin County San Francisco Post written by Kean. Nous étions impatients, je dois l’avouer, d’arriver à San Francisco… Kean et moi y avons habité pendant 3 ans et nous y gardons de merveilleuses et précieuses amitiés. Notre cœur s’est mis à battre plus vite dès notre entrée dans la ville et c’est avec beaucoup d’émotion que nous avons fait découvrir la Bay Area à nos enfants.
Nous y avons revu nombre d’amis, c’était si bon ! Un immense MERCI, en particulier, à Jim & Mary, à Elise et à Guido qui nous ont hébergés durant notre séjour et qui ont organisé des rencontres festives, afin que nous puissions revoir un maximum d’amis et de connaissances. Je ne vais pas prendre trop de temps à vous raconter tout ce que nous avons fait... mais en résumé, entre les retrouvailles avec des amis, des balades dans la région, les découvertes à l'Exploratorium, la visite de la superbe et très intéressante "Autodesk Gallery" et les virées en bateau sur la baie, nous nous en sommes mis plein la vue et plein le coeur! C’était si bon d’être de retour… Demain matin, nous quittons les USA pour nous envoler vers de nouvelles aventures… en Amérique du Sud ! Prochaine étape : Lima, au Pérou ! Arrivés à Monterey, nous nous sommes installés dans le seul camping de la ville. Fréquenté par des voyageurs, mais également par des gens en situation précaire, ce camping était une nouvelle réalité à découvrir pour nos enfants. Ainsi, Anokhi a joué pendant un long moment avec deux petites filles dont les parents avaient « perdu leur maison ». La famille était clairement dans le besoin et les parents des enfants souffraient de troubles divers. Cette réalité de la vie, à laquelle nos enfants ne sont pas habitués, a donné lieu à d’importantes discussions au sein de notre famille. C’était constructif, même si ce n’était pas simple et pas très drôle…
La ville de Monterey était très connue dans le passé pour son industrie de la sardine en boîte. Les anciennes fabriques sont maintenant devenues un gigantesque aquarium et un centre éducatif de préservation des océans. Après une première journée passée à en apprendre le plus possible sur l’univers marin, il était temps pour Kalan et moi de plonger dans l’océan « pour de vrai » et de découvrir la faune et la flore sous-marines de Monterey Bay. Nous avons eu de la chance, la visibilité était relativement bonne. Nous avons ainsi pu admirer les longues tiges de kelp (plante aquatique) formant une véritable forêt sous-marine où nombre de poissons, mollusques, oursins, étoiles de mer et nudibranches aiment vivre. Nous n’avons pas vu d’otaries pendant la plongée mais lorsque nous avons refait surface, il y en avait une qui nous observait depuis son rocher placé à quelques mètres de nous… Quelle chance ! Le camping de Dorst Creek affichait complet à l’entrée du parc. Arrivés à l’entrée du camping, un panneau annonce « Full » aussi… « Go anyway », me dit Kean. Il a un bon feeling… On descend la petite route. Arrivés à la « ranger station », un panneau est collé sur la vitre « Camping full »… Kean suit son instinct et rentre quand même dans la petite cahute… il en ressort avec une place de camping !!! Et une place de luxe, en plus, comme on les aime, loin des gens, en bordure du camping avec la forêt sauvage juste à côté ! Trop bien !!! C’est un « walk-in site », nous devons donc parquer la voiture et marcher un petit bout (50 mètres), génial !!!
