Quelle chance ! Le camping de Dorst Creek affichait complet à l’entrée du parc. Arrivés à l’entrée du camping, un panneau annonce « Full » aussi… « Go anyway », me dit Kean. Il a un bon feeling… On descend la petite route. Arrivés à la « ranger station », un panneau est collé sur la vitre « Camping full »… Kean suit son instinct et rentre quand même dans la petite cahute… il en ressort avec une place de camping !!! Et une place de luxe, en plus, comme on les aime, loin des gens, en bordure du camping avec la forêt sauvage juste à côté ! Trop bien !!! C’est un « walk-in site », nous devons donc parquer la voiture et marcher un petit bout (50 mètres), génial !!!
Magnifique ! Juste extraordinaire ! L’air sent bon, notre place de camping est toute belle propre, au pied des séquoias, il fait super beau et chaud, c’est le paradis ! On installe les tentes, Kalan accroche son hamac dans les arbres et tout le monde est enchanté ! Anokhi fait de jolis dessins et s’amuse avec des pives. Zephyr se trouve un coin confortable et lit son livre, Kalan, dans son hamac, admire la cime des arbres au-dessus de sa tête. C’est notre petit coin de paradis pour les 3 prochains jours ! Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que nous avons eu la chance d’avoir une place de camping parce qu’une famille avait quitté les lieux un peu en catastrophe… Malgré tous les avertissements, un petit garçon a oublié de mettre son paquet de M&M’s dans le « bear locker », l’armoire en métal protégeant la nourriture et les affaires de toilettes odorantes des campeurs. Bref, l’ours a senti la bonne odeur des friandises du petit garçon et a déchiré la tente… Comme je l’ai déjà dit, cela peut s’avérer dangereux… les ours sont des animaux sauvages. Bref, la famille a pris peur et s’en est allée… tant mieux pour nous ! Par contre… les ours ont bonne mémoire… Nous avons donc été réveillés à 4 heures du matin par un concert de klaxons et de bruyants coups « CLANG, CLANG, CLANG » sur une poêle en métal. Nous avons appris le lendemain que les campeurs avaient déclenché les alarmes de leurs voitures avec leurs télécommandes, pour faire peur à l’ours qui était de retour, car les M&M’s, c’est tellement bon ! La nuit suivante, à 5 heures du matin, je me réveille en sursaut avec le ronflement profond d’un gros museau sur la toile de notre tente. Juste au-dessus du visage de Zephyr, maman ours était de retour… Elle reniflait bruyamment, à la recherche de bonnes odeurs… malheureusement, en faisant du bruit pour réveiller le reste de la famille, j’ai fait peur à l’ours qui s’en est allée… Notre voisine de campement a cependant pris des photos et j’ai pu admirer la belle dame-ours noire qui était venue nous réveiller. Tous les membres de la famille étant après cela bien réveillés, nous nous sommes postés face à la forêt pendant plus d’une heure en espérant que l’ours reviendrait mais cela n’a pas été le cas. Pour information, les rangers nous ont expliqué que les ours noirs sont bien moins dangereux que les grizzlis. Il suffit souvent de se mettre debout et de leur demander de partir avec une voix autoritaire pour qu’ils s’en aillent. Avec les grizzlis, c’est différent, il vaut mieux faire le mort parterre. Dans tous les cas, il ne faut jamais s’enfuir en courant, car les ours ont un fort instinct de chasse. A Sequoia National Park, il n’y a pas de grizzlis. Sur notre périple, il n’y en avait qu’à Yellowstone et nous n’en avons pas vu. Je pense qu'ils se font assez rares... Les attaques d’ours envers les humains peuvent arriver mais elles sont exceptionnelles et se produisent, en général, dans des conditions particulières (lorsque la personne est placée entre une maman et son petit, lorsque la personne court, lorsque la personne a de la nourriture sur elle ou quelque chose qui sent fort, comme du parfum). Les dégâts causés par les ours sont généralement matériels (tentes déchirées, boîtes de pique-nique détruites, voitures endommagées lorsque de la nourriture est visible à l’intérieur). Petit détail qui nous a fait sourire : Les sièges auto pour enfants doivent également être placés à l’intérieur des « bear boxes »… j’imagine que les petits américains mangent souvent dans la voiture et que leurs sièges doivent avoir une odeur bien appétissante pour les ours…😊. Les séquoias géants: La magie des arbres millénaires nous enveloppe dès notre arrivée... L’un des plus imposant, le General Sherman, a 2'500 ans… à ses pieds, on ne peut que s’incliner et vénérer la présence sur Terre de cet être si doux et bienveillant. Les séquoias géants ne sont pas les arbres les plus hauts du monde mais ils sont les plus volumineux. L’écorce des séquoias devenus matures est satinée et d’une belle couleur rouge-orange. Celle des « jeunes séquoias » est rugueuse et brune-grise, comme l’écorce des conifères que nous connaissons. L’écorce rouge-orange est pleine de tanins qui repoussent naturellement les insectes et les cerfs ou chevreuils gourmands. L'écorce orange contient également des propriétés chimiques qui protègent l’arbre des flammes. Ainsi, lors des feux de forêt, l’arbre peut survivre. Le séquoia géant a d’ailleurs besoin du feu pour pouvoir se reproduire. En effet, les toutes petites graines de séquoia géant sont contenues dans une petite pive close. Celle-ci ne s’ouvre que sous l’effet d’une très forte chaleur, comme celle produite lors des feux de forêt. Les graines de séquoia bénéficient également grandement de la fertilité d’un sol recouvert de cendres. Les feux de forêt sont donc nécessaires à la survie des séquoias géants et font partie de son cycle de vie. Les séquoias ont bien failli disparaître... En effet, bien que ces géants aient été vénérés par les populations indigènes de la région, de génération en génération, les colons arrivés d'Europe, ont, eux, décidé de les couper pour l'industrie du bois. Plusieurs arbres millénaires ont donc été abattus mais... le bois du séquoia, malgré les apparences, est très fragile! Lorsque l'arbre tombe, son bois se brise en multiples morceaux... Cela engendrait donc de grosses pertes pour les coupeurs de bois de l'époque. Malheureusement, cela ne les a pas arrêtés et ils ont coupé des milliers d'arbres... Hale Tharp et John Muir, deux activistes d'avant-garde, ont lutté contre les coupeurs de bois et, finalement, en 1890, la forêt de séquoias a été intégrée au "National Parks Service", ce qui en fait l'un des plus ancien parc national des USA. Balade à faire à Sequoia National Park : Muir Grove, au départ de Dorst Campground. Une magnifique randonnée de 10 km aller-retour. Nous sommes partis du camp vers 18h30. La fin de journée est un moment qui nous convient bien pour faire des balades, car il fait moins chaud et, surtout, nous ne croisons que très peu de monde. Nous avons donc marché d’un bon pas pour nous assurer que nous serions de retour avant la nuit. Muir Grove nous est apparue embrasée par les rayons du soleil couchant. Seuls au centre de la ronde des géants rouges, nous avons vécu un moment magique mais indescriptible… un moment à nous… 😉
2 Comments
Las Vegas, c’est pétillant mais après 2 jours, on peut passer à autre chose...