Magnifique ! Juste extraordinaire ! L’air sent bon, notre place de camping est toute belle propre, au pied des séquoias, il fait super beau et chaud, c’est le paradis ! On installe les tentes, Kalan accroche son hamac dans les arbres et tout le monde est enchanté ! Anokhi fait de jolis dessins et s’amuse avec des pives. Zephyr se trouve un coin confortable et lit son livre, Kalan, dans son hamac, admire la cime des arbres au-dessus de sa tête. C’est notre petit coin de paradis pour les 3 prochains jours ! Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que nous avons eu la chance d’avoir une place de camping parce qu’une famille avait quitté les lieux un peu en catastrophe… Malgré tous les avertissements, un petit garçon a oublié de mettre son paquet de M&M’s dans le « bear locker », l’armoire en métal protégeant la nourriture et les affaires de toilettes odorantes des campeurs. Bref, l’ours a senti la bonne odeur des friandises du petit garçon et a déchiré la tente… Comme je l’ai déjà dit, cela peut s’avérer dangereux… les ours sont des animaux sauvages. Bref, la famille a pris peur et s’en est allée… tant mieux pour nous ! Par contre… les ours ont bonne mémoire… Nous avons donc été réveillés à 4 heures du matin par un concert de klaxons et de bruyants coups « CLANG, CLANG, CLANG » sur une poêle en métal. Nous avons appris le lendemain que les campeurs avaient déclenché les alarmes de leurs voitures avec leurs télécommandes, pour faire peur à l’ours qui était de retour, car les M&M’s, c’est tellement bon ! La nuit suivante, à 5 heures du matin, je me réveille en sursaut avec le ronflement profond d’un gros museau sur la toile de notre tente. Juste au-dessus du visage de Zephyr, maman ours était de retour… Elle reniflait bruyamment, à la recherche de bonnes odeurs… malheureusement, en faisant du bruit pour réveiller le reste de la famille, j’ai fait peur à l’ours qui s’en est allée… Notre voisine de campement a cependant pris des photos et j’ai pu admirer la belle dame-ours noire qui était venue nous réveiller. Tous les membres de la famille étant après cela bien réveillés, nous nous sommes postés face à la forêt pendant plus d’une heure en espérant que l’ours reviendrait mais cela n’a pas été le cas. Pour information, les rangers nous ont expliqué que les ours noirs sont bien moins dangereux que les grizzlis. Il suffit souvent de se mettre debout et de leur demander de partir avec une voix autoritaire pour qu’ils s’en aillent. Avec les grizzlis, c’est différent, il vaut mieux faire le mort parterre. Dans tous les cas, il ne faut jamais s’enfuir en courant, car les ours ont un fort instinct de chasse. A Sequoia National Park, il n’y a pas de grizzlis. Sur notre périple, il n’y en avait qu’à Yellowstone et nous n’en avons pas vu. Je pense qu'ils se font assez rares... Les attaques d’ours envers les humains peuvent arriver mais elles sont exceptionnelles et se produisent, en général, dans des conditions particulières (lorsque la personne est placée entre une maman et son petit, lorsque la personne court, lorsque la personne a de la nourriture sur elle ou quelque chose qui sent fort, comme du parfum). Les dégâts causés par les ours sont généralement matériels (tentes déchirées, boîtes de pique-nique détruites, voitures endommagées lorsque de la nourriture est visible à l’intérieur). Petit détail qui nous a fait sourire : Les sièges auto pour enfants doivent également être placés à l’intérieur des « bear boxes »… j’imagine que les petits américains mangent souvent dans la voiture et que leurs sièges doivent avoir une odeur bien appétissante pour les ours…😊. Les séquoias géants: La magie des arbres millénaires nous enveloppe dès notre arrivée... L’un des plus imposant, le General Sherman, a 2'500 ans… à ses pieds, on ne peut que s’incliner et vénérer la présence sur Terre de cet être si doux et bienveillant. Les séquoias géants ne sont pas les arbres les plus hauts du monde mais ils sont les plus volumineux. L’écorce des séquoias devenus matures est satinée et d’une belle couleur rouge-orange. Celle des « jeunes séquoias » est rugueuse et brune-grise, comme l’écorce des conifères que nous connaissons. L’écorce rouge-orange est pleine de tanins qui repoussent naturellement les insectes et les cerfs ou chevreuils gourmands. L'écorce orange