Nous avons quitté la ville en milieu de matinée et nous sommes dirigés vers Death Valley. Cet endroit est, soi-disant, le plus chaud de la planète. Je ne sais pas si c’est vrai… il me semble que les USA ont toujours « le plus grand… », « le plus haut… », « le plus large… »… c’est un pays construit sur des superlatifs. Dans tous les cas, oui, La température était cuisante. Lorsque nous nous sommes arrêtés au Visitor’s Center, à 16h30, il faisait 125 degrés Fahrenheit, environ 50 degrés Celcius. Avec les voitures modernes air-conditionnées, on ne ressent pas vraiment la chaleur, alors nous nous sommes amusés à ouvrir toutes les fenêtres pendant un moment pour ressentir le coup de chalumeau du désert, juste pour le fun… Nous avons marché également une cinquantaine de mètres dans les dunes de sable mais ne nous sommes pas aventurés plus loin. Personnellement, je me suis sentie un peu mal à l’aise à Death Valley. Je ne sais pas vraiment pourquoi… pourtant, les paysages étaient superbes et, un jour, peut-être que j’y retournerai pour regarder les étoiles, il paraît que les nuits étoilées sont exceptionnelles à Death Valley. Le camping est placé tout près du Visitor’s Center, si jamais ça vous dit… Nous n’y sommes cependant pas restés, nous avons poursuivi notre chemin. En bordure de Death Valley, il y a des « ghost towns », des villes fantôme, abandonnées. J’adore les voir, le temps s’y est arrêté, c’est vraiment un sentiment très particulier. Nous avons traversé une ville fantôme où il y avait même une salle d’opéra. La ville a été abandonnée en 1920 mais tous les bâtiments sont encore présents. Dans le désert, les choses se préservent, elles ne se dégradent pas. Il serait bénéfique, d’ailleurs, que les touristes réalisent cela… ils laissent leurs trognons de pommes au bord de la route en se disant certainement que ceux-ci sont biodégradables mais ce n’est pas le cas dans le désert. Le trognon de pomme s’assèche mais ne se décompose que très, très lentement. On voit donc des trognons de pommes ou des pelures de bananes un peu partout et cela n’a rien à faire dans le désert. Les mégots de cigarettes non-plus d’ailleurs… ça, c’est vraiment une habitude qui m’attriste profondément. En marchant dans les dunes de sable de Death Valley, nous foulions les mégots de clopes… au retour, nous en avons ramassé quelques-uns mais franchement, une prise de conscience de la part des fumeurs serait souhaitable. En sortant de la vallée de la mort, nous avons passé par la petite ville de Trona. Cette ville paraît mourante, peut-être une future « ghost town », peut-être pas... Plusieurs maisons sont abandonnées, plusieures carcasses de véhicules également. Les collecteurs de ferraille ne sont pas encore passés par là. Il reste encore des habitants à Trona mais peu. Des panneaux placés le long de la route principale annoncent le passage quotidien d’un bus scolaire mais je me demande s’il reste beaucoup d’enfants scolarisés dans cette ville. J’étais surprise de voir qu’il y avait tout de même quelques maisons plutôt neuves et encore habitées peut-être que la ville se repeuple?... Quelques habitants de Trona peuvent encore ou ont choisi de vivre dans cette ville et d’y entretenir leur foyer placé au milieu des maisons fantômes. À la sortie de la ville, il y a une immense usine d’extraction de minerai faite de multiples structures métalliques usées et dépérissantes. L’usine tourne encore mais c’est également une usine fantôme. J’imagine que seuls quelques ouvriers continuent à la faire fonctionner, tant bien que mal. Nous n’avons vu personne dans les périmètres de l’usine pourtant, les machines broyaient la pierre et de la poussière blanche s’amoncelait sous une énorme bouche rouillée. C’est fascinant de voir ces endroits où le temps ralentit pour peut-être s’arrêter tout à fait un jour, sans que les structures soient démantelées. Ces endroits où l’être humain s’efface, disparaît ou, au contraire, décide de s’accrocher tant bien que mal et continue de repeindre sa maison et d’arroser le jardin, au beau milieu des ruines environnantes. J’imagine, en voyant les demeures abandonnées, qu’un soir, leur propriétaire a dû tourner la clé dans la serrure de sa porte d’entrée pour la dernière fois. Les voisins ont dû l’observer en sachant que leur tour viendrait peut-être bientôt… Nuit à Bakersfield : Nous sommes en route pour Sequoia National Park mais nous devons faire halte ce soir. Il est 21h00, nous avons eu une longue journée en quittant Las Vegas et en traversant la Vallée de la Mort. C’est le moment de nous reposer. Première grosse erreur de notre voyage… nous avons pris un motel sans vraiment réfléchir. Tout ce que nous voulions, c’était un lit et une douche… oui mais… Nous sommes arrivés au très bon marché « Vagabond Inn » de Bakersfield. Le nom de l’établissement aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, peut-être… Bref, c’est un motel crasseux. Les draps sont mités de brûlures de cigarettes et pleins de « taches propres » (ou du moins je l’espère… il me semble que ces taches sont tout simplement indélébiles mais que les draps sont plus ou moins propres), la chambre empeste la fumée froide mélangée à cet horrible spray que les gens pulvérisent pour couvrir l’odeur de la fumée (le motel est pourtant soi-disant non-fumeur), les rideaux sont collants et sales, les murs sont poisseux et, dans la salle de bains, une odeur d’urine persiste, bien que l’apparence de l’endroit soit plutôt bonne… Les enfants, épuisés, ne pouvaient plus avancer d’un pas. Nous les avons donc couchés dans cette horrible chambre. Il fait très chaud. Les routiers arrêtés là pour dormir quelques heures fument accoudés au balcon-couloir passant devant toutes les chambres. La chaleur devient étouffante mais je ne peux pas me résoudre à fermer la porte de la chambre, comme tous les routiers d’ailleurs, qui fument tous juste devant leur porte ouverte, probablement pour ne pas sentir cette écœurante odeur de fumée froide aromatisée au spray désodorisant. À 1 heure du matin, tombant de fatigue, je me plie à la situation et je ferme la porte. Je me penche sur l’antique appareil pour l’air conditionné et réalise que les grilles du ventilateur (placé juste à côté d’un des deux lits) ont été utilisées comme cendrier. Super… Bon, ben je vais m’amuser à « putzer » tout ça avant d'enclencher cette vétuste et dégoûtante machine et, finalement, tenter d’aller me coucher… Je m'endors tant bien que mal en pensant aux abjectes particules qui vont maintenant être soufflées dans les airs et attérir dans les poumons de ma famille. OK, inutile de poursuivre mes plaintes, vous pouvez imaginer la qualité de mon sommeil et la mauvaise humeur générale de la famille qui est à son comble le lendemain matin… Mais on décide de mettre cette terrible nuit derrière nous et on file en direction de Sequoia National Park! De Zion à Las Vegas :