contient également des propriétés chimiques qui protègent l’arbre des flammes. Ainsi, lors des feux de forêt, l’arbre peut survivre. Le séquoia géant a d’ailleurs besoin du feu pour pouvoir se reproduire. En effet, les toutes petites graines de séquoia géant sont contenues dans une petite pive close. Celle-ci ne s’ouvre que sous l’effet d’une très forte chaleur, comme celle produite lors des feux de forêt. Les graines de séquoia bénéficient également grandement de la fertilité d’un sol recouvert de cendres. Les feux de forêt sont donc nécessaires à la survie des séquoias géants et font partie de son cycle de vie. Les séquoias ont bien failli disparaître... En effet, bien que ces géants aient été vénérés par les populations indigènes de la région, de génération en génération, les colons arrivés d'Europe, ont, eux, décidé de les couper pour l'industrie du bois. Plusieurs arbres millénaires ont donc été abattus mais... le bois du séquoia, malgré les apparences, est très fragile! Lorsque l'arbre tombe, son bois se brise en multiples morceaux... Cela engendrait donc de grosses pertes pour les coupeurs de bois de l'époque. Malheureusement, cela ne les a pas arrêtés et ils ont coupé des milliers d'arbres... Hale Tharp et John Muir, deux activistes d'avant-garde, ont lutté contre les coupeurs de bois et, finalement, en 1890, la forêt de séquoias a été intégrée au "National Parks Service", ce qui en fait l'un des plus ancien parc national des USA. Balade à faire à Sequoia National Park : Muir Grove, au départ de Dorst Campground. Une magnifique randonnée de 10 km aller-retour. Nous sommes partis du camp vers 18h30. La fin de journée est un moment qui nous convient bien pour faire des balades, car il fait moins chaud et, surtout, nous ne croisons que très peu de monde. Nous avons donc marché d’un bon pas pour nous assurer que nous serions de retour avant la nuit. Muir Grove nous est apparue embrasée par les rayons du soleil couchant. Seuls au centre de la ronde des géants rouges, nous avons vécu un moment magique mais indescriptible… un moment à nous… 😉 Las Vegas, c’est pétillant mais après 2 jours, on peut passer à autre chose...
Nous avons quitté la ville en milieu de matinée et nous sommes dirigés vers Death Valley. Cet endroit est, soi-disant, le plus chaud de la planète. Je ne sais pas si c’est vrai… il me semble que les USA ont toujours « le plus grand… », « le plus haut… », « le plus large… »… c’est un pays construit sur des superlatifs. Dans tous les cas, oui, La température était cuisante. Lorsque nous nous sommes arrêtés au Visitor’s Center, à 16h30, il faisait 125 degrés Fahrenheit, environ 50 degrés Celcius. Avec les voitures modernes air-conditionnées, on ne ressent pas vraiment la chaleur, alors nous nous sommes amusés à ouvrir toutes les fenêtres pendant un moment pour ressentir le coup de chalumeau du désert, juste pour le fun… Nous avons marché également une cinquantaine de mètres dans les dunes de sable mais ne nous sommes pas aventurés plus loin. Personnellement, je me suis sentie un peu mal à l’aise à Death Valley. Je ne sais pas vraiment pourquoi… pourtant, les paysages étaient superbes et, un jour, peut-être que j’y retournerai pour regarder les étoiles, il paraît que les nuits étoilées sont exceptionnelles à Death Valley. Le camping est placé tout près du Visitor’s Center, si jamais ça vous dit… Nous n’y sommes cependant pas restés, nous avons poursuivi notre chemin. En bordure de Death Valley, il y a des « ghost towns », des villes fantôme, abandonnées. J’adore les voir, le temps s’y est arrêté, c’est vraiment un sentiment très particulier. Nous avons traversé une ville fantôme où il y avait même une salle d’opéra. La ville a été abandonnée en 1920 mais tous les bâtiments sont encore présents. Dans le désert, les choses se préservent, elles ne se dégradent pas. Il serait bénéfique, d’ailleurs, que les touristes réalisent cela… ils laissent leurs trognons de pommes au bord de la route en se disant certainement que ceux-ci sont biodégradables mais ce n’est pas le cas dans le désert. Le trognon de pomme s’assèche mais ne se décompose que très, très lentement. On voit donc des trognons de pommes ou des pelures de bananes un peu partout et cela n’a rien à faire dans le désert. Les mégots de cigarettes non-plus d’ailleurs… ça, c’est