« Tous ces cailloux sont très jolis, mais maintenant, j’en ai un peu marre », a annoncé notre petite Anokhi lors de notre visite à Zion National Park. C’est vrai que cela faisait un moment que nous explorions la géologie et la biodiversité… il était temps de changer de décor. Nous avons donc décidé de ne pas aller au Grand Canyon. Kean et moi avons déjà vu le cet endroit; les enfants découvriront donc peut-être cette destination lors de leurs futurs voyages… Nous avons donc foncé sur la ville de tous les vices. Nous pensions pouvoir trouver une chambre d’hôtel facilement mais de nombreux événements publics avaient attiré la foule durant ces jours-là (finale des championnats du monde de poker, un tournoi international de basketball junior et une grande conférence de Black Hat). Bref, il n’y avait plus une seule chambre d’hôtel à un prix acceptable pour nous… Nous nous sommes donc retrouvés au Travelodge Motel, en bordure de l’aéroport. Franchement pas top mais abordable et propre et de toute manière, nous n’allions pas rester dans notre chambre d’hôtel ! Le premier jour, les enfants ont été super impressionnés par l’extérieur des divers hôtels et casinos du « strip » (la partie moderne de la ville, contenant les plus grands casinos). Le New York-New York, le Luxor, l'Excalibur, le MGM Grand, le Venitian, le Bellagio, Treasure Island, le Cesar Palace, les enfants n'en croyaient pas leurs yeux... On n'a pas l'habitude de voir de genre de choses dans notre petite Suisse bien typique... Le deuxième jour, nous avons visité l’aquarium « The Shark Reef », au Mandalay Bay, une expérience très impressionnante pour tous. Nous sommes ensuite allés au Chinatown de Las Vegas, loin des casinos. Bien que ce Chinatown ne soit en aucun cas authentique, c’est un endroit où on trouve des restaurants de qualité et à prix abordables à Las Vegas. Nous nous sommes donc régalés au Monta Noodles Restaurant, avec de succulents bols de ramen. Après avoir partagé un bref moment avec un ancien collègue de Kean, Wayne et son épouse Angie, qui habitent à Las Vegas, nous avons visité la petite « chapelle » où nous avions été mariés par Elvis, 16 ans plus tôt 😊. Nous avons bien ri avec les enfants, en leur racontant les souvenirs du jour de notre mariage. Nous remercions les employés de la « Viva Las Vegas Wedding Chappel » qui nous ont si bien accueillis. Je ne sais pas s’ils étaient surpris de voir un couple revenir à leur « chapelle », 16 ans plus tard, en étant encore marié mais ils nous ont super bien reçus! Du coup, ils ont inscrit sur leur tableau extérieur nos noms et le nombre d’années de mariage, c’était très drôle et… très Las Vegas ! 😊 Le soir, nous avons visité l’ancienne partie de Las Vegas, notamment Fremont Street, qui me plaisait déjà beaucoup à l’époque mais qui est devenue encore plus intéressante, avec plusieurs animations musicales et artistiques gratuites. Les anciens casinos et leurs illuminations au style de l’époque conservent un charme totalement absent des casinos modernes du "strip". Par contre, les nouveaux casinos sont aussi de superbes salles de spectacle. Si vous y planifiez une visite, sachez que la qualité des shows sur le « strip » est excellente. Il y a 16 ans, nous avons eu la chance de pouvoir admirer le spectacle « O », du Cirque du Soleil, c’était vraiment fabuleux ! Les spectacles de magie, de danse ou de théâtre, les cirques acrobatiques, les concerts de musique ou autres productions artistiques sont toujours époustouflants à Las Vegas. En effet, tous les moyens financiers sont mis en œuvre pour créer les spectacles les plus incroyables au monde et attirer la foule dans les grands casinos. Malheureusement, cette fois-ci, nous n'avons pas été voir de spectacle... une autre fois, peut-être... Bryce Canyon : En route pour Bryce Canyon, nous avons traversé le parc national de Capitol Reef et Escalante National Monument, en passant par la Dixie Forest. La route 24 est vraiment spectaculaire ! Les campements de Bryce Canyon sont « first come, first serve ». Nous savions donc que nous n’aurions aucune chance d’avoir une place pour nos tentes pour la nuit. Nous avons donc pris une chambre de motel à Canonville, à la limite du parc. Kean s’est levé à 6h00 le lendemain matin pour aller réserver un emplacement de camping et c'était tout bon, nous avions notre petit coin de paradis, idéalement placé en pleine forêt! Arrivés au bord de Bryce Canyon, nous avons été ébahis par la vue... simplement incroyable!!! Nous ne nous attendions pas à tant de beauté ! Il était difficile de croire que nous étions sur la planète Terre, ces formations géologiques oranges, rouges, ocres, étant tellement inhabituelles pour nous. Les Hoodoos sont, d’après la légende, des êtres humains pétrifiés un jour par le coyote sacré, qui en avait assez d’entendre les Hommes se disputer. Lorsqu’on se tient debout au bord du précipice ou que l’on emprunte l'un des chemins descendant dans le canyon (Navajo Trail, par exemple), on peut entendre le murmure des voix humaines, étouffé à jamais dans la pierre… Certaines personnes diront que c’est le bruit du vent entre les hoodoos mais... qui sait… ? Zion National Park : Deux jours plus tard, nous sommes partis très tôt pour Zion National Park. Encore une fois, nous avons eu de la chance et avons pu trouver une place de camping « first come, first serve ». Le South Campground est idéalement placé près du Visitor’s Center et de la petite ville de Springdale, qui est juste à la limite du parc (idéal pour y trouver les ravitaillements nécessaires ou manger dans l’un des nombreux restaurants). Il faisait très chaud lors de notre arrivée à Zion et nous avons débuté notre randonnée pour les fameuses « Emerald Pools », en priant pour un peu de fraîcheur. Nos prières ont été entendues et en l’espace de 2 heures, le parc s’est couvert de nuages, le tonnerre s’est mis à retentir entre les immenses montagnes rocheuses et le ciel s’est finalement ouvert pour déverser une pluie continue pendant les 2 jours suivants... nous étions trempés. Cela nous a, cependant, permis de voir de nombreux amphibiens qui se cachent généralement pour éviter le soleil. Nous avons également pu admirer une tarentule, de magnifiques scarabées et, grâce à la pluie, nous n’avons pas croisé beaucoup d’êtres humains 😊. Le South Campground de Zion est le camping que nous avons aimé le moins jusqu’à présent… plusieurs détritus jonchaient le sol et les emplacements pour les tentes n’étaient pas très jolis…mais on fait un peu les pénibles… Junior Ranger Program :
Anokhi et Zephyr ont décidé tous deux de suivre le Junior Ranger Program durant notre visite à Zion. Ce programme met à disposition des enfants un cahier avec des exercices à compléter concernant le parc en question et demande aux enfants de suivre au moins une présentation théorique donnée par un ranger professionnel. Ce matériel didactique est très bien fait et incite les enfants à observer la nature autour d’eux mais également à la protéger. Anokhi et Zephyr ont tous deux complété le programme pour Zion sans fautes et reçu l’écusson de « Junior Ranger ». Petite note : Anokhi a, depuis, complété un second programme, à Sequoia National Park. Zephyr, lui, était trop absorbé par son roman et ne pouvait pas s’arrêter de lire. Nous avons dû littéralement le guider lors de notre randonnée, car il ne voulait pas quitter son livre des yeux… Cela fait partie du voyage aussi… parfois, l’un de nous n’a pas envie de faire une activité et il faut que nous l’acceptions. Les moments de lecture de Zephyr sont très importants pour lui et nous essayons, tant que possible, de l’accommoder, tout en lui faisant découvrir de nouvelles choses. Anokhi a décidé de ne pas uniquement faire le programme pour son âge mais de faire les exercices pour le niveau suivant. Elle a brillament réussi son deuxième niveau de Junior Ranger, félicitations ma petite fleur! Dead Horse Point State Park:
Merci Dan et Meghan! Ce couple absolument charmant, que nous avons rencontré à Mammoth Hot Springs lors de notre séjour à Yellowstone, nous a recommandé de camper à Dead Horse Point State Park, lorsque nous leur avons parlé de notre itinéraire. Suivant leur recommandation, nous sommes arrivés dans ce lieu tout à fait sauvage, situé en bordure de l’immense Canyon créé par la Colorado River. Avec seulement une vingtaine de places de camping, cet endroit suspendu au bord du précipice a su rester authentique et offre de belles places de camping, ainsi que de superbes promenades sauvages, éloignées des sentiers balisés. La pointe de Dead Horse Point a une forme de luette. Un passage étroit (« the neck ») rattache ce bout de terre au plateau rocheux mais arrivé au bord, on plonge à pic dans la gueule immense et béante du canyon. D’après la légende, les cowboys sélectionnaient les plus beaux chevaux mustang qu’ils avaient capturé et ceux qu’ils ne voulaient pas garder étaient conduits jusqu’à Dead Horse Point, où une barrière était placée pour enfermer les chevaux sur la pointe rocheuse. Ceux-ci mourraient de soif sous le soleil brûlant du désert, en ayant la vue sur les eaux de la Colorado River 1000 pieds plus bas (environ 300 mètres). Arches National Park : Dead Horse Point a été notre base pour ensuite visiter Arches National Park et Canyonlands National Park. Arches National Park comporte le plus grand nombre d’arches en pierre. Ces arcs délicats, sculptés par l’érosion, sont un véritable trésor de la nature. Il a fallu une conjonction de plusieurs paramètres pour en permettre la formation et c'est avec un immense intérêt que nous avons appris la base de leur création... Tout d’abord, une mer semi-fermée qui s’est créée et asséchée cycliquement plus de 20 fois, pendant des centaines, voire des milliers d'année. Celle-ci, finalement totalement sèche, a laissé derrière elle une épaisse couche de sel, il y a de cela 300 millions d’année. Ensuite, un désert de sable s’est formé et a tout recouvert. Puis, les dunes ont été recouvertes avec le temps par de la poussière qui s’est accumulée et qui a compressé le sable, le rendant immobile et le pétrifiant peu à peu. Les dunes de sables pétrifiées sont de toute beauté et elles sont présentes dans toute la région (Navajo Sandstone). On peut y admirer les mouvements du vent, dessinés et capturés dans ce sable devenu pierre. Le vent et les crues des cours d’eau sont venus ajouter encore un mélange de sable, de grès et de matière boueuse, au fil du temps, pour créer une couche plus fragile qui s’érode facilement (Carmel Formation). Peu à peu cette couche a été recouverte par un nouveau désert fait du sable très fin. Il y a environ 180 millions d’années, ces grains de sable se sont compactés et ont formé la couche appelée « Entrada Sandstone » qui forme les arches aujourd’hui. D’autres couches sédimentaires se sont succédées au fil du temps ; je ne vais pas toutes les énumérer… Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille de lire l'article de Wikipedia: https://en.wikipedia.org/wiki/Arches_National_Park qui résume bien l'histoire géologique de ce parc national. Comment se forment les arches? « Cracks and fins » Bref… quelle est l’importance de la couche de sel laissé par la mer asséchée ?... Celle-ci est à la base de nos arches… En effet, sous l’effet de glissements et de pressions tectoniques, le sel s’est trouvé comprimé et a soulevé par endroits la « croûte » de couches sédimentaires supérieures. Cette « croûte » s’est fissurée comme une croûte de pain. La couche sédimentaire de « sandstone » (littéralement « pierre de sable ») étant plus fragile et friable, elle s’érode facilement. Exposée aux éléments naturels (pluie, gel/dégel, vent), les fissures dans le sandstone se sont donc approfondies et élargies pour, au fil du temps, former des « fins » (des « nageoires ») isolées et distantes les unes des autres. Ces « fins » se sont amincies sous l’effet de l’érosion continue, notamment à cause de l’énorme influence du gel/dégel pouvant