vraiment une habitude qui m’attriste profondément. En marchant dans les dunes de sable de Death Valley, nous foulions les mégots de clopes… au retour, nous en avons ramassé quelques-uns mais franchement, une prise de conscience de la part des fumeurs serait souhaitable. En sortant de la vallée de la mort, nous avons passé par la petite ville de Trona. Cette ville paraît mourante, peut-être une future « ghost town », peut-être pas... Plusieurs maisons sont abandonnées, plusieures carcasses de véhicules également. Les collecteurs de ferraille ne sont pas encore passés par là. Il reste encore des habitants à Trona mais peu. Des panneaux placés le long de la route principale annoncent le passage quotidien d’un bus scolaire mais je me demande s’il reste beaucoup d’enfants scolarisés dans cette ville. J’étais surprise de voir qu’il y avait tout de même quelques maisons plutôt neuves et encore habitées peut-être que la ville se repeuple?... Quelques habitants de Trona peuvent encore ou ont choisi de vivre dans cette ville et d’y entretenir leur foyer placé au milieu des maisons fantômes. À la sortie de la ville, il y a une immense usine d’extraction de minerai faite de multiples structures métalliques usées et dépérissantes. L’usine tourne encore mais c’est également une usine fantôme. J’imagine que seuls quelques ouvriers continuent à la faire fonctionner, tant bien que mal. Nous n’avons vu personne dans les périmètres de l’usine pourtant, les machines broyaient la pierre et de la poussière blanche s’amoncelait sous une énorme bouche rouillée. C’est fascinant de voir ces endroits où le temps ralentit pour peut-être s’arrêter tout à fait un jour, sans que les structures soient démantelées. Ces endroits où l’être humain s’efface, disparaît ou, au contraire, décide de s’accrocher tant bien que mal et continue de repeindre sa maison et d’arroser le jardin, au beau milieu des ruines environnantes. J’imagine, en voyant les demeures abandonnées, qu’un soir, leur propriétaire a dû tourner la clé dans la serrure de sa porte d’entrée pour la dernière fois. Les voisins ont dû l’observer en sachant que leur tour viendrait peut-être bientôt… Nuit à Bakersfield : Nous sommes en route pour Sequoia National Park mais nous devons faire halte ce soir. Il est 21h00, nous avons eu une longue journée en quittant Las Vegas et en traversant la Vallée de la Mort. C’est le moment de nous reposer. Première grosse erreur de notre voyage… nous avons pris un motel sans vraiment réfléchir. Tout ce que nous voulions, c’était un lit et une douche… oui mais… Nous sommes arrivés au très bon marché « Vagabond Inn » de Bakersfield. Le nom de l’établissement aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, peut-être… Bref, c’est un motel crasseux. Les draps sont mités de brûlures de cigarettes et pleins de « taches propres » (ou du moins je l’espère… il me semble que ces taches sont tout simplement indélébiles mais que les draps sont plus ou moins propres), la chambre empeste la fumée froide mélangée à cet horrible spray que les gens pulvérisent pour couvrir l’odeur de la fumée (le motel est pourtant soi-disant non-fumeur), les rideaux sont collants et sales, les murs sont poisseux et, dans la salle de bains, une odeur d’urine persiste, bien que l’apparence de l’endroit soit plutôt bonne… Les enfants, épuisés, ne pouvaient plus avancer d’un pas. Nous les avons donc couchés dans cette horrible chambre. Il fait très chaud. Les routiers arrêtés là pour dormir quelques heures fument accoudés au balcon-couloir passant devant toutes les chambres. La chaleur devient étouffante mais je ne peux pas me résoudre à fermer la porte de la chambre, comme tous les routiers d’ailleurs, qui fument tous juste devant leur porte ouverte, probablement pour ne pas sentir cette écœurante odeur de fumée froide aromatisée au spray désodorisant. À 1 heure du matin, tombant de fatigue, je me plie à la situation et je ferme la porte. Je me penche sur l’antique appareil pour l’air conditionné et réalise que les grilles du ventilateur (placé juste à côté d’un des deux lits) ont été utilisées comme cendrier. Super… Bon, ben je vais m’amuser à « putzer » tout ça avant d'enclencher cette vétuste et dégoûtante machine et, finalement, tenter d’aller me coucher… Je m'endors tant bien que mal en pensant aux abjectes particules qui vont maintenant être soufflées dans les airs et attérir dans les poumons de ma famille. OK, inutile de poursuivre mes plaintes, vous pouvez imaginer la qualité de mon sommeil et la mauvaise humeur générale de la famille qui est à son comble le lendemain matin… Mais on décide de mettre cette terrible nuit derrière nous et on file en direction de Sequoia National Park! De Zion à Las Vegas :