casser d’énormes blocs de pierre. En effet, une fois que l’eau de pluie s’est infiltrée dans les fissures du rocher, si celle-ci gèle, il se produit une expansion qui peut casser la pierre. Pour ajouter à cela, il y a l'érosion du vent contenant des grains de sable environnant et les cours d'eau créés par la pluie... Ceux-ci emportent le sable présent entre les « fins » et creusent encore d’avantage les parois en sandstone. L'érosion chimique de la pluie acide est également un facteur contribuant à l'effritement des parois de sandstone. « Windows and arches » Des trous (« windows ») se forment dans la pierre friable des « fins » amincies. En continuant à s’éroder, ces trous deviennent de magnifiques arches qui, avec le temps, poursuivent leur effritement finissant, un jour, par s’effondrer. La vie des arches est donc assez courte (en termes géologiques) et leur temps est compté. Au travers du parc national de Arches, on peut voir de petits trous, qui dans quelques millénaires deviendront peut-être des arches. On voit également des arches en cours de formation, auxquelles il manque peut-être quelques dizaines ou centaines d’années pour terminer leur formation, des arches « jeunes » et solides, d’autres plus anciennes et fragiles. D’anciennes arches, qui étaient admirées encore récemment par le public, se sont effondrées il y a quelques années… c’est donc un cycle dont toutes les étapes peuvent être admirées dans l’immense région géologique s’étendant entre le Colorado et l’Utah. Canyonlands : Depuis notre campement à Dead Horse Point State Park, nous pouvons admirer le parc de Canyonlands. Les formations géologiques et les explications scientifiques de ce parc sont très similaires à celles de Arches National Park mais il vaut vraiment la peine de se déplacer jusqu’au point de vue surplombant tout le bassin creusé dans la croûte terrestre et formant Canyonlands. Cette vue est splendide ! En traversant le Colorado et l’Utah, l’histoire de la Terre est mise à nu et rendue visible. Les strates géologiques sont exposées devant nous, comme un gâteau aux multiples couches. Ainsi, nous avons traversé toute une région connue pour la couche sédimentaire soulevée des profondeurs de la croûte terrestre contenant des fossiles de dinosaures. Ceux-ci, encore contenus partiellement dans la pierre sablonneuse, peuvent être admirés lors de belles randonnées éducatives. C'est assez fabuleux de pouvoir se promener en pleine nature et de voir un squelette de dinosaure pétrifié il y a des millions d'années juste à côté de soi... ou de trouver des dents de requin, fossilisées, en pleine forêt...(nous n'en avons pas trouvé mais d'autres gens ont eu cette chance). Bien sûr, qui dit dinosaures, dit pétrole… Entre le Colorado et l’Utah, on voit donc également de multiples puits et forages fonctionnant jour et nuit pour extraire l’énergie fossile ou le gaz contenus dans les antres de la terre. Nous avons fait plusieurs marches dans cette région et avons bénéficié grandement des nombreux panneaux explicatifs placés à chaque point de vue. La région est un paradis pour les apprentis géologues, c'était super intéressant! Entre Jackson Hole (petite ville située à la sortie du parc de Grand Teton) et Dead Horse Point State Park, nous avions beaucoup de route à faire. Les enfants, préparés à cette situation, avaient leurs Kindles (liseuses électroniques), leurs devoirs de maths imprimés et leurs carnets de voyage dans lesquels ils pouvaient écrire. Nous avons conduit tout l'après-midi et sommes finalement arrivés à Rock Spings, une ville vraiment étrange.
Au milieu de nulle part, cette aglomération est apparue devant nous. Sans aucun charme, elle est probablement une halte pour les voyageurs et les transporteurs routiers, sans plus. Nous avons passé la nuit au « Outlaws Inn ». Un hôtel conçu très bizarrement : Notre chambre n’avait aucune fenêtre donnant sur l'extérieur mais on avait une baie vitrée donnant sur l’intérieur du bâtiment, qui consistait en une grande salle de conférence vide, si ce n’est pour quelques chaises empilées et une piscine intérieure décrépie. Toutes les chambres avaient la vue sur cet aménagement intérieur des plus étranges. Une forte odeur de chlore emplissait tout l’air ambiant. On aurait pu tourner un film super lugubre dans cet endroit... mais les enfants se sont bien amusés dans la piscine pendant que Kean en profitait pour travailler un moment. À midi, nous avons quitté l'Outlaws Inn pour aller faire de la lessive au laundromat du coin.. Oui, notre voyage sera souvent agrémenté de "pauses lessive" car notre garde-robe est des plus basiques. Pendant que les machines à laver le linge tournaient, comme nous n’avions pas encore mangé et que les choix de restaurants à Rock Springs semblent varier d’une chaîne de fast-food à l’autre, nous avons décidé de prendre les enfants au IHOP du coin (International House Of Pancakes…). Par pur hasard, la chaîne IHOP célébrait son 59ème anniversaire ce jour-là et offrait donc à ses clients une tour de pancakes pour 59 cents… Oh, l’aubaine ! Les p’tits loups étaient enchantés ! Nous avons ensuite repris la route en milieu d’après-midi, en direction de Moab. La route était spectaculaire ! Le ciel, énorme, s’ouvrait au-dessus de nos têtes. D’un bleu profond, contrastant avec le sol désertique étalé devant nous, le ciel nous paraissait infini et la terre presque inexistante. Nous avons suivi le sillon de bitume noir traversant ce désert, émerveillés par tant de grandeur et d'espace. Camper aux USA est vraiment très agréable, il faut le dire. Chaque visiteur a un espace plutôt grand, comprenant un endroit spécialement aménagé pour une, voire deux tentes (nous parvenons à placer nos 2 tentes sur les carrés de sol aménagés), un foyer avec une grille, une place de parc pour 2 voitures ou un camping car et, généralement, une table de pique-nique et des bancs. Une borne pour l'électricité est également souvent mise à disposition. De nos jours, cela semble bien indispensable pour charger nos multiples gadgets électroniques : nos liseuses, nos téléphones portables, nos ordinateurs, etc. Les espaces ne sont pas trop rapprochés et placés en boucle autour d'une route réservée aux campeurs, cette configuration permet à chacun de se sentir à l'aise et dans la nature.