« Tous ces cailloux sont très jolis, mais maintenant, j’en ai un peu marre », a annoncé notre petite Anokhi lors de notre visite à Zion National Park. C’est vrai que cela faisait un moment que nous explorions la géologie et la biodiversité… il était temps de changer de décor. Nous avons donc décidé de ne pas aller au Grand Canyon. Kean et moi avons déjà vu le cet endroit; les enfants découvriront donc peut-être cette destination lors de leurs futurs voyages… Nous avons donc foncé sur la ville de tous les vices. Nous pensions pouvoir trouver une chambre d’hôtel facilement mais de nombreux événements publics avaient attiré la foule durant ces jours-là (finale des championnats du monde de poker, un tournoi international de basketball junior et une grande conférence de Black Hat). Bref, il n’y avait plus une seule chambre d’hôtel à un prix acceptable pour nous… Nous nous sommes donc retrouvés au Travelodge Motel, en bordure de l’aéroport. Franchement pas top mais abordable et propre et de toute manière, nous n’allions pas rester dans notre chambre d’hôtel ! Le premier jour, les enfants ont été super impressionnés par l’extérieur des divers hôtels et casinos du « strip » (la partie moderne de la ville, contenant les plus grands casinos). Le New York-New York, le Luxor, l'Excalibur, le MGM Grand, le Venitian, le Bellagio, Treasure Island, le Cesar Palace, les enfants n'en croyaient pas leurs yeux... On n'a pas l'habitude de voir de genre de choses dans notre petite Suisse bien typique... Le deuxième jour, nous avons visité l’aquarium « The Shark Reef », au Mandalay Bay, une expérience très impressionnante pour tous. Nous sommes ensuite allés au Chinatown de Las Vegas, loin des casinos. Bien que ce Chinatown ne soit en aucun cas authentique, c’est un endroit où on trouve des restaurants de qualité et à prix abordables à Las Vegas. Nous nous sommes donc régalés au Monta Noodles Restaurant, avec de succulents bols de ramen. Après avoir partagé un bref moment avec un ancien collègue de Kean, Wayne et son épouse Angie, qui habitent à Las Vegas, nous avons visité la petite « chapelle » où nous avions été mariés par Elvis, 16 ans plus tôt 😊. Nous avons bien ri avec les enfants, en leur racontant les souvenirs du jour de notre mariage. Nous remercions les employés de la « Viva Las Vegas Wedding Chappel » qui nous ont si bien accueillis. Je ne sais pas s’ils étaient surpris de voir un couple revenir à leur « chapelle », 16 ans plus tard, en étant encore marié mais ils nous ont super bien reçus! Du coup, ils ont inscrit sur leur tableau extérieur nos noms et le nombre d’années de mariage, c’était très drôle et… très Las Vegas ! 😊 Le soir, nous avons visité l’ancienne partie de Las Vegas, notamment Fremont Street, qui me plaisait déjà beaucoup à l’époque mais qui est devenue encore plus intéressante, avec plusieurs animations musicales et artistiques gratuites. Les anciens casinos et leurs illuminations au style de l’époque conservent un charme totalement absent des casinos modernes du "strip". Par contre, les nouveaux casinos sont aussi de superbes salles de spectacle. Si vous y planifiez une visite, sachez que la qualité des shows sur le « strip » est excellente. Il y a 16 ans, nous avons eu la chance de pouvoir admirer le spectacle « O », du Cirque du Soleil, c’était vraiment fabuleux ! Les spectacles de magie, de danse ou de théâtre, les cirques acrobatiques, les concerts de musique ou autres productions artistiques sont toujours époustouflants à Las Vegas. En effet, tous les moyens financiers sont mis en œuvre pour créer les spectacles les plus incroyables au monde et attirer la foule dans les grands casinos. Malheureusement, cette fois-ci, nous n'avons pas été voir de spectacle... une autre fois, peut-être... |
Kean et CeliaNous sommes les parents de 3 merveilleux enfants. Archives
January 2018
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