Comme il y a beaucoup d'ours à Yellowstone, une "bear box" était également solidement ancrée à chaque emplacement de camping. Cette armoire en métal est bien pratique et il est obligatoire d'y entreposer toute la nourriture, ainsi que les produits de toilettes ou toute chose ayant une odeur pouvant attirer les plantigrades gourmands. En effet, garder de la nourriture sur soi ou dans sa tente est très dangereux, car les ours n'hésiteront pas à venir la chercher et peuvent, dans certains cas, blesser, voire tuer des campeurs. Dans le désert de l’Utah, il n’y a pas d’ours mais notre campement, à Dead Horse State Park comprenait tout de même une armoire en bois très pratique, pour que nous puissions y déposer notre nourriture. Un abri était également placé au-dessus de notre table de camping, pour nous protéger du soleil et de la pluie et un pare-vent faisait également office de pare-vue, c’était très agréable. À Zion, cependant, le camping était beaucoup plus basique. Nous avions tout de même un foyer à disposition, avec une grille, mais les feux étant interdits à cette saison, nous n'avons pas pu l'utiliser. Une table de pique-nique avec des bancs était placée à chaque emplacement de camping mais sinon, il n'y avait ni abri, ni armoire, ni "bear box", donc toute la nourriture devait être gardée dans la voiture. En effet, même s'il n'y a pas d'ours dans ce parc, les écureuils se sont habitués aux humains qui les nourrissent et n'en ont plus peur... ils n'hésitent pas à mordre les gens qui tiennent de la nourriture dans leurs mains et à lacérer les tentes s'ils sentent qu'il y a de la nourriture à l'intérieur... "Keep wildlife wild" est un conseil important... il ne faudrait surtout pas nourrir les animaux sauvages, afin d'éviter ce genre de désagréments... Les écureuils qui se promènent dans le camping de Zion ont la taille d'un petit chat... Ils font un peu peur, je dois dire... À notre arrivée, nous avons laissé le haillon du coffre de la voiture ouvert pendant que nous installions les tentes et l'un de ces rongeurs est tout de suite venu se placer debout au pied du coffre ouvert... si nous n'avions pas réagi tout de suite, je pense qu'il n'aurait pas hésité à bondir à l'intérieur de la voiture. Yellowstone National Park: Un endroit fascinant! Nous y avons découvert les merveilles de la géothermie et les beautés liées à l'activité volcanique. Un spectacle incessant, entre les jaillissements des geysers, les plumes dansantes des fumeroles et les couleurs vibrantes des colonies de bactéries thermophiles qui vivent dans ces eaux bouillonnantes et sulfureuses, ainsi que des dépôts minéraux rapportés du centre de la Terre. Yellowstone se vit, ça ne peut pas se raconter... tous les sens sont mis en éveil dans cet environnement si inhabituel. Les odeurs voyagent au gré du vent. Le parfum intense des pins chauffés au soleil était si bon. Les relents de souffre l'étaient moins et ont donné des haut-le-cœur aux enfants. Les gargouillis des mares volcaniques boueuses nous rappelaient à tout instant que nous étions placés sur le ventre magmatique d'un géant bien vivant, dont les impressionnants geysers, tels de gros éternuements sporadiques, nous faisaient sursauter et nous laissaient repartir emplis d'admiration. La vie foisonne à Yellowstone. Des colonies de bactéries thermophiles aux bisons géants, en passant par les chipmunks, les écureuils, les coyotes, les gazelles, les loups et les ours, les élans, les cerfs, les nombreuses variétés d'oiseaux et d'insectes aussi... Les rivières abritent plusieurs types de poissons et sont le point de rendez-vous de nombreux animaux, en fin de journée. On ne peut que faire preuve d'une grande humilité dans un environnement pareil, où la nature démontre toute sa splendeur et sa puissance. Camping: Nous avons campé au Norris Campground, un camping très sommaire mais très joli, en pleine forêt. Ce camping n'a pas de douches, uniquement des lavabos et des sanitaires mais on peut conduire à d'autres campings aux alentours ou dans les hôtels du parc de Yellowstone pour se doucher. La plupart des hôtels ont des salles d'eau spécialement aménagées pour le public; c'est très agréable, même si on ne réside pas dans le parc, de pouvoir prendre une bonne douche après une longue randonnée. Nos nuits sous tente étaient fraîches. Je dirais même que nous nous réveillions absolument frigorifiés... malgré nos bons sacs de couchage, nos matelas gonflables et l'ajout de nos sacs en soie, glissés à l'intérieur de nos sacs de couchage. Nous dormions tout habillés, avec des bonnets d'hiver mais rien n'y fît... nous étions congelés. Cela nous a permis de nous réveiller très tôt chaque matin, c'est le bon côté de la chose, pour partir à la découverte du parc. (Pour plus d'infos concernant le camping aux USA, voir l'article spécialement écrit sur ce sujet) Un anniversaire pas comme les autres... Kalan a fêté ses 13 ans dans le parc. C'était une belle journée, durant laquelle on a découvert de magnifiques geysers. Nous avons débuté à 5:30 du matin par la visite des "Artist paintpots". Nous étions seuls dans cet endroit féérique, à entendre les bouillonnements boueux des mares et à nous laisser envelopper par les brumes soufrées des geysers, qui s'éclairaient avec les premiers rayons du soleil. Un spectacle magnifique, un moment privilégié, juste pour nous... inoubliable ! En fin d'après-midi, nous avons marché depuis notre campement jusqu'au "Porcelain Basin", un endroit magique, situé tout près de notre camping. Nous nous sommes faits absolument dévorer par les moustiques mais à part ça, le spectacle des geysers de Porcelain Basin au coucher du soleil est vraiment de toute beauté ! La foule avait déjà déserté les lieux, donc une fois de plus, nous avons pu profiter d'un moment très agréable, entre nous, à écouter le volcan placé sous nos pieds respirer. Sur le chemin du retour, nous avons croisé un énorme bison dans la forêt. Il paissait tranquillement mais quand il a levé la tête pour nous regarder, nous avons accéléré le pas, car si un bison se sent menacé ou s'il est surpris par une présence inattendue, il peut charger sur les personnes. Malheureusement, des promeneurs du parc ont déjà été mortellement blessés par des bisons, il faut donc faire bien attention. En nous voyant partir, le bison s'est tranquillement remis à paître, il a donc compris que nous ne lui voulions pas de mal. De retour au campement, nous avons fêté l'anniversaire de Kalan. En guise de gâteau d'anniversaire, nous avons improvisé une recette "camping", c'était extra! Kalan étant un jeune amoureux de la nature, je pense qu'il a beaucoup apprécié cette journée d'anniversaire, même si elle était un peu différente des autres. Yellowstone, un endroit très visité en été... Je ne recommanderais pas de visiter le parc à cette époque, car les hordes de touristes dégoulinent de toutes parts et empêchent une réelle communion avec la nature. Il semblerait que juillet et août soient les mois où les envahisseurs humains que nous sommes soient les plus nombreux... Cependant, en nous réveillant chaque matin à 5 heures, nous avons pu tout de même profiter de précieux moments de calme et de solitude pour laisser la nature nous envelopper et nous éblouir. En empruntant les sentiers pédestres du parc, nous avons également évité la foule qui fait un va-et-vient "voiture - point de vue touristique", sans vouloir se déplacer à pied de plus de quelques mètres. Un magnifique cadeau, merci la vie! Quitter Yellowstone Initialement, nous avions décidé de quitter Yellowstone pour aller au Grand Teton Park. Ce parc, nommé par un français, amuse tous les francophones mais il est vrai que ses montagnes ressemblent bel et bien… à des tétons 😊. La plaine de « Gros ventre », nommée probablement par le même explorateur français, nous fait également sourire. Bref, nous étions censés passer 2 nuits dans ce parc mais, finalement, nous avons décidé de simplement le traverser et de ne pas y rester, pour 2 raisons. Surnommé « les Alpes des USA », la chaîne de Grand Teton nous rappelait vraiment la Suisse et nous connaissons déjà bien ce genre de paysages. Aussi, il pleuvait et nous avions bien besoin de faire sécher nos tentes et d’avoir une bonne nuit de sommeil. Nous avons donc admiré le parc de Grand Teton depuis la voiture et avons poursuivi notre route jusqu’à Rock Springs, Colorado, où nous avons fait halte pour la nuit. On the road again... Le lendemain, nous avons pris la route US 191 South pour nous rendre à Fruita, au Colorado. La route était superbe, les paysages s'étendaient devant nous à perte de vue, sous un ciel bleu intense. Arrivés à Fruita, nous avons très bien mangé dans un pub local (Suds Bros Brewery) et dormi dans un Motel Super 8 tout simple et confortable. Après une bonne nuit de sommeil, nous avons repris la route jusqu'à notre prochain campement, à Dead Horse Point State Park, dans l'état de l'Utah. Publié par Celia Nous avons passé 4 jours magnifiques à Toronto. Une ville richement multiculturelle, puisque, selon la brochure d'air Canada, 51% de la population de Toronto est constituée d'immigrés de 1ère génération et que 230 origines nationales et ethniques différentes s'y côtoient en merveilleuse harmonie. On y entend toutes les langues, on y croise toutes les religions, on y mange toutes les cuisines imaginables, on y observe tous les styles et on s'y sent tout simplement bien!
Durant notre courte visite à Toronto, nous avons eu l'immense joie de pouvoir partager une soirée avec la cousine de Kean et sa famille, it was wonderful to see you, Divya, Errol, Anya and Karina and we hope to see you again soon! Aussi, après 22 ans, j'ai eu l'immense plaisir de revoir mon amie Fanny, qui réside au Canada maintenant. Une belle soirée de retrouvailles durant laquelle j'ai réalisé que peu importe le temps et la distance, peu importe le chemin parcouru, notre lien d'amitié est toujours présent et intact. Merci, Fanny, j'espère vous revoir très vite, toi et ta famille ! Pendant que Kean travaillait, les enfants et moi sommes partis à la découverte de cette belle ville. La CN Tower, que nous avions déjà observée depuis l'avion, était notre première destination. La vue à 360° sur la ville est tout simplement époustoufflante depuis là! En 58 secondes, l'ascenseur nous a confortablement fait voyager jusqu'à la plate-forme située à 342 mètres de haut. Nous avons décidé que payer 12 dollars de plus par personne pour monter jusqu'à la plate-forme supérieure, située à plus de 400 mètres de haut, ne changerait pas grand chose à la vue mais sachez que si vous visitez la tour un jour, vous pouvez monter plus haut... Mon amie Fanny m'a appris qu'une fois par année, un événement de fundraising est organisé à la CN Tower pour soutenir les associations venant en aide aux personnes démunies de la région. Fanny a participé à cet événement et a escaladé les 1,776 marches d'escalier qui mènent à la plate-forme, BRAVO! Un beau geste de solidarité et un exploit sportif, c'est certain! Le jour suivant, les enfants étaient fatigués. Nous nous sommes donc promenés en ville, admirant les divers quartiers et leur richesse interculturelle. Anokhi avait aussi envie et besoin de simplement jouer. Notre voyage doit accommoder tous les membres de notre famille. Notre petite de 8 ans suit admirablement bien toutes nos visites mais des plages de jeu et de loisir sont importantes aussi pour elle. Par chance et pur hasard, une magnifique place de jeux avec des supers structures de jeu et des jets d’eau venait d’être inaugurée juste en face de notre studio Airbnb. Nous y avons passé tout l’après-midi, il faisait super beau et très chaud, une foule d’enfants jouaient dans les jets d’eau, c’était extra et mes petits se sont éclatés! Le soir, nous avons été invités à manger dans un restaurant vegan, nommé Planta. C’était une nouvelle expérience gustative pour nous tous. Très inventifs, les plats étaient surprenants et nos papilles gustatives ont été titillées par de nombreuses associations de saveurs inconnues, une découverte très appréciée (bien qu’Anokhi ait trouvé la « mozzarella » à base de noix de cajou vraiment étrange sur sa pizza 😊) ! Mon « cheesecake » à base d’avocat et citron vert, sur un « biscuit » croquant de céréales rôties et dates séchées était un pur délice ! Il faut absolument que j’essaie de faire cette recette à notre retour ! L’Ontario Science Centre nous a fascinés le lendemain. Nous aurions pu y passer 3 jours, tant il y avait de choses à y faire ! À notre arrivée, nous nous sommes intéressés aux énergies. Un spectacle interactif drôle et dynamique, tout en étant bourré d’infos et d’expériences spectaculaires a fasciné les enfants. Ensuite, nous sommes allés dans l’Inventorium, un espace d’expériences et un « maker space ». Mes 3 jeunes inventeurs ont pu y créer des animaux imaginaires en bois, en faisant leurs propres dessins qui étaient traités par ordinateur, afin que les diverses parties de l’animal soient découpées au laser dans du bois. Une fois les animaux créés, ils pouvaient faire une petite course, s’ils le désiraient, la ligne de départ étant placée juste devant de petits ventilateurs. Le but étant d’imaginer l’animal comportant la meilleure portance au vent. Des bâtonnets à glace en bois, du papier, des ciseaux et de la colle chaude étaient mis à disposition pour que les enfants puissent améliorer la performance de leurs créatures. Je pense que nous avons déjà bien dû passer 1h30 dans cet endroit, à étudier la meilleure forme, le meilleur design et l’aérodynamique, c’était très éducatif ! J’ai appris lors de cette activité que les bibliothèques publiques de Toronto proposent au public l’usage d’imprimantes 3D pour une sommes très modique. Après un cours obligatoire d’une heure (gratuit) concernant l’usage des machines, chacun peut donc aller créer l’objet de ses rêves, grâce, notamment, aux programmes TinkerCAD ou Autodesk 123D qui sont mis à disposition en ligne gratuitement. Les habitants de Toronto sont très fiers de leur super réseau de bibliothèques publiques et ils ont de bonnes raisons de l’être ! Grâce à ces services publics, les gens s’éduquent, évoluent, la société se modernise et une merveilleuse émulation se ressent. Les bibliothèques publiques sont très actives à Toronto et sont une ressource très valorisée par les habitants de la ville. Nous avons continué notre visite par une présentation dans le planétarium, ce qui constitue une parfaite introduction à la visite que j’ai prévu de faire lors de notre séjour dans le désert de l’Atacama, au Chili. La présentation concernant les diverses constellations était un peu vieillotte et mériterait d’être modernisée un peu mais les enfants, n’étant pas conscients des avancées faites dans l’imagerie spatiale, étaient émerveillés, c’est ce qui compte. De plus, ils auront tout le loisir de découvrir de superbes images de l’espace lorsque nous serons au Chili, on se réjouit ! Pour finir, nous avons exploré le corps humain, survolé l’expo sur l’écosystème et avons fait quelques expériences dans l’espace dédié à la physique. Nous serions bien restés plus longtemps mais le centre fermait ses portes. « C’est incroyable comme le temps passe vite ici », m’ont dit les enfants, alors qu’ils venaient d’y passer 6 heures 😊. Toronto a donc été une étape de notre périple dont nous garderons un merveilleux souvenir. Une ville ouverte, animée, muliculturelle, où l'art et la culture s'imbriquent naturellement avec les gratte-ciels et l'élan de modernité. Nous y avons ressenti une énergie et une effervescence très puissantes. Cette ville est entrée dans nos cœurs ; nous espérons bien y revenir et découvrir d'autres endroits au Canada lors d'un prochain voyage ! Publié par Celia I realise that with my children being educated in a French-language school, they are more comfortable writing in that language, so I’ll do my best to write in English for our English-speaking readers. 😊 Our round-the-world trip started in Washington DC on July 3rd. We had planned to start our trip with the US capital city because we wanted to visit the famous Smithsonian Institute. Kean had visited the Smithsonian before and knew that our kids would have a blast there. The Smithsonian Institute is a gathering of various museums, located in multiple buildings. We were interested in many of them but unfortunately time was short and we had to focus on only two exhibits. The kids chose the Natural History Museum and the Air & Space Museum but I hope to come back soon to visit, among others, the Museum of African American History and the Museum of American History. Being the 4th of July week, it was a very busy time in Washington DC. Crowds of people were queueing up to visit the famous museums; next time, we’ll make sure to visit them at another time of year but we all thoroughly enjoyed the exhibitions nonetheless. On our way, we briefly saw the White House, the FBI building and other governmental places of interest. We left Washington DC on July 5th, from Union Station, a beautiful and very impressive train station. The Amtrak was a very comfortable ride all the way to New York City, our next destination. New York CityAfter dropping our bags, we hit Times Square. Impressive place. Big screens, crazy ads, crowds of people, everything was rather remote from our personal interests but that’s also one of the goals of our trip… to shake things up a bit… So Times Square was quite something for our children… I think they were impressed by the grandeur of things but also freaked out by this sudden turmoil of things they had never seen before. It was an experience and that’s what our round-the-world trip is all about. The next day was much quieter, looking at the Statue of Liberty and Central Park. Prior to our departure, I had read a bit about NYC. Of course, the Statue of Liberty was high on the list of things to see in the city but we didn’t want to take a tourist tour and waste too much time to see it. So I found out that the Staten Island ferry ride was passing by the famous monument (although not as close to it as the tourist tours) and that it was a quick (15 minutes) and free (!) ride. That was a perfect option for us. The views of the Bay of New York were great, we saw the city from afar and the Statue of Liberty, it was perfect. Back in Manhattan, we took a quick subway ride from the Whitehall Terminal to Central Park North. We walked from the north end to the south end of the park, enjoying its diversity. Our children ran through the paths, played on the playgrounds and admired the various birds, turtles, squirrels and other wonders of the park. That day, we walked about 8 to 10km in total… So a delicious slice of New York-style pizza was well-deserved. We found this amazing tiny authentic New York pizza shop in our neighbourhood in Queens. Our favourites were the eggplant parmigiana pizza and the fresh tomato & basil margherita… mmmm… absolute delights! On the morning of the 6th, we all woke up wanting more of the delicious pizza… so we went back for more 😊 – yes, it was that good! We got our quick fix before our bus ride from the Port Authority Bus Terminal to Hartford, CT, where we were going to meet our very good friends, Duncan & Eugenia and their 3 fabulous children: Emilia, Matteo and Santiago. West Hartford, CTIt was so good to meet our friend Duncan and his wonderful family in their home in West Hartford! We stayed in their lovely home for 3 days. The children immediately connected and became friends, it was great! We also visited Cathy and "Pinball Bob" one afternoon. Bob restores and collects old pinball games… “What is pinball?” asked one of our kids. We tried to explain to them that they were games we used to play in arcades, before video games existed but the best was for them to be able to try them... When they discovered the pinball machines, they were all fascinated and really enjoyed the games. Kean and I had forgotten how elaborate those entertainment machines were, with intricate and complex mechanisms. I remember when pinball machines were popular, before video games appeared. It was interesting to be able to show pinball machines to our children. Cathy then took us to visit a traditional US farm, it was absolutely lovely! It was a very instructive and fun visit, thank you Cathy and Bob!
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Kean et CeliaNous sommes les parents de 3 merveilleux enfants. Archives
January 